System Of A Down – Hypnotize

Seconde moitié de l’ambitieux projet de System Of A Down, Hypnotize complète Mezmerize, autant au niveau de l’artwork que de la séquence des morceaux : le dernier ici est « Soldier Side », écho de l’intro du premier volume. Ceci dit, les deux parties sont plus différentes qu’on aurait ou le penser.

En effet, là ou Mezmerize montrait plutôt le côte versatile du groupe, avec des morceaux teintés de musique orientale, d’effets sonores limites irritants, et des paroles assez mauvaises, Hypnotize réaffirme le côté metal, audible dès le début, et les deux premiers morceaux, Attack et Dreaming (Slayer meets Faith No More). Ceci dit, c’est évidemment toujours SOAD, mais un SOAD plus porté sur la qualité des morceaux que sur les gimmicks faciles, qui étaient le (seul) point négatif du premier tome.

Chaque morceau est solide, apporte du nouveau dans le canon du groupe, dont l’importance n’est vraiment plus à démontrer.

Les points faibles ? Oh,des paroles qui ne volent pas toujours très haut, et (quand même) parfois un peu de n’importe quoi. Et puis, qui a décidé de faire chanter le guitariste Daron Malakian ? Je n’ai rien contre lui (et c’est vrai, certains de ses leads tombent plutôt bien), mais un est lead singer sur quasi la moitié des morceaux, et le monde n’avait pas besoin de Brian Molko chantant avec l’accent de Paul McCartney. OK, j’exagère, mais bon, ce n’était pas une très bonne idée.

En parlant de bonne idée, que dire du concept même de double album ? Etait-ce vraiment parce que le groupe avait trop de morceaux ? Ou plutôt parce qu’ils avaient peur de ne pas réaliser un digne successeur à Toxicity, qu’ils ont préféré la quantité à la qualité ? Difficile à dire, surtout que sur les 22 morceaux, à peine 3 ou 4 ne valent pas trop le coup. Donc, un album simple aurait été trop long, et trop dur à digérer.

Donc, maintenant que le projet est terminé, on ne peut que tirer notre chapeau à System Of A Down, digne successeur de Rage Against The Machine (leurs points de vue politiques sont inséparables de leur musique, le groupe en profite d’ailleurs pour rappeler le génocide arménien, toujours scandaleusement nié par le gouvernement turc) ou, une fois de plus, de Faith No More pour le renouveau et l’originalité apporté au monde musical. Souvent imités, jamais égalés, SOAD se sort du piège du double et offre à 2005 un de ses meilleurs albums.

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