Mon année 2011, dernière partie + playlist Spotify

Voilà, 2011, c’est (presque) terminé. Encore deux petites choses avant de clôturer cette année, la huitième de Music Box. D’abord, je n’ai absolument pas pu/voulu classer mon top 5 de l’année, qui apparaît donc ici par ordre alphabétique. Pourquoi? D’abord parce que, comme déjà écrit auparavant, je n’aime pas la compétition, les classements et les listes, mais aussi parce que chacun des cinq albums qui suivent ont tous été, à un moment donné, mon album préféré de l’année.

Ensuite, j’ai compilé un (une?) playlist Spotify avec cinquante morceaux qui résument assez bien ce qui a été cette année, pour moi. Ici aussi, les morceaux sont présentés alphabétiquement, donc le mode aléatoire est très chaudement recommandé.

Voici donc mes cinq albums préférés de l’année. See you next year!

Arctic Monkeys – Suck It And See

Oui, j’aime peut-être Arctic Monkeys un peu trop. Et alors? Je constate que depuis leurs débuts fracassants, ils n’ont jamais cessé d’évoluer, et leur quatrième album est peut-être leur plus cohérent, à la croisée des trois précédents et d’un sens mélodique inné. On n’oubliera pas d’évoquer non plus les prouesses lyriques d’Alex Turner, pour qui le cliché « meilleur parolier anglais depuis Morrissey » est probablement exact, mais sans oublier l’évolution tout aussi constante des musiciens. On connaissait déjà ce que le batteur Matt Helders était capable de faire, on découvre ici encore un peu plus les lignes de basses complexes et maîtrisées de Nick O’Malley. Puisqu’il faut trouver quelque chose, on regrettera peut-être la présence du stupide Brick by Brick, mais Arctic Monkeys n’en a jamais fait qu’à leurs têtes, et placer un tel morceau comme premier extrait de l’album quelques mois avant sa sortie, était une nouvelle tentative, réussie, de brouillage de pistes. Rarement un groupe aura été aussi bon après quatre albums (Standing on the Shoulder of Giants?), et le groupe ne semble pas vouloir s’arrêter en si bon chemin. Probablement le meilleur groupe rock moderne actuel.

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The Joy Formidable – The Big Roar

J’ai écouté The Joy Formidable par curiosité, après avoir lu une comparaison avec Nirvana et My Bloody Valentine. Étrangement, la comparaison est valable : le power trio gallois alliant la puissance brute des premiers avec le maelstrom sonore des seconds. Mais ils sont bien plus que ça, que ce ne soit que grâce à la personnalité et la voix de la minichanteuse Ritsy Bryan. Un premier album très abouti, puissant et confiant, qui donne beaucoup d’espoir dans un avenir pourtant semé d’embûches. Mais ça, ils le savent probablement très bien. En attendant le syndrome du second album, le premier a bien mérité sa place cette année. Puis, Dave Grohl aime bien, qui suis-je pour le contredire?

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J Mascis – Several Shades of Why

J Mascis est un des plus fantastiques guitaristes de tous les temps, et je n’essaierai même pas d’argumenter. Il joue aussi très très fort. Quand on a su qu’il sortait un album solo majoritairement acoustique, on pouvait se poser des questions. C’était sans compter sans l’autre énorme talent de J : sa voix. Sous-évaluée derrière sa cape de guitar hero, elle est capable de transporter au moins autant d’émotions que sa Fender Jaguar. Et quand Mascis utilise ces deux talents au service de chansons superbement écrites, et parfois relevées de collaborations aussi efficace que discrètes (Kurt Vile, Ben Bridwell, Kevin Drew), on arrive sans peine à un des plus beaux albums de l’année, et un des plus chargés en émotion. Tout cela (presque) sans guitare électrique…

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Wild Flag – Wild Flag

Un nouveau groupe qui envoie toutes guitares dehors des mélodies somptueuses et des morceaux très entraînants. On ajoute à cela une alternance entre les deux vocalistes qui empêche toute lassitude, et on arrive à un des meilleurs premiers albums de l’année. Mais alors, pourquoi est-ce qu’on n’a pas encore plus parlé d’un groupe qui semble être une valeur à suivre pour l’avenir du rock? Probablement parce que même s’il s’agit du premier album de Wild Flag, ses membres ne sont pas inconnus du tout, ayant sévi dans Sleater-Kinney (Carrie Brownstein et Janet Weiss) ou encore Helium (Mary Timony). Qu’importe, Wild Flag nous a tout simplement livré un des meilleurs albums de rock de l’année. Oui, c’est sans doute assez classique, elles ne réinventent pas la roue, mais elle n’a jamais eu besoin d’être réinventée non plus. Le ton des guitares est fantastique, la batterie percutante, et comme pour Sleater-Kinney, il n’y a pas de basse mais un clavier qui ajoute une dimension supplémentaire (mais discrète) au son. Et ça fait beaucoup du bien. Rock ‘n roll is dead, right? RIGHT?

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Yuck – Yuck

Bon, je plaide coupable. I’m a child of the nineties, et tout ça, c’est exactement le piège dans lequel je peux tomber. Dinosaur Jr, My Bloody Valentine, Pavement, Teenage Fanclub et j’en passe, Yuck ne fait que recopier tout ce que leurs ainés ont fait. Suicide Policeman est la plus belle chanson qu’Elliott Smith n’a jamais écrit, Operation est quasi une reprise de Teen Age Riot. Mais ils le font si bien, avec une production lofi pourrie et une guitare Mascisesque à souhait, que je ne peux rien leur reprocher. L’avenir nous dira si leur attitude slacker et leur collection de vieilles pédales pourries ne sont que des gimmicks opportunistes, mais ici et maintenant, c’est un de mes albums préférés de l’année, et un de ceux que j’ai le plus écouté.

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