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Top albums 2014

Pas besoin d’introduction, voici la liste de mes albums préférés de l’année. Comme toujours, pas la peine de chercher l’explication du « classement », relativement aléatoire, surtout vers le bas de la liste. Il y a certainement encore des oublis, n’hésitez pas à me le faire savoir 🙂 Ma shortlist faisait 82 albums, je l’ai réduite à 80 plutôt que l’étendre à 100.

Transgender Dysphoria Blues

1 Against Me! – Transgender Dysphoria Blues
2 White Lung – Deep Fantasy
3 Perfect Pussy – Say Yes to Love
4 La Dispute – Rooms of the House
5 Sharon Van Etten – Are We There
6 Cloud Nothings – Here And Nowhere Else
7 J Mascis – Tied to a Star
8 Bass Drum of Death – Rip This
9 Ex-Hex – Rips
10 The Hotelier – Home, Like Noplace Is There
11 Ty Segall – Manipulator
12 Chumped – Teenage Retirement
13 TV On The Radio – Seeds
14 St. Vincent – St. Vincent
15 Allo Darlin’ – We All Come From The Same Place
16 Iceage – Plowing Through the Fields of Love
17 Real Estate – Atlas
18 The New Pornographers – Brill Bruisers
19 Alain Johannes – Fragments and Wholes Volume 1
20 Death From Above 1979 – The Physical World
21 Manic Street Preachers – Futurology
22 Damon Albarn – Everyday Robots
23 Ariel Pink – Pom Pom
24 Shellac – Dude Incredible
25 The Raveonettes – Pe’ahi
26 Merchandise – At The End
27 First Aid Kit – Stay Gold
28 Jack White – Lazaretto
29 2:54 – The Other I
30 Damien Rice – My Favourite Faded Fantasy
31 Karen O – Crush Songs
32 Weezer – Everything Will Be Alright In The End
33 The Rentals – Lost in Alphaville
34 Bob Mould – Beauty and Ruin
35 Thurston Moore – The Best Day
36 Aphex Twin – Syro
37 Bored Nothing – Some Songs
38 The World is A Beautiful Place and I Am No Longer Afraid To Die – Between Bodies
39 Thee Oh Sees – Drop
40 EMA – Future’s Void
41 Goat – Commune
42 The Men – Tomorrow’s Hits
43 Cheatahs – Cheatahs
44 Paws – Youth Culture Forever
45 Crosses – Crosses
46 Earthless and Heavy Blanket – In a Dutch Haze
47 Johnny Foreigner – You Can Do Better
48 Parquet Courts – Sunbathing Animal
49 Parkay Quarts – Content Nausea
50 Lower – Seek Warmer Climes
51 Tweens – Tweens
52 Off! – Wasted Dreams
53 Plague Vendor – Free to Eat
54 Priests – Bodies and Control and Money and Power
55 Girlpool – Girlpool
56 Morrissey – World Peace Is None Of Your Business
57 Lykke Li – I Never Learn
58 Mogwai – Rave Tapes
59 Alt-J – This Is All Yours
60 Hold Steady – Teeth Dreams
61 Blood Red Shoes – Blood Red Shoes
62 The Wytches – Annabel Dream Reader
63 The Lawrence Arms – Metropole
64 Jonah Matranga – Me and You Are Two
65 Lana Del Rey – Ultraviolence
66 The Orwells – Disgraceland
67 Trash Talk – No Peace
68 Swans – To Be Kind
69 Smashing Pumpkins – Momuments To An Elegy
70 The History of Apple Pie – Feel Something
71 Fucked Up – Glass Boys
72 Odonis Odonis – Hard Boiled Soft Boiled
73 Bombay Bicycle Club – So Long, See You Tomorrow
74 Presidents of the United States of America – Kudos to You
75 Temples – Sun Structures
76 Interpol – El Pintor
77 Maximo Park – Too Much Information
78 Warpaint – Warpaint
79 Stephen Malkmus and the Jicks – Wig Out at Jagbags
80 Foo Fighters – Sonic Highways

Voilà, c’est terminé pour cette année, et aussi pour Music Box. Plus de onze ans après, force est de constater que le site a perdu son éventuelle utilité, et moi la motivation nécessaire. Je continuerai sans doute à créer des playlists Spotify avec les nouveautés, voire des tops annuels, mais le peu que je fais actuellement, c’est fini. Ceci dit, je mettrai toujours à jour mes pages Facebook, Twitter et Tumblr (voir la colonne de droite) avec l’actu qui m’intéresse, et si j’ai envie de recommencer à écrire des bonnes vieilles chroniques comme avant, je trouverai où le faire 🙂

Merci de m’avoir suivi au long de ces années durant lesquelles tout aura changé dans le milieu (Facebook, Soundcloud, Spotify, tout ça n’existait évidemment pas) et d’avoir bien compris qu’on n’a vraiment besoin de personne pour déterminer si un album est bien ou pas : il suffit de l’écouter.

Juillet / Août 2014

Avec un retard malheureusement habituel encore plus important, voici ma sélection d’albums sortis en juillet et août 2014, période traditionnellement creuse en matière de sorties, même si on est maintenant dans une période ou tout peut arriver plus ou moins n’importe quand à ce niveau-là. Pas de complications artistiques en ce qui concerne mon texte, juste mon album du mois et une liste commentée alphabétisée de ce qui a attiré mon attention pendant ces deux mois.

Ty Segall Manipulator

Ty SegallManipulator. Que dire de plus sur Ty Segall? Ce type est tellement génial que son bassiste est lui-même un auteur/guitariste fantastique. Et même si tous ses albums précédents valent le déplacement, Manipulator est peut-être son meilleur. C’est en tout cas son album le plus construit, le plus travaillé. Attention, on est ici bien loin de la surproduction, mais Segall a apporté un peu plus de soin au produit fini qui est quand même son septième album depuis 2008 et compte 17 morceaux en une petite heure : il reste très, très prolifique et passe d’un genre à l’autre, tout en étant, finalement, toujours dans son propre genre.

Biffy ClyroSimilarities. C’est maintenant une tradition pour le trio écossais, après chaque album sortent les faces B associées, compilées sur un album au titre évocateur (l’album s’appelant Opposites). Ceux dont la direction mainstream prise par Biffy voici déjà quelques années rebutent ne trouveront pas spécialement leur bonheur ici, on ne peut pas vraiment parler de grande différence musicale. Maintenant, la quasi absence d’intérêt commercial leur ont peut-être permis de lâcher prise sur des morceaux moins contrôlés et assez solides.

DZ DeathraysBlack Rat. On risque de se demander à quoi ils servent, maintenant que Death From Above 1979 est de retour parmi les vivants, mais en attendant, on profite de cet album plus mélodique et un peu moins in your face que le précédent (comme le DFA, en somme).

Earthless & Heavy Blanket – In A Dutch Haze. Attention ovni. Earthless prête sa section rythmique epoustouflante (Mike Eginton et Mario Rubalcaba) aux deux guitaristes de Heavy Blanket (Graham Clise et un certain Joseph Mascis) le temps d’un concert unique aux Pays-Bas. En découle cet album instrumental d’une heure, sans aucune pause mais sans une seule seconde d’ennui. Les musiciens jouent ensemble avec une précision phénoménale, Rubalcaba créant un canevas infini sur lequel Mascis peut poser sa créativité débordante.

FKA twigs – LP1 J’ai une grosse impression qu’on veut rejouer la hype (méritée, pour moi) autour de The XX avec cette altpop contemporaine chuchotée et hyperproduite. Très bien produite, cependant, et la voix de Tahliah Barnett est carrément surnaturelle. Cela me semble fort léger, mais bon, c’est sans doute moi.

The Gaslight AnthemGet Hurt. Ce n’est pas la première fois que j’émets des doutes sur ces braves gens, mais là, ça commence à bien faire. Ce qui devait être leur No Code (selon eux) est en fait un album plat et transparent.

The Icarus LineAvowed Slavery. Slave Vows était un album remarquable de 2013, et les inédits compilés ici (c’est le mois de compiles d’outtakes avec jeu de mot dans le titre) le sont aussi.

The Last InternationaleWe Will Reign. Histoire sympa que celle de ce duo engagé qui a tellement plu à Brad Wilk (Rage Against the Machine, Audioslave, Black Sabbath) qu’il a demandé de les rejoindre. Sa frappe monolithique est reconnaissable, mais le groupe est bon même sans lui. Malgré quelques morceaux musclés (Killing Fields, assez RATM), leur son est plutôt folky et très bien chanté. Merci Brad pour la découverte, et vive le communisme.

Manic Street Preachers – Futurology. Quand on est fan d’un groupe depuis longtemps, ce n’est pas toujours gloire et beauté. Au mieux, on est content qu’ils existent toujours et que leurs concerts, à défaut de leurs albums, soient toujours extraordinaires (Pearl Jam), au pire, on regarde ailleurs en étant vaguement gêné (je ne cite personne, mais fans de U2, je pense à vous). Les Manics, c’est autre chose. Chaque album aura été différent, pas nécessairement fantastique et parfois médiocre, mais on ne s’est jamais ennuyé. Et au fond, on espérait qu’un jour, le nouvel album ne serait pas juste « bon pour un vieux groupe » mais carrément excellent. Devinez quoi? C’est arrivé! Sans problème leur meilleur album depuis « longtemps » (je ne me mouille pas), Futurology chope des influences krautrock, synthrock européen, Simple Minds pré-succès pour un album cohérent, pas évident et passionnant de bout en bout. Les highlights sont nombreux, de l’évident single Walk Me To The Bridge à l’auto-caustique The Next Jet to Leave Moscow, en passant par l’exercice de style vocal à la Holy Bible Misguided Missile, deux instrumentaux menaçants et les collaborations de Georgia Ruth Williams, Green Gartside et Nina Hoss (le fantastique Europa Geht Durch Mich).

J Mascis – Tied To A Star. Suite logique de Several Shades of Why, Tied to a Star voit Mascis en mode détendu (enfin, en a-t-il jamais été autrement?), avec encore moins de guitare électrique et Cat Power qui vient chantonner sur l’oxymore sonore Wide Awake. C’est évidemment très beau, parce que c’est J Mascis.

Merchandise – At The End. Un peu comme The Men en plus intéressant, Merchandise continue sa métamorphose progressive. Ils ont commencé par balancer des albums en téléchargement gratuit, et maintenant ils sortent de vrais disques sur un vrai label qui se révèle être leur évidente maison : 4AD. Carson Cox ne sonne plus totalement comme Morrissey (même si, Looking Glass Waltz) mais la guitare rappelle tout de même souvent Johnny Marr. Mais depuis quand serait-ce une mauvaise chose? Intense et aérien, At The End sonne comme un album perdu dans une époque qui ne lui convient pas…

Morrissey – World Peace Is None Of My Business. Steven Patrick Morrissey… Celui qui annule des tournées plus vite qu’il ne critique la famile royale anglaise et qui a passé la moitié de son autobiographie à raconter en détails un procès insupportablement emmerdant a recommencé. Il avait l’habitude de blâmer les échecs commerciaux de ses différents albums, tant solo qu’avec The Smiths, sur le manque d’entrain de ses différents labels, et il vient donc de recommencer. Quelques semaines après sa sortie, il est effectivement impossible d’acheter World Peace en digital, ou de le streamer : Morrissey a interdit son désormais ex-label de le faire. Ce qui est dommage, parce que l’album, très Morrissey niveau paroles, est varié, intelligent, touchant et toujours très bien chanté, même si évidemment assez prétentieux et parfois inutilement long. Il faudrait quand même qu’il touche terre un de ces jours, mais est-ce qu’il serait encore alors Morrissey?

The New PornographersBrill Bruisers. Après les excellents albums des membres Dan Bejar (Destroyer), et Neko Case, le « supergroupe » emmené par AC Newman repart pour un bien joli album d’indie pop expansive et très variée, notamment grâce à ses différents vocalistes. Les trois morceaux (dont un ancien) de Bejar donnent vraiment envie à d’un nouveau Destroyer.

PennywiseYesterdays. Jim Lindberg est revenu au bercail, et Pennywise en profite pour sortir un album de morceaux écrits en 1989. On sait exactement ce qu’on va avoir sur l’album, et on l’a.

The Raveonettes – Pe’ahi. Même si le duo danois exilé depuis longtemps aux USA écrit toujours des pop songs 60s dans un emballage shoegaze, ils ont produit et sorti leur album seuls, en total contrôle. Plus varié en terme d’instrumentation, l’album est aussi un peu moins tendu, même si les thèmes abordés sont toujours fort personnels et parfois violents. Probablement leur meilleur album depuis Lust Lust Lust, et cette fois, c’est vrai.

The Rentals – Lost in Alphaville.  Lorsque Matt Sharp a quitté Weezer peu après Pinkerton, ce fut fatal pour le groupe, qui s’est séparé immédiatement (ben quoi?). Heureusement, Sharp a continué son projet The Rentals, en changeant régulièrement de musiciens au fil des années. C’est notamment avec l’ami de Jack White Patrick Carney qu’il se rappelle à notre bon souvenir avec cet excellent album de pépites pop parfaites.

Rise Against – The Black Market. Produit comme le dernier Alkaline Trio par Bill Stevenson, l’album (déjà leur neuvième) est percutant, puissant notamment grâce à la voix de Tim McIllrath. Excellent punk mélodique moderne, pour mettre des étiquettes.

The Wytches – Annabel Dream Reader On recommence encore, une fois de plus, à parler de l’avenir du rock, qui est soit en résurrection (si l’on en croit le succès de Royal Blood) soit mort (si l’on écoute les conneries du cadavre vaguement animé Gene Simmons). The Wytches tentent de donner raison à la première possibilité, et pour ce faire, ils adaptent le punk crampsien des excellents 80s Matchbox B-Line Disaster avec le second album d’Arctic Monkeys, en passant par Jack White et des guitares surf. Quand c’est bordélique, c’est assez chouette (Burn Out the Bruise).

“Weird Al » Yankovic – Mandatory Fun. Le marketing énorme autour de l’album (une semaine avec une nouvelle vidéo chaque jour) a permis à ce bon vieux Al d’enfin atteindre la première place du classement Billboard US. Je suis bien content pour lui, surtout qu’il est toujours aussi marrant dans ses parodies toujours très zeitgeist : Fancy devient Handy (les talents d’Al le bricoleur), Royals Foil (les divers usages du papier alu) ou Blurred Lines Word Crimes (la grammaire défaillante des internautes contemporains). Mais c’est surtout dans les pastiches que Yankovic excelle : ceux des Foo Fighters (avec plein de pré-refrains) et de Pixies (avec les backing vox de Kim Deal, cette fois par Amanda Palmer) sont absolument parfaits. Maintenant, pas certain qu’on va l’écouter plus d’une fois.

C’est fini pour ce mois-ci, ou pour les deux derniers mois en fait. J’essaie de faire un plus plus rapide pour un mois de septembre bien intéressant aussi, mais c’est comme ça chaque mois, maintenant. Playlist avec un peu de (presque) tout, et même encore plus.

Enjoy!

Top 100 Albums 2013

Comme d’habitude, il y a certainement eu des oublis, des albums qui sont placés plus haut ou plus bas qu’ils ne devraient, mais j’avoue ne pas avoir accordé énormément d’attention à la précision du classement, le 91e pourrait être 23e et ainsi de suite. Une fois de plus, ce ne sont que mes albums préférés. Il y a beaucoup de listes comme celle-ci, mais celle-ci est la mienne.

La playlist Spotify reprenant un morceau de chaque album est à la fin (écoutez-la en lecture aléatoire, please), et n’hésitez pas non plus à aller écouter celle de MDEIMC, reprenant ses morceaux préférés de l’année, il n’y a rien à jeter. Let’s go.

100 Haust – No. Punk hargneux norvégien à riffs rendu amusant par mes recherches menant à www.haust.no.
99 Jagwar Ma – Howlin. Si les Stone Roses ne sortent jamais de troisième album, c’est leur faute.
98 Eisley – Currents. La famille DuPree switche (parfois) les guitares pour des rythmes plus dansants, tout en conservant les plus belles harmonies que vous entendrez cette année (Haim qui?)
97 Splashh – Comfort. Dans ce classement, il y aura quelques groupes qui auraient vraiment bien aimé qu’on soit en 1993 et pas en 2013 et qui ont un autel avec des photos de Kevin Shields et de J Mascis dessus. Voici le premier. Désolé (pas désolé, en fait) mais c’est mon classement.
96 Johnny Marr – The Messenger. Parce que c’est Johnny Fuckin Marr, c’est tout.
95 The History of Apple Pie – Out of View. Shoegaze pop adorable, juste arrivé quelques années trop tard pour Lost in Translation.
94 Bass Drum of Death. Guitare, batterie, garage.
93 Phoenix – Entertainment. Merci Daft Punk d’avoir sorti l’album la même année…
92 Public Service Broadcasting – Inform Entertain Educate. Curieux, intéressant, fascinant même si probablement éphémère. Ils me rappellent un peu The Avalanches en moins cinglé. C’est quand vous voulez, au fait, The Avalanches.
91 Camera Obscura – Desire Lines. Toujours là quand on en a besoin, toujours excellent.
90 I Is Another – I Is Another. Premier album/EP du duo Ian Love/Jonah Matranga, criminellement trop court.
89 Paul McCartney – New. On parle du retour de Bowie, mais New est le meilleur album de Macca depuis bien longtemps.
88 Touché Amoré – Is Survived By. Oui, c’est plus mélodique et moins intense qu’avant. Mais c’était le seul moyen.
87 Bad Religion – True North. Un des meilleurs albums de Bad Religion, et c’est le seizième. Si on me demandait par quoi commencer BR, je dirais True North.
86 Front Bottoms – Talon of the Hawk. Comme MDEIMC l’explique très bien, duo folk-dance-pop-punk, ce qui sonne bien mieux qu’il n’y paraît.
85 Potty Mouth – Hell Bent. Post-Riot Grrrl punk rock comme on n’en faisait plus. Cool.
84 Tegan & Sara – Heartthrob. Les sœurs Quin expérimentent avec des sonorités plus modernes sans sombrer dans la dance pop FM.
83 Milk Music – Cruising Your Illusion. Le successeur de l’incendiaire EP Beyond Living ne pouvait être qu’un ton en dessous, mais ce n’est quand même pas mal du tout, juste plus Neil Young que J Mascis.
82 Rival Schools – Found. Après avoir de nouveau perdu Ian Love, un des seize groupes de Walter Schreifels retrouve son fameux second album « perdu » et lui offre une véritable sortie.
81 California X. J’ai déjà parlé de J Mascis?
80 Purling Hiss – Water on Mars. Maintenant, on peut enfin parler de descendants de Nirvana plutôt que d’imitateurs. Parfait exemple de fuzz pop homogène.
79 Deap Vally – Sistrionix. White Stripes féministes revendicatrices, moins homogènes mais avec 100% de déclarations stupides en moins.
78 Mudhoney – Vanishing Point. Mudhoney = Sub Pop. Et avec eux, un album qui personnifie parfaitement ce qu’a toujours été Mudhoney. Pas leur plus expérimental, mais pas leur moins bon non plus.
77 Suede – Bloodsports. Des groupes qui se reforment et sortent un nouvel album, ce n’est pas si fréquent. Quand l’album en question soutient la comparaison avec le reste de leur discographie, c’est encore plus rare et mérite d’être souligné.
76 Drenge. J’imagine qu’on doit dire que c’est une sorte d’équivalent anglais des Black Keys, mais ça serait assez stupide, Drenge semble vraiment aimer leur musique pour ce qu’elle est.
75 Hunx and His Punx – Street Punk. Fun + punk + revendications sociales. What’s not to like?
74 Babyshambles – Sequel to the Prequel. Alors qu’on l’avait totalement oublié, Pete Doherty sort le meilleur album de Babyshambles et probablement son album le plus concentré. Pendant ce temps, il est où Carl? Il attend le coup de fil?
73 The Knife – Shaking the Habitual. Leur spectacle (plutôt que concert) aura bien fait parler de lui cette année, mais l’album qui l’accompagne n’est pas mal du tout, juste beaucoup trop long et trop bizarre. Mais est-ce que c’est vraiment une mauvaise chose?
72 Boards of Canada – Tomorrow’s Harvest. Détenteur du titre de buzz marketing de l’année jusqu’à Reflektor. Un album dense, riche, cinématique.
71 City and Colour – The Hurry and the Harm. Dallas Green, mélancolique à souhait. C’est beau, c’est triste, c’est nécessaire.
70 Jimmy Eat World – Damage. Finalement, ce n’est pas une mauvaise chose que Jimmy Eat World n’a jamais connu un énorme succès commercial : ils sont toujours excellents.
69 White Denim – Corsicana Lemonade. Rencontre du rock psyché 60s et du math rock, avec une touche de classic et southern.
68 Joanna Gruesome – Weird Sister. À cause de Google, il faut trouver des noms de groupe aussi percutants/pourris que possible. On en a un quelques uns cette année, mais aucun aussi amusant que ce combo gallois indie-punk éclectique. Et ça marche.
67 Pearl Jam – Lightning Bolt. Toujours capables de remplir des salles n’importe où en Europe en un clin d’œil, Pearl Jam sort son dixième album qui a l’infinie vertu d’être bien meilleur que le précédent.
66 David Bowie – The Next Day. L’immense buzz autour de sa sortie a probablement troublé la relative objectivité du jugement, mais The Next Day est quand même le meilleur Bowie depuis un certain temps.
65 Nine Inch Nails – Hesitation Marks. L’album le plus inégal de l’année?
64 Chelsea Light Moving. La meilleure manière de ne pas regretter Sonic Youth (voir aussi Body/Head).
63 Bleached – Ride Your Heart. Fuzzpop indé, deux soeurs, Haim qui?
62 Yo La Tengo – Fade. 45 minutes d’indiepop (trop) parfaite.
61 Yuck – Glow and Behold. Loin de couler le groupe, le départ du frontman Daniel Blumberg a modifié leur modus operandi en gagnant en textures ce qu’ils ont perdu en énergie.
60 Bored Nothing – Bored Nothing. Délicatesse indé, quelque part entre Pavement et Elliott Smith.
59 Palms – Palms. Isis + Deftones. Exactement.
58 Franz Ferdinand – Right Thoughts Right Words Right Action. Tentative relativement maladroite de se souvenir du premier album, mais avec des moments de brillance.
57 Diarrhea Planet – Rich Beyond Your Wildest Dreams. Folie furieuse avec plein de guitares.
56 The Men – New Moon. Chaque année, un nouvel album de The Men, et dans un autre style. Ici, les chansons de feu de camp et le rock n’ roll Springsteenesque. Je comprends rien à ces gens, mais ils sont forts, très forts.
55 The Strokes – Comedown Machine. Zéro promo pour un album que je n’attendais pas mais qui se révèle être bien plus intéressant qu’Angles. Le meilleur album sur lequel Casablancas a chanté cette année.
54 Daughter – If You Leave. Indiepop délicalement triste, tristement délicate, qui ne pouvait provenir que de chez 4AD.
53 Smith Westerns – Soft Will. Encore beaucoup de délicatesse pour un bel album. Le genre de groupe que l’on garde secret, rien que pour soi.
52 Wavves – Afraid of Heights. Il porte bien son titre, cet album.
51 Aye Nako – Unleash Yourself. Kathleen Hanna est responsable d’une certaine partie de ce top 100, et c’est pas fini (tip pour 2014 : Perfect Pussy). Punk rock 4 ever, etc
50 Sigur Rós – Kveikur. Apparemment leur album rock. C’est un album de Sigur Rós.
49 Kylesa – Ultraviolet. Les puristes n’aiment pas que Kylesa semble devenir « mainstream » Les puristes sont cons.
48 Pity Sex – Feast of Love. Shoegazy indie punk. Oui, encore.
47 Neko Case – The Worse Things Get… Le titre est bien plus long que ça, Fiona Apple-style, mais il est surtout excellent, frôlant la perfection dans la case singer-songwriter accessible. Et quelle voix…
46 The Wonder Years – The Greatest Generation. Les Menzingers de cette année. Punk rock intelligent et intense.
45 Mazzy Star – Seasons of Your Day. Rien n’a changé pour Mazzy Star, malgré le temps qui a bien passé autour d’eux. Ce qui donne une raison de plus pour s’y replonger.
44 Chvrches – The Bones of What You Believe. Pop music incontournable dans mon utopie.
43 Eleonor Friedberger – Personal Record. Personnel, oui mais aussi heureusement accessible et très bien écrit. Dans l’utopie mentionnée juste au-dessus, When I Knew = Get Lucky.
42 Superchunk – I Hate Music. Ouais, et moi je déteste ces vieux groupes qui sortent des albums qui insultent leur histoire.
41 Grant Hart – The Argument. L' »autre » ex-Hüsker Dü. Et un album très dense, qui part dans tout les sens mais qui ne cesse jamais d’être brillant.
40 The Bronx – The Bronx (IV). Putain de punk rock.
39 Pissed Jeans – Honeys. Putain de punk rock, l’autre côté de la pièce.
38 Los Campesinos! – No Blues. Pas de blues, non, plutôt l’écrasement de ce qui sert de coeur, lentement, douloureusement, délicieusement.
37  Ty Segall – Sleeper. Son Sea Change. Tellement brillant qu’on le prend comme acquis.
36 Détroit – Horizons. Bertrand Cantat (Noir Désir) et Pascal Humbert (Sparklehorse) chantent la misère et un rayon de soleil éphémère.
35 Motörhead – Aftershock. Ceux qui disent que Motörhead fait toujours la même chose n’ont jamais écouté Motörhead. Ceux qui écoutent Motörhead savent, même si ça dépasse l’entendement, que leur vingt-et-unième album est un de leurs meilleurs.
34 Cheatahs – Extended Plays. Oui, techniquement c’est une compile de deux EPs. Mais l’album n’a quand même plus dix ans à vivre, alors, autant tout célébrer. Notamment une autre excellente tranche d’indie shoegaze machin.
33 Merchandise – Totale Nite. D’ailleurs, en parlant de formats, on fait quoi de ça? 5 morceaux, mais une durée d’album (court, certes).  Un des espoirs de 2013 qui a choisi la voie très difficile, avec brio et suicide commercial.
32 Alkaline Trio – My Shame is True. Don’t call it a comeback, they’ve been there for years. Mais ça faisait longtemps quand même, un tel album.
31 Future of the Left – How to Stop Your Brain in an Accident. leur meilleur album à ce jour, et ça veut dire quelque chose.
30 These New Puritans – Field of Reeds. En fait l’album est bien meilleur que ça, mais je n’aime pas danser, encore moins sur de l’architecture.
29 Swearin’ – Surfing Strange. Altpunk, lofi, pédale fuzz, fille qui chante. Comme 20% de ce top 200, c’est chouette 🙂
28 Kurt Vile – Wakin on a Pretty Daze. Ou l’esthétique slacker poussé à son paroxysme, il n’a pas pensé à couper certains morceaux en deux ou en trois. C’est pas grave.
27 Best Coast – Fade Away. Grosse surprise pour moi, je ne m’y attendais pas mais Bethany et le type barbu ont sorti leur meilleur disque à ce jour. Techniquement un EP, mais voilà. Ma liste, etc.
26 Fuzz – Fuzz. Encore un petit tour pour Ty Segall, cette fois à la batterie. Plus stoner que grungy, toujours excellent.
25 Manic Street Preachers – Rewind the Film. Encore une grosse surprise, je n’écoute plus les Manics que par habitude, mais là ils sortent un album différent, roots sans être chiant, varié et plein d’espoir. Ils sortiraient un album post-punk en 2014, maintenant je les attends au tournant.
24 Janelle Monáe – The Electric Lady. Vous vous rappelez de l’utopie? Dedans, elle est Beyoncé.
23 FIDLAR – FIDLAR. Putain de punk rock.
22 Fuck Buttons – Slow Focus. Electro hautement imaginative et dérangeante.
21 Kanye West – Yeezus. Grosse prise de risque pour une superstar de ce calibre, inspiré autant par Death Grips (que j’ai honteusement oublié dans ce top 100) que par son invraisemblable mégalomanie. Mais l’album est complètement pourri par une misogynie crasse et inexcusable.
20 The Icarus Line – Slave Vows.  Post-hardcore et proto-punk, en même temps.
19 Iceage – You’re Nothing. Post-punk à couper au couteau, augmenté en cours d’année par un 7″ et le bouleversant projet parallèle Vär (un autre oubli)
18 The Julie Ruin – Run Fast. Kathleen Hanna reprend son alias, en fait un vrai groupe, ressort les guitares, garde les claviers, et rend heureux.
17 Speedy Ortiz – Major Arcana. La chanteuse Sadie Dupuis faisait partie d’un cover band de Pavement qui s’appelait Babement. Rien que pour ça, il faut écouter cet album.
16 The Thermals – Desperate Ground. Assaut punk rock direct, rageux et inspiré.
15 Surfer Blood – Pythons. Et dire qu’un jour, c’était la place de Weezer.
14 Waxahatchee – Cerulean Salt. Personnel, authentique, touchant et excellent, Katie Crutchfield oscille entre alt folk et fuzz rock pour faire vibrer tout ce qui peut encore vibrer. Elliott Smith n’est jamais très loin.
13 Nick Cave and The Bad Seeds – Push the Sky Away. Nick Cave me fait toujours peur, mais quel talent. Carrément un de ses tout meilleurs albums.
12 Thee Oh Sees – Floating Coffin. Punk, garage, psyché, etc etc. Rock.
11 The National – Trouble Will Find Me. Joie et bonne humeur toujours au rendez-vous, mais qu’est-ce que c’est beau.

10 Parquet Courts – Light Up Gold. Je ne sais pas si le comeback de Pavement en 2010 a eu une quelconque influence sur Parquet Courts, mais s’ils ont un descendant direct, ce sont eux.

09 Queens of the Stone Age – … Like Clockwork. Très injustement critiqué pour des raisons stupides (trop de « ballades », des guests invisibles, le Josh Homme show), … Like Clockwork est effectivement bien différent que, oh, Songs for the Deaf, mais si vous n’avez pas changé en dix ans, c’est votre problème, pas le leur.

08 Mikal Cronin – MKII. Autrefois connu comme bassiste du Ty Segall band, il devrait sortir de cette (fantastique) ombre grâce à un talent d’auteur/compositeur/multi-instrumentiste hors du commun.

07 Savages – Silence Yourself. Sérieux à faire passer The National pour Me First and the Gimme Gimmes, Savages allie intensité glaciale, rythmes no-wave et agenda socio-politique chargé.

06 Deafheaven – Sunbather. Un album post-genre, qui ne cherche pas la comparaison, et pour cause : une telle union de puissance sonore et mélodique n’a que rarement été produite auparavant.

05 John Grant – Pale Green Ghost. Des histoires sordides, glauques et autobiographiques qui initient l’ère du songwriter contemporain, qui utilise les outils électroniques avec la même évidence que la guitare acoustique. Et une voix extraordinaire.

04 My Bloody Valentine – mbv. La couleur de la pochette était un indice : Kevin Shields est le Docteur, voyage dans le temps et va chercher des sons du futur pour les mélanger avec ceux de son glorieux passé. Ce qui explique pourquoi il a fallu 22 ans pour que l’album sorte : pour Shields, seulement quelques mois se sont écoulés.

Reflektor

03 Arctic Monkeys – AM. Cinq albums, cinq réussites majeures. Celui-ci est plus introverti, plus contrôlé et sans la moindre seconde superflue.

02 Vampire Weekend – Modern Vampires of the City. On l’espérait plus ou moins secrètement et on l’a eu. Un album d’un grand raffinement et d’une extrême intelligence mélodique de la part du groupe indé le plus important au monde.

01 Arcade Fire – Reflektor. Parce qu’il est difficile de vraiment parler d’indé en ce qui concerne Arcade Fire, qui pourrait atteindre un jour le niveau de popularité U2. En attendant, profitons-en : dans ses excès de longueur et de densité, Reflektor est un album magique, presque sans temps mort, qui justifie à lui seul le concept d’album qui semblait voué à disparaître.


Playlist
Spotify de 93 morceaux / 6 heures ci-dessous, mode aléatoire très fortement recommandé. À l’année prochaine!

Juillet – Août 2013

Avec beaucoup trop de retard, voici le récapitulatif juillet / août 2013. L’été est rarement propice aux sorties nombreuses, mais la fin du mois dernier était assez remplie, ce qui peut expliquer le retard de ce post (en tout cas, c’est mon excuse).

Le choix de l’album du mois était encore assez difficile, mais on devrait y voir un peu plus clair à la fin de l’année, 2013 est un très bon cru. Mais s’il faut faire un choix alors, ça sera…

Slave VowsThe Icarus Line Slave Vows. J’avoue avoir perdu Icarus Line de vue, mais quelle erreur. Slave Vows est intense, puissant, rappelant toute l’histoire du punk rock tout en restant actuel, alliant longs morceau (le premier fait 10 minutes) et brûlots blues-punk. L’instrumentation est parfaite, progressive sans être prog, cathartique sans être emo.

Grant Hart The Argument. Grant Hart, c’est le compositeur de Hüsker Dü qui n’est pas Bob Mould. Bien que le dernier Mould soit très bon, ici, on frôle le grandiose. The Argument est un album concept sur (accrochez-vous) l’adaptation de William Burroughs du poème « Paradise Lost » de John Milton, et permet à Grant Hart de composer dans une myriade de styles (pop, punk, opera rock, honkytonk, comédie musicale, gospel, Arcade Fire, Pixies, noise, garage, ukulele, Guided By Voices) tout en restant excellent de bout en bout, un véritable tour de force.

Pour terminer le podium, Fuck ButtonsSlow Focus. Étrangement accessible, moins porté noise que leurs précédents albums, Slow Focus est fascinant et fourmille de trouvailles sonores. Alors que 80% des artistes repris dans cet article regardent derrière eux, Fuck Buttons n’a qu’un seul chemin, et il est droit devant.

Superchunk balance son second album post-comeback, et I Hate Music se place sans problème au sommet de leur excellente discographie (en fait, ils sont tous au sommet). Rien de « nouveau », mais tout a déjà été dit et fait, non?

Franz Ferdinand tente de renouer avec l’insolente facilité de leurs débuts, et y arrive partiellement sur Right Thoughts, Right Words, Right Action : punchy, bien écrit, plus immédiat que Tonight et plus varié que leur début. L’effet de surprise est passé, mais on aurait pu avoir bien pire. Puis, la voix d’Al Kapranos.

Un nouveau groupe anglais venant de Sheffield, le duo Drenge allie setup classique guitare/batterie avec une tentative d’aller du côté obscur de la pédale fuzz. Plus Mudhoney que White Stripes, Drenge est à surveiller pour le futur, surtout si Arctic Monkeys continuent à les prendre sous leur aile (on a vu ce que ça a fait à Miles Kane). Même setup, même nombre de musiciens mais influences plus blues-punky pour Deap Vally. L’album (Sistrionix) est trop inégal, mais quand il est bon, il est excellent. Et quelle attitude, aussi.

Niveau revivalistes rock n’ roll, l’Australie est toujours aussi bien fournie, ce mois-ci avec le duo Jagwar Ma (Howlin). Adoubé par Noel Gallagher, on comprend pourquoi, ils naviguent en plein Madchester. Sympa, et au moins, ce n’est pas Wolfmother. Pond (Hobo Rocket) partagent des musiciens avec Tame Impala, et aussi des tonnes d’influences. Mais ils semblent se prendre moins au sérieux, ce qui fait un album moins « bon » mais tout aussi appréciable. Hebronix, c’est l’ex-chanteur et guitariste de Yuck, Daniel Bloomberg. Yuck continue sans lui, et Bloomberg sort un album solo aux formes variables et morceaux longs : clairement, c’est lui qui apportait l’influence J Mascis au sein de Yuck. Pas toujours facile à digérer d’une traite, Unreal est un début impressionnant, même si Bloomberg est loin de son coup d’essai. Quant à Crocodiles (Crimes of Passion), ils me semblent en surplace fuzz-pop légèrement shoegaze. Pas mauvais, mais qui n’avance pas recule.

Sauf erreur de ma part, 2013 n’a pas encore vu d’album de Ty Segall. En attendant son nouveau et bien nommé groupe Fuzz, Segall sort un album acoustique (Sleeper) montrant que son talent n’a aucune limite, il s’attaque à la folk, à l’alt-country, à Marc Bolan et Nick Drake avec bonheur et réussite totale. Ce type est un génie.

Jolie surprise ou révélation avec le premier album de HBS, alias le bassiste de Soundgarden Ben Shepherd. In Deep Owl est exactement ce qu’un album solo d’un musicien de groupe doit être : varié, risqué, personnel et bien différent de son boulot habituel. Sauf exceptions (Baron Robber, le plus SG du lot), les morceaux sont de nature alt-folk, faisant parfois penser à Mark Lanegan. Naturellement, la basse est proéminente, et la batterie (quand il y en a) est notamment fournie par deux ex et actuel Pearl Jam, Matt Chamberlain et Matt Cameron.

En parlant de Matt Cameron, il est aussi à l’honneur avec le projet inécoutable du mois, un trio de batterie avec Janet Weiss et Zach Hill (oui, l’autre cinglé de Death Grips), appelé Drumgasm. Ils cognent sur leurs fûts pendant 40 minutes, et passé les 10 premières où il est amusant de reconnaître le jeu de malade profond de Hill, j’avoue avoir très peu professionnellement arrêté les frais. Merci de me dire si j’ai loupé un cameo de Phil Collins.

Je sais qu’il y a peu de metal sur Music Box, mais j’écoute fort peu de metal depuis quelques années. Mais avant, quand j’étais jeune et suffisamment courageux pour me perdre dans un moshpit, j’écoutais Pantera, dont le chanteur Phil Anselmo vient de sortir son premier album solo, Walk Through Exits Only. Rageux, puissant, violent, c’est vraiment Phil Anselmo. Et j’espère de tout mon coeur qu’il ne cédera pas, ne reformera jamais Pantera et laissera Zack Wylde dans son club de strip-tease.

Je dois aussi parler de Diarrhea Planet et I’m Rich Beyond Your Wildest Dreams (2013 a beaucoup de bons groupes au nom stupide). Ils ont plein de guitaristes qui jouent tous en même temps, ont écouté Kiss bien trop souvent et sonnent comme une version moins fatigante et plus variée d’Andrew WK. Oui, il y a des groupes nettement plus intéressants en terme de variation sonores, mais pas aussi fun. En parlant de fun, il faut écouter au moins une fois (ça va très vite) le nouveau Hunx and His Punx, Street Punk qui est rapide, féroce et ne se prend jamais au sérieux, comme en témoigne la reprise d’un très vieux morceau des Beastie Boys, Egg Raid on Mojo.

Je parle rarement des albums qui m’ont déçu, parce qu’il y a tellement plus de bonnes choses à écouter, mais l’album – fort attendu – de No Age m’a déçu. Je cherche toujours les mélodies, voire les chansons de An Object : les projets artistiques, c’est bien mais c’est encore mieux quand ils fonctionnent.

En ce qui concerne les EP, quelques sorties majeures également, notamment les premiers morceaux de Pixies depuis leur reformation (EP1), si l’on excepte le très vite oublié Bam Thwok. Maintenant, Kim Deal est partie, et ces morceaux sont loin d’arriver à la cheville de ce qui a garanti au groupe une place légendaire. Il paraît qu’ils vont régulièrement publier du nouveau matériel, on espère qu’il sera meilleur que celui-ci. Mais l’idée de nouvelle musique de Pixies en 2013 reste incongrue. Pour Bloc Party, c’est encore pire, et les rumeurs de split vont certainement ressurgir après ce Nextwave Sessions simplement mauvais. Les toujours impeccables Future of the Left ont aussi un EP 4 titres (Love Songs for Our Husbands) en prévision de leur quatrième album (un de plus que Mclusky!), et bien qu’ils semblent avoir rangé les synthés au garage, ils n’ont rien perdu de leur rage. Enfin, des membres de Into It. Over It, Owen et American Football ont créé Their / They’re / There, un groupe emo-math rock au nom phénoménal et dont le premier EP 6 titres est tout à fait recommandable.

Le mois de septembre est traditionnellement un des plus chargés de l’année, et 2013 ne fait pas exception. En attendant, voici le playlist Spotify été 2013, avec malheureusement quelques trous, comblés par des morceaux d’albums à venir plus tard cette année (Arcade Fire, Wolf Alice, et, euh, Lady Gaga).

Top albums 2012 : 1-20 et playlist Spotify

MB2012Avec un peu de retard, voici la dernière partie de mes cent albums préférés de 2012. Elle est accompagnée d’un long playlist Spotify reprenant un extrait de chaque album (sauf les rares qui ne font pas partie du catalogue Spotify) ainsi que des extraits de singles, EP ou albums hors du top 100. Le playlist est très long (110 morceaux, sept heures) et classé par ordre alphabétique, donc shuffle mode chaudement recommandé. Sans plus attendre…

20 Allo Darlin’ – Europe. Allo Darlin’ tourne autour d’Elizabeth Morris, Australienne résidant à Londres, et qui aurait pu être la chanteuse de Belle and Sebastian dans un univers parallèle. Indie pop parfois twee mais jamais prétentieuse, la musique d’Allo Darlin’ est douce, intemporelle et marquée par la superbe voix, l’ukulele mais aussi les paroles de Morris : “They could name a star after you and you’d still be complaining” est peut-être mon vers préféré de l’année. Elle a aussi un certain talent de conteuse, comme Tallulah le montre, et oui, c’est une référence à un autre groupe australien émigré à Londres, The Go-Betweens. Europe est une boîte contenant un rayon de soleil à ouvrir autant de fois qu’on en a envie.

19 And You Will Know Us By The Trail of Dead – Lost Songs. Trail of Dead ont retrouvé la mémoire, et se sont souvenu qu’ils sont un groupe punk aux influences prog et non le contraire.Sans nécessairement revenir à la rage de Madonna, Lost Songs est nettement plus direct et percutant que leurs derniers albums. On y ajoute une bonne dose de thèmes socio-politiques et on obtient un album dense et intense, peut-être un peu trop. Mais c’est leur meilleur album depuis un paquet d’années.

18 The XX – Coexist. Etrange album. Médiocre de prime abord, il requiert impérativement une écoute attentive, un risque démesuré dans une époque de consommation Kleenex effrénée. Mais avec un bon casque, seul, dans le noir, les couches superposées de main de maître par Jamie Smith se confondent, s’alliant aux douces basses et guitares ainsi qu’aux voix séparées ou simultanées de Romy Madley-Croft et d’Oliver Sim, qui chante d’ailleurs nettement mieux. Mais aussi, il fait part belle au silence, instrument à part entière. Pari difficile pour The XX, et son faible impact (comparé à leur début) semble jouer en leur défaveur. Mais je pense qu’ils l’ont réussi.

17 Swans – The Seer. Une des expériences auditives de l’année. Oppressant, puissant, très long (deux heures), des morceaux dépassant les vingt voire trente minutes, un groupe qui existe depuis plus de trente ans. Tout cela ne devrait pas fonctionner, et pourtant. Entre drones, explosions sonores, une batterie qui sonne comme des mitraillettes ou rend nauséeux et la voix étrange et inquiétante de Michael Gira, Swans a réussi un des meilleurs albums de l’année, et peut-être le plus intrigant. Quelques accalmies (le chant clair de Karen O sur Song for a Warrior) éclaircissent un ciel sombre et orageux, qui caractérisent un album qui pourrait être la bande originale d’un film d’horreur particulièrement malsain.

16 Sharon Van Etten – Tramp. En plus d’avoir une voix fantastique, Sharon Van Etten est aussi un auteur-compositeur fantastique, excellant de la même manière dans les morceaux acoustiques (Give Out) que dans ceux joués par un groupe entier (des National, Walkmen notamment). Très personnel tout en restant accessible, élégant et émouvant, parfois très intense (All I Can), Tramp hantera les moments sombres de personnes déprimées aux goûts musicaux avérés. Who the fuck is Lana Del Rey?

15 First Aid Kit – The Lion’s Roar. Deux jeunes soeurs suédoises, qui écrivent et chantent comme si elles avaient vécu plusieurs vies. Les chansons sont belles sans tirer sur la corde pathétique, et semblent ne pas avoir d’âge. Emmylou est une des plus belles chansons d’amour jamais écrites, point final. Espérons que leur songwriting continuera à évoluer.

14 Ceremony – Zoo. Après des débuts full hardcore, Ceremony soigne l’emballage, dépasse les deux voire trois minutes mais reste très intense, en clignant vers Mudhoney et Pixies.

13 Bad Books – II. Kevin Devine et Manchester Orchestra. 50% folk, 50% rock, 100% indie. Qui a besoin des reformations de Grandaddy ou Pavement quand on a de telles compositions et un flair mélodique rare.

12 Screaming Females – Ugly. Screaming Females, c’est surtout Marissa Paternoster, étrange hybride entre J Mascis et Carrie Brownstein, une guitariste très inventive à la voix particulièrement expressive. Mais elle sait aussi écrire de bonnes chansons, et s’entourer d’une section rythmique solide (d’autant plus que Steve Albini est derrière la console). La voix tourne autour de la guitare et inversement, en suivant des méandres et détours souvent étranges et inattendus, qu’on pourrait même parfois rapprocher de System of a Down en moins bourrin (Tell Me No). On regrettera peut-être la relative longueur de l’ensemble (53 minutes) mais l’inventivité compense amplement.

11 The Men – Open Your Heart. Second album en deux ans chez Sacred Bones Records, Open Your Heart élargit énormément la palette des Hommes. Toujours intense mais moins agressive, incoporant des éléments de krautrock, surfrock, psyché, post-punk et j’en passe (country?), leur musique passe la vitesse supérieure. La voix n’est pas toujours mise en avant, et quelques morceaux sont majoritairement voire totalement instrumentaux. De plus, The Men montre qu’ils sont encore capable de progresser, pour potentiellement atteindre des sommets. En attendant, Open Your Heart est déjà fantastique en soi.

10 Ty Segall – Twins. C’est peut-être seul qu’il est le meilleur. Comme si McCartney écrivait pour Mudhoney. Aucune idée de ce qu’il va faire en 2013 (se calmer? espérons que non), mais Ty Segall n’a aucune limite.

9 Melody’s Echo Chamber. Second des trois albums de ce top produits par Kevin Parker (Tame Impala), MEC est le projet de la chanteuse française Melody Prochet. La production de Parker est assez proche de ce qu’il fait pour son propre projet et pour Pond, mais les chansons de Prochet ont des influences plutôt dream pop. L’union des deux créent un son intéressant, plus dynamique de la dream pop “classique” mais moins psyché/out there que Tame Impala. L’album est très joli, très réussi et assez marrant quand Prochet chante en français. Une réussite de plus pour Kevin Parker, mais il n’est pas le seul à en être responsable.

8 Dinosaur Jr. – I Bet On Sky. De toutes les reformations qu’on a connu ces dernières années, celle de Dinosaur Jr est certainement la plus réussie, d’autant plus qu’elle était fort improbable. I Bet On Sky est leur album le plus tranquille, préférant les mélodies et rythmes mid-tempo aux brûlots punkoïdes joués à très haut volume. Ils se permettent même d’expérimenter (légèrement) avec des claviers. Mais quelle que soit la forme qu’elles prennent, les chansons de J Mascis restent inoubliables, grâce à sa voix et à son jeu de guitare inégalables. Stick a Toe In est bourrée d’émotion, Watch the Corners un chef d’oeuvre de maîtrise. On notera encoren la seule grosse accélération, Pierce the Morning Rain mais aussi les deux morceaux de Lou Barlow, surtout Recognition, probablement sa meilleure pour Dinosaur Jr. depuis leur retour. Vivement le nouvel album de Sebadoh en 2013. Encore un excellent album pour le trio, dont la seconde carrière est sans problème aussi réussie que la première, bien qu’assez différente.

7 Goat – World Music. La légende entourant ce groupe est assez barrée, ils sont censés venir d’un bled suédois perdu où se passent plein de choses bizarres comprenant des rituels vaudous et de la musique traditionnelle en perpétuelle évolution. Quoiqu’il en soit, World Music est bien cinglé en tant que tel, à la croisée de chemins entre rock, metal et afrobeat, le tout dans une esthétique punkoïde. Unique.

 6 Chromatics – Kill For Love. Qui a dit que l’album était mort? Chromatics prouve exactement le contraire, avec un opus de 77 minutes à la séquence absolument parfaite, qui le rapproche plus du déroulement d’un film que d’un album court comme on en a vu pas mal cette année. Il commence avec la meilleure reprise de Neil Young que je connaisse : Hey Hey My My, ici simplement renommée Into The Black, sans percussion mais avec une guitare répétitive sous delay ainsi que la voix de Ruth Radelet qui fait penser à celle de Nico. Ensuite, on retrouve quelques morceaux plutôt postpunk/synthpop qui précède un milieu d’album assez instrumental, tout en ambiances feutrées. Birds of Paradise est magnifique, avec ses craquements de vinyl intemporels, tout comme le lancinant Dust To Dust. Il se termine avec The River, pendant qu’on imagine les crédits défiler. En accordant une telle importance à la construction de l’album, mais aussi en soignant le fond, Chromatics réalise un des plus beaux albums de l’année.

5 Tame Impala – Lonerism. Second album pour Tame Impala, projet solo de Kevin Parker aussi impliqué cette année dans les albums de Pond et Melody’s Echo Chamber. Mais Lonerism est un niveau au-dessus de tout cela. Génie moderne, Parker s’inspire des meilleures heures du rock psychédélique des années 60 à nous jours pour sortir un album phénoménal, inventif et brillant. Même si Lonerism sonne souvent comme la suite de Tomorrow Never Knows chanté par le Lennon de A Day in the Life, il n’est pas dérivatif pour autant, et comprend son lot de mélodies et de rythmes qui claquent. Les mélodies laissent parfois la place aux textures, ambiances et bruits ambiants, et comprend aussi quelques longueurs, mais l’essence même de l’objectif parfaitement atteint de Parker, passe par une certaine répétition et abstraction. Il est difficile de penser qu’il pourra un jour surpasser cet album, mais s’il y arrive…

4 Japandroids – Celebration Rock. Rarement un album aura aussi bien porté son titre. Commençant et se clôturant sur des feux d’artifice, Celebration Rock l’est exactement, une fête célébrant la vie et le rock ‘n roll, tout au long de huit morceaux. Peut-être que rien n’est inventé, mais qu’importe : le duo Japandroids a capturé l’essence du rock comme peu d’artistes avant eux, et ils ont eu l’extrême intelligence de faire un album court, histoire de ne pas se répéter où de baisser d’intensité. Parfait de bout en bout, il contrebalance le mal être exprimé dans d’autres albums au sommet de ce top 100. Et c’est ça aussi, le rock, une somme de contradictions irrésolvables, mais cohabitantes.

3 Deftones – Koi No Yokan Meilleur album des Deftones? Nouveau White Pony? Ou juste un groupe dans sa zone de confort, une fois de plus? Probablement tout et rien à la fois. Après plus de vingt ans de carrière, sept albums et plus ou moins tous leurs contemporains oubliés, Deftones occupe une place à part dans le paysage musical actuel. Après avoir rénové le metal aux côtés de Korn et de Ross Robinson, ils l’ont plus ou moins quitté, ou en tout cas l’ont truffé d’influences 80s et d’une intensité romantique qui font généralement défaut dans le genre. Cependant, même si c’est sans doute l’album le moins metal du groupe, il n’est pas sans moments furieux, comme l’intro nu-metallesque de Gauze (intro suivie d’une voix mielleuse à souhait et d’un refrain Cure meets Smiths) ou d’entrée de jeu le riff bulldozer de Swerve City. Mais une fois de plus, tout est une question d’atmosphère, d’ambiance et de finesse, notamment dans l’habillage sonore précieux de Frank Delgado ou dans la basse de Sergio Vega, qui occupe maintenant sa vraie place au sein du groupe. Les morceaux montent en puissance, descendent, explosent et se calment, souvent en quelques minutes. Tout cela est lié par la voix de Chino Moreno qui, aussi cliché que cela puisse paraître, chante de mieux en mieux. Personne ne pourrait élever Entombed ou Tempest à ce niveau, entre murmures et hurlements. Rosemary représente peut-être la quintessence d’un album dont le seul reproche que je peux lui faire est son dernier morceau, un poil en deçà de ce qui précède. Mais ce n’est qu’un détail, lorsqu’on arrive à un tel niveau. Poignant, puissant, beau et intense, Koi No Yokan n’est pas mon album de l’année tout simplement parce que je savais qu’il serait mon préféré.

2 Cloud Nothings – Attack On Memory. En échangeant une pop-rock indé très lofi pour une production Albini et une ambiance, disons-le, grunge, Dylan Baldi a montré sans aucun effort qu’il n’avait pas à rougir de la comparaison avec Kurt Cobain. Comme lui, il sait écrire une pop song parfaite sans en avoir peur, comme lui il peut devenir enragé quasi sur commande. L’album déjà annoncé pour 2013 pourrait être celui de l’explosion d’un des plus grands talents contemporains.

1 Metz – Metz Je me suis parfois demandé ce qu’aurait été In Utero enregistré avant Nevermind, à savoir l’intensité violente et sans compromis de Cobain sans les sensibilités pop ni l’arrière-goût du succès. Et j’aime penser que cet album aurait pu vaguement ressembler à Metz. Sans aucune concession, parfois proche du noise rock, le premier album du trio (ben oui) claque fort, très fort, autant que les meilleures heures de Shellac (ben tiens) ou de Drive Like Jehu. Chaque morceau, chaque seconde ne tient que sur un fil, comme si la vie du groupe en dépendait (ce qui est apparemment le cas lors de leurs concerts). Si Dylan Baldi en est le pendant pop, alors Metz représente la partie disto/overdrive/big muff de Cobain (et de tous ceux qui venaient avant lui, devinez chez qui Metz est signé?). J’aurais même pu encore sortir le mot qui commence par G.