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The Cooper Temple Clause – Make This Your Own

Il aura fallu presque quatre ans à The Cooper Temple Clause pour écrire un successeur à Kick Up The Fire …, un des premiers albums parus sur ce site, et aussi un des meilleurs. Leurs deux premiers albums étaient, et sont toujours, stupéfiants, fantastiques d’innovation, de puissance et de qualité d’écriture. Le public est passé à côté, sans doute parce qu’ils n’appartenaient pas à une des tendances de l’époque, mais cela n’a pas d’importance.

Ce qui est important, c’est comment le groupe a pu surpasser son passé, et le départ du bassiste Didz Hammond, parti se perdre chez les médiocres Dirty Pretty Things. Constat? FUCK.

Je ne comprends pas. Oh, j’ai connu la merdification de Metallica, d’Oasis, et des tonnes de bons groupes sortent des albums décevants chaque semaine. Mais pas TCTC. Rien ici, ou presque, n’atteint le niveau de ce qu’ils ont commis auparavant. Les morceaux rock (Damage, Homo Sapiens) sont bêtement rock, mainstream, sont le côté novateur qu’on leur connaissait. Les éléments électro, un des gros points forts du groupe, tombent comme un cheveu dans la soupe, et les tentatives de se la jouer mélancolique (pour émuler leur magnifique Into My Arms, par exemple) ne réussissent qu’à être sous-emo (Waiting Game). Et imiter Depeche Mode (Connect), en 2007, ça ne sert à rien. Et dans le genre idées géniales, c’est pas fini : on avait un exceptionnel chanteur (Ben Gautrey), et on le remplace sur 3-4 morceaux par un mauvais Brian Molko. Le syndrome System Of A Down n’est pas encore guéri.

Quand on pense qu’on est perdu pour la cause, on retrouve la bile de Gautrey, perdue au sein d’un morceau long et traînant, mais c’est trop tard. TCTC ont été remplacés par des cylons, qui pensent émuler l’original, mais qui manquent de substance. On va dire ça comme ça, plus rassurant.

Puis, après que la rage passe, quelques dodos/cafés/Reign in Blood plus tard, je repasse le cd (ou dossier de mp3, au choix), et, bon, c’est clairement une déception, mais si jamais on ne connaissait pas le groupe, si jamais ceci venait d’un nouveau groupe de gosses paumés du nord-ouest du Pays de Galles, alors là, on pourrait se dire qu’ils ont de l’avenir. Mais un artiste se doit de tenir en compte son passé, même si c’est parfois excessivement difficile : on comprend maintenant que The Cooper Temple Clause ne sont jamais que cinq types qui ont bien le droit de perdre, momentanément on l’espère, leur génie/talent qui éclaboussait leurs deux premiers disques.

Arctic Monkeys, on vous souhaite bonne chance, vous en aurez tellement besoin.

The Cooper Temple Clause – Kick Up The Fire and Let The Flames Break Loose

Serait-ce possible d’avoir les deux albums de l’année en quelques semaines d’intervalle ? Muse était attendu, et a plus que confirmé. Pour Cooper Temple Clause, les choses sont un peu différentes. Le groupe fait partie de cette longue liste d’artistes fantastiques mais uniquement connus en Grande-Bretagne, et qui n’arriveront (sans doute) jamais à percer ailleurs. De toute façon on s’en fout, dès le moment où on a pu se procurer une copie deKUTFALTFBL (aussi acronyme de l’année…).

Bon, pour les retardataires, CTC a sorti sont premier album (See This Through and Leave) il y a deux ans, et avait crée un buzz intéressant outre-Manche. L’album était un mix étrange de trip-hop, de metal, de techno et de Liam Gallagher. Inégal, comme bien des premiers albums, STTAL était quand même un des albums de l’année, par son originalité pure. Le groupe s’est produit au Pukkelpop 2002, avec un set déjanté qui a vu le chanteur Ben Gautrey s’ouvrir la main en écrasant à maintes reprises un tambourin sur le sol…

Comme souvent, ce 2e album voit le groupe mûrir, développer un son plus mélodique, et moins dispersé. Mais il n’en est pas moins bon pour autant, il faut plutôt le considérer come un complément au premier, et une évolution certaine. En témoigne la voix de Gautrey, souvent comparée à celle de Liam, et qui atteint sur cet album une diversité totalement inconnue chez Gallagher. Les morceaux sont peut-être moins rageurs, on ne trouve pas vraiment de bombes proto-metal à la Been Training Dogs sur cet album, mais les morceaux sont plus aboutis, et définitivement plus émotifs.

Car certains passages, certaines lignes chantées par Gautrey prennent aux tripes, et font de cet album une expérience unique et inoubliable, de l’ouverture magnifique The Same Mistakes à l’imparable single Promises, Promises, seul morceau direct de l’album ; ou encore le grand frère de Hewlett’s Daughter (Grandaddy) Blind Pilots. L’expérimentation est toujours présente, sur tous les morceaux mais surtout sur Music Box, A.I.M. et surtout Written Apology, final apocalyptique de 10 minutes d’un album qui comprend, avec Into My Arms la meilleure chanson mélancolique écrite cette année. 10 morceaux de grande classe, et top 3 de l’année assuré, Strokes ou pas.