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Be Your Own Pet – Get Awkward

J‘adore Be Your Own Pet. En tout cas, j’adore leur premier album, gros bordel tellement rock n roll qu’il devrait y avoir la photo de Lemmy dessus. Le second était attendu et craint : combien de groupes ont succombé au célèbre sophomore slump, ou syndrome du deuxième album.

Pas eux. Get Awkward est exactement ce qu’un deuxième album doit être, et encore plus. Ils ont gardé le caractère frénétique, juvénile de leur début, tout en y ajoutant un souci d’écriture, et une voix plus assurée dans le chant. Ca va très vite, très fort, et on peut même sourire des paroles et considérations adolescentes qui vont parfois loin (Becky voit l’héroïne tuer son adversaire en popularité à l’école). On s’amuse, et c’est clairement l’objectif, irrésistible, et absolument pas résisté.

Les musiciens du groupe ont aussi élargi leurs influences, avec des ambiances Misfits et du riffage à la Sabbath, tant mieux. On ne s’ennuie pas une seule seconde, et les morceaux changent assez souvent de motif, de tempo. Mais cela reste bien bordélique, et parfois chaotique (Blow Your Mind ou Bummer Time).

BYOP lève parfois le pied du plancher, ce qui permet d’accorder plus d’attention à la recherche mélodique, et aux efforts consentis par Jemima pour chanter, et elle le fait assez bien. You’re A Waste est le premier morceau un peu plus lent, et nous accorde une petite respiration. Mais les paroles sont toujours aussi acérées, ce qui est vraiment une des marques de fabrique du groupe. (“Now I’m glad you got a broken heart / ‘Cause I’ve been trying to fix mine from the start”). Sans aucune surprise, cela ne dure pas longtemps : Food Fight sonne exactement (paroles et musique) comme on pourrait le penser, tout comme Zombie Graveyard Party (Zombie Graveyard Party!). Vers la fin de l’album, Creepy Crawl est plus basé sur un riff bien stoner que sur la pure frénesie, mais il reste une – bonne – exception. Be Your Own Pet semble incapable d’être mauvais.

Get Awkward est un fantastique second album, qui, sans perdre ce qui caractérise BYOP depuis le début, amplifie la formule sans trop la modifier. On n’est pas en présence d’un album, ou d’un groupe, qui compte changer la face du monde, mais ce qu’ils font, il le font bien. Rien ne semble calculé, on entend simplement le son de trois types et une fille qui font plein de bruit, juste parce qu’ils envie d’en faire. Et ça, c’est très bien.

Be Your Own Pet – Be Your Own Pet


L’univers indie contemporain est assez calme, voire aseptisé. On n’a plus vraiment eu, depuis quelques temps, de groupe dont l’attitude et l’envie d’exister transcendaient leur art. Arctic Monkeys, en effet, mais leur musique reste somme toute assez classique. Finalement, il faut s’en référer aux tabloïds pour trouver trace de danger, avec ce brave Pete Doherty. Qui serait une bien meilleure incarnation du rock n roll s’il décidait vraiment à faire de la musique.

Ce qui nous amène aux très intrigants be your own PET (selon leur orthographe), quatuor très jeune de Memphis, emmenée par une arme de destruction massive absolument inouïe, et une des plus extraordinaires frontwomen de l’histoire du rock (non, je ne rigole pas), Jemima Pearl, 18 ans. Oh, elle n’a pas une gamme vocale terriblement étendue, elle ne semble pas fumer de crack, mais putain, quelle énergie.


Après quelques EP bien reçus, le premier album de BYOP (Jemima et trois non moins énergiques teenagers) est court, une trentaine de minutes, mais ne s’arrête quasi jamais. En esprit, c’est le truc le plus punk entendu depuis très longtemps. Les morceaux se suivent à une vitesse effrénée, sur base de riffs empruntés autant aux Ramones qu’à Black Sabbath. Les paroles suivent le reste, soit complètement nonsense (We Will Vacation, You Can Be My Parasol) soit agressives (« I’m an independent motherfucker, and I’m here to steal away your virginity ») et sont chantées/hurlées avec la conviction qu’avait Courtney Love il y a si longtemps…


En fait, cet album est tellement pavé de bonnes intentions qu’on laisse passer ses défauts, à savoir un certain manque de variation et une voix qui peut quand même vite fatiguer. Mais d’un autre côté, les morceaux dépassent rarement les deux minutes, avec le single Let’s Get Sandy atteignant les 58 secondes frénétiques.


Mais on s’en fiche, un album avec imperfections est encore plus attachant, et à défaut d’être parfait de bout en bout (quoi que dans le genre, il l’est), be your own PET est carrément incroyable et surtout inattendu.


Kick in the ass of the year