James Murphy s’est fait un nom ces dernières années, pour plusieurs raisons. Tout d’abord comme producteur/instigateur (DFA Productions) de l’ephémère mouvement punk-funk new-yorkais (Radio 4, The Rapture, !!!), ensuite en sortant ses propres vinyls sous l’appellation LCD Soundsystem, et enfin en refusant l’utilisation du nom Death From Above au fantastique groupe canadien qui a été obligé de rajouter un disgracieux 1979 à son nom, et ça c’est déjà beaucoup moins bien.
LCD Soundsystem sort enfin son premier album (mixé par Andy Wallace), et dire qu’il était attendu est un euphémisme. Est-ce que James Murphy allait se cantonner à ce qu’il a contribué à créer, ou plutôt réinventer le genre? Et bien, finalement, la première surprise est que LCD Soundsystem sonne comme un album de groupe, et pas un projet électronique individuel. Même si le morceau d’ouverture, Daft Punk Is Playing At My House, sonne déjà comme un classique punk-funk, la principale qualité de l’album est sa variété, et son instrumentalisation. Certains passages sont assez calmes, d’autres plus rythmés, mais tout sonne très vrai, à l’opposé des productions contemporaines overcomputérisées. De la new wave old school, du funk (Disco Infiltrator), du rock à la Fall (Movement), une excellente ballade Pink Floydienne (avec solo de guitare!), le tout très bien exécuté. Bon, on retrouve quelques longueurs, mais on ne peut être que positivement surpris à l’écoute de l’évolution étonnante d’un groupe trop vite classifié comme « bêtement » électro. D’ailleurs, on retrouve assez peu de morceaux dansants sur l’album, mais les fans de la première heure pourront retrouver les extraits principaux des premiers singles (les paroles hilarantes de Losing My Edge, Give It Up (déjà) assez rock, deux versions de Yeah) sur un second disque additionnel.