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The Von Bondies – Love, Hate and Then There’s You

Certains groupes l’ont plus facile que d’autres. Les Von Bondies commencent à connaître un succès underground notamment grâce au producteur de leur premier album, Jack White? Ce dernier knock-oute Jason Stollsteimer, leader des VB, à un concert (d’un autre groupe de Detroit, Blanche). C’Mon C’Mon leur apporte reconnaissance et airplay? L’album ne connaît pas la même réussite que le single, et le groupe allait commencer une traversée du désert de cinq ans, faite de départs de deux des quatre membres fondateurs et évidemment, un coup de pied au cul de leur label.

Les 2 VB restants (Stollsteimer et le terrible batteur Don Blum) ont tout repris de zéro : deux nouveaux membres, et les classiques tournées/myspace pour se faire re-remarquer. Après un prometteur EP l’an dernier, le nouvel album marque la fin de cette période probablement pas très fun, mais qui a permis au groupe de se retrouver.

Ce qui permet à Love … (titre choisi par leurs « amis » myspace, ce qui explique peut-être cela) d’être un album franchement bon, qui n’inversera pas le réchauffement climatique (au contraire, vu l’effet de serre produit par leurs concerts intenses), mais qui compte quelques très bonnes chansons. This Is Our Perfect Crime entame l’album comme une justification de leur nouveau souffle (« we are the spark … we are the underground »), démontré par la voix abrasive de Stollsteimer. Shut Your Mouth, Pale Bride et la majorité de l’album gardent la même formule de morceaux rapides, entraînants et assez bien fichus. She’s Dead To Me commence même comme quelque chose sorti des sessions de Nevermind.

Brut et direct, l’album renvoie plutôt au rock n’ roll basique de Lack Of Communication qu’au glampop de Pawn Shoppe Heart, mais avec une plus grande sophistication d’écriture (enfin, sophistication, tout est relatif) et un sens conservé du fun, même si le trentenaire Stollsteimer devrait parfois arrêter de penser qu’il a 21 ans. Accidents Will Happen, et plus généralement les backing vocals des nouvelles bassiste et guitariste (on a quand même conservé la touche de glamour après le départ de Carrie et Marcie) font penser à la dynamique des girl bands des 50s, tout en conservant une certaine authenticité de la part d’un groupe trop vite considéré comme bandwagon jumper. Love, Hate and Then There’s You est une très bonne surprise, et il ne reste plus qu’attendre leur passage dans une petite salle étouffante près de chez vous.

The Von Bondies – Pawn Shoppe Heart

Les Von Bondies ont défrayé la chronique récemment suite à une altercation qui a vu Jack White (White Stripes) violemment attaquer leur chanteur Jason Stollsteimer. La raison derrière tout cela est peu claire et les opinons divergent. En tout cas, ça a permis aux Von Bondies d’avoir une couverture médiatique intéressante, pour cet album, leur deuxième mais le premier pour une major. Et le groupe a bien évolué. Leur premier opus, Lack Of Communication, était un disque très Detroit garage, produit pour 10$ (par Jack White…) et viscéralement rock n’roll. Celui ci conserve l’énergie et les influences, tout en rajoutant un vrai son, une vraie production et des compos très solides. Musicalement, on est toujours proche d’un blues rock n’roll maintenant mâtiné d’un glam de meilleur effet. Très solide dans son ensemble, l’album se démarque par ses thèmes (avec tant d’ennemis, ce qui est arrivé à Jason n’est pas foncièrement étonnant), ses backing vocals (Carrie et Marcie, bassiste et guitariste, qui font immanquablement penser aux Breeders – elles assurent en plus les voix principales sur certains morceaux), et son single principal, C’Mon C’Mon, candidat sérieux au titre de single de l’année. Bon ok, c’est quand même fort rétro, mais bon, il serait très mal venu de leur jeter la pierre, eux ne plagient pas Blondie et Television à chaque ligne de basse.

Superbe évolution, formidable album, qui devrait, en toute logique, faire rougir les Stripes, peut-être pas de honte, mais d’envie.