David Bowie – Live Santa Monica ’72


Après plusieurs vies en tant que bootleg plus ou moins reconnu, le live à Santa Monica ’72 sort officiellement, pour le grand bonheur des fans qui vont donc enfin pouvoir obtenir une version de bonne qualité, du moins pour un enregistrement live de 1972.

David Bowie était à l’époque dans sa phase Ziggy Stardust, la setlist est donc logiquement centrée sur l’album en question, débutant par le proto-Ramones Hang On To Yourself juste avant le morceau titre. C’est d’ailleurs amusant de ne pas entendre de réaction du public lors du lancement du morceau, qui débute par un des riffs les plus célèbres du rock ‘n roll.

Musicalement, le groupe est excellent. Basse ronflante, guitare pré-glam et un Bowie relativement discret mais qui sonne très juste (The Supermen). Le son relativement moyen empêchera l’album de rentrer au panthéon des (rares) grands albums live, mais comme témoignage d’une période fantastique, ça marche.

C’est sans doute un des grands intérêts de l’album : entendre Bowie avant sa méga-starification, à une époque où Changes était « juste » une chanson. Maintenant, on pourrait aussi dire qu’après ça, on peut carrément faire l’impasse sur les trente années suivantes de la carrière de l’Anglais, et on n’aurait sans doute pas tort. Rétrospectivement, on se rend compte du caractère invraisemblable du concert : dans les cinq premiers morceaux, Bowie nous sert Ziggy Stardust, Changes et Life On Mars?, sans savoir que trente-cinq ans après, is seront célébrés comme quelques uns des moments les plus fameux de la période.

Bowie ne se cantonne pas à Ziggy Stardust, mais revisite aussi Major Tom (Space Oddity, envoûtant) en passant par les références culturelles classiques (Andy Warhol, la reprise de Waiting For The Man et même une version de La Mort de Jacques Brel) avant un final dévastateur The Jean Genie (qui était encore inédit) / Suffragette City. Rock ‘n Roll Suicide conclut le concert de manière réflexive et émotionnelle.

Malgré la qualité de l’enregistrement, Live Santa Monica ’72 est un témoignage crucial pour quiconque s’intéresse à Bowie, aux seventies ou tout simplement au rock. On pourra disserter sans cesse sur la pertinence de l’oeuvre de Bowie dès les années 80, mais personne ne contestera l’importance de David Jones, en 1972.

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