The Beatles Remasters : Stereo Vs Mono

En 2009, on ne se pose pas de questions. Á l’époque du Blu-Ray, du 7.1 et de Pro-Tools, il semble totalement évident que le son stéréo est préférable. Figurez-vous qu’en 1963, c’était exactement le contraire. Dans les cas des Beatles, le Fab Four et George Martin eux-mêmes supervisaient le mixage mono, et laissaient le stéréo aux ingénieurs du son anonymes. Le stéréo, a l’époque, était un marché de niche pour la musique pop, et n’intéressait pas grand monde. En fait, les quatre premiers albums n’étaient carrément jamais sortis en stéréo.

Les années passent, et l’équipement stéréo des acheteurs de disques s’améliore très rapidement. Vers la fin de la carrière des Beatles, c’est carrément le contraire qui se passa : Abbey Road et Let It Be n’ont pas de version mono, et celle de Yellow Submarine est juste la stéréo mal trafiquée pour répondre au peu de demande qu’il restait à l’époque. Entre ces deux extrêmes, deux versions de chaque album sortaient plus ou moins systématiquement. Ce n’est donc pas toujours facile de s’y retrouver, surtout que les deux cd de 87 (Help! et Rubber Soul) ont bénéficié (?) d’un nouveau mix stéréo par George Martin.

Heureusement, les remasters permettent d’y voir plus clair, vu que deux sets comprennent les albums mono d’une part (avec les deux mix stéréo originaux des deux albums précités et une compilation, Mono Masters, des morceaux mono hors albums) et stéréo d’autre part. Comme évoqué plus tôt, les quatre premiers albums font leur début en stéréo, alors que les autres existaient déjà, sans l’extraordinaire travail de remasterisation, bien sûr. Enfin, les albums vendus individuellement sont les versions stéréo.

Le box set stereo



Donc, c’est assez simple. Oui, mais non. On peut se poser la question : mais alors, à quoi servent les mono? Un indice rend cette question vraiment intrigante : même si le boxset mono comprend trois albums de moins, il coûte une quarantaine d’euros de plus. Ce qui est justifié par le travail supplémentaire qu’ont nécéssité ces versions. Mais pourquoi, en 2009, accorder tant d’importance à un système sonore suranné?

Deux raisons : non seulement les Beatles eux-même préconisaient la version mono (pour les dix premiers albums), mais en plus, elle est dite meilleure. Comme je l’évoque dans le premier paragraphe, les versions stéréo ne bénéficiaient pas du même soin que les mono. Vu que la remasterisation n’est pas (heureusement) un remixage, cet aspect-là est toujours présent dans les remasters. Certains morceaux sont même difficiles à écouter en stéréo, car la voix, ou parfois un instrument, passe de droite à gauche sans prévenir, ou disparaît pendant deux minutes avant de revenir, sans raison apparente. Lors d’une écoute attentive au casque, par exemple, les stéréo peuvent carrément être assourdissantes.

Et le mono



Mais attention : le « problème » ne concerne pas tous les albums, et plus le temps passe, plus le mixage stéréo s’améliore. De même, une écoute plus passive, ou dans un contexte ouvert (voiture, chaîne hi-fi) reste tout à fait satisfaisante. De même, le mix stéréo est souvent plus précis, surtout au niveau de la basse : les fans de Macca s’en délecteront. On regrettera toutefois qu’EMI n’ait pas laissé le choix, vu que les albums mono ne sont disponible qu’en boxset chérot, et limité de surcroît. Le marketing garde les pleins pouvoirs, et une fois de plus, on s’étonnera des téléchargements illégaux, surtout que le catalogue des Beatles n’est toujours pas disponible online, ni à la vente, ni en streaming.

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