dEUS – Vantage Point

dEUS se trouve dans une période de stabilité : c’est la première fois depuis les débuts du groupe que deux albums successifs sont enregistrés avec le même lineup. Mais c’est évidemment toujours Tom Barman qui est aux commandes de ce qui est sans doute le plus grand groupe belge de tous les temps.

Pocket Revolution marquait autant leur retour qu’une période de transition naturelle, quand on voit ce qui est arrivé au groupe ces dernières années. Ils peuvent maintenant vivre une seconde renaissance, avec une tête d’affiche de Rock Werchter et un nouvel album qui a déjà fait beaucoup parler de lui.

Il est promis à un gros succès commercial : le single The Architect est le premier hit de l’histoire du groupe, et le ton général de l’album est axé sur l’accessibilité. When She Comes Down est transporté par des violons pendant que Barman parle plus qu’il ne chante. Oh Your God rappelle brièvement leurs moments les plus énervés, ce qui fait du bien mais est aussi un peu frustrant : on aimerait que le groupe se lâche un peu plus. On n’avait jamais connu dEUS si évident. Eternal Woman est assez léger, tandis que d’autres morceaux (Favourite Game, The Architect) semblent avoir été influencés par le projet électro de Barman, Magnus.

Quasi tous les morceaux sont des hits en puissance, ce qui est assez inattendu, mais les temps changent. Ceci dit, le ton de voix spoken word choisi par Barman à certains moments peut rappeler Worst Case Scenario, mais à part ça, c’est difficilement possible de se rendre compte que c’est le même groupe. Enfin non : ce n’est justement pas le même groupe. Ne boudons pas trop notre plaisir, aussi évidents et (lâchons-le) commerciaux puissent-ils être, ces morceaux sont souvent loin d’être mauvais. Le gimmick de Favourite Game n’est pas trop convaincant, ceci dit, et The Architect est même assez gênant (tout en étant irrésistible, c’est pour ça). Mais à l’écoute de Popular Culture, qui clôture l’album, on se gratte la tête.

Il reste que Vantage Point peut être un bon album de rock, surtout si on le retire de son contexte. Eclectique, varié, tendre, rythmé, parfois puissant ou intense, il balaye un large spectre, ce qui est en même temps son point fort et son défaut. Qu’on pense ce qu’on veut de l’évolution de dEUS, “c’était mieux avant” et tout ça, une chose est totalement indéniable : Tom Barman est malin, très malin.

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