Archives par mot-clé : Garbage

Garbage – Absolute Garbage

En guise de pub pour de la vodka, c’est en fait un best of de Garbage dont on a droit. Souvenez-vous, Garbage, c’est ce groupe de rock alternatif (oui, ça existait) qui a connu un certain succès au milieu des années 90, grâce à une série de hits et à la très charismatique chanteuse Shirley Manson. Le statut de Garbage semble assez incertain, c’est sans doute pour cela que cette compilation est sortie, pour nous rappeller les quelques moments de gloire de la formation.

Garbage, ce n’est pas vraiment un groupe. Outre Manson, les autres membres sont des rats de studios et producteurs aguerris, dont le célèbre Butch Vig (producteur de Nevermind, entre autres). On leur a toujours – injustement – reproché ce fait, alors que le lineup particulier a permis d’obtenir un son particulier, effectivement très peu organique mais diablement efficace. Comme la compilation à la bonne idée d’être présentée chronologiquement, on en tarde pas à s’en rendre compte.

Les extraits de Garbage sont les meilleurs : Vow, Milk, ou encore les tubesques Only Happy When It Rains, Queer et Stupid Girl (qui sample Train in Vain, de Clash), soit des nappes d’instruments trafiqués et la voix sexy légèrement perverse de Shirley Manson. Original, et comme je l’ai déjà dit, très efficace. Ce mélange de rock, metal, electro et trip-hop (vous vous souvenez du trip-hop?) est vraiment la propiété de Garbage, même si la formule n’aura duré que deux albums. Le second opus, Version 2.0 polit la production et fait de Garbage une véritable machine à hits alternatifs : Push It, I Think I’m Paranoid, You Look So Fine ou Special, étonnant mixup entre production moderne et pop 50s. C’est à partir d’ici qu’on se rend compte du manque de profondeur du groupe, confirmé par les prestations live peu impressionnantes du groupe. Mais les morceaux sont chouettes, et Garbage devient suffisamment connu pour écrire un morceau pour le James Bond de l’époque, The World Is Not Enough.

Après, rien ne va plus : beautifulgarbage est insignifiant (même si, étrangement, un des meilleurs morceaux de l’albums, Androgyny, est absent ici) et Bleed Like Me à peine meilleur. Le fait que les deux derniers albums ne sont pas du niveau de leurs précécesseurs (même si Bleed Like Me a ses bons moments) est reconnu ici : sur les dix-huit morceaux, seuls quatre en sont extraits, contre cinq pour le seul Garbage. On ajoutera un inédit et un remix pour clôturer la compilation, qui finit forcément moins bien qu’elle n’a commencé.

On ne la conseillera pas vraiment, au contraire des deux premiers albums. Surtout que sue la longueur, c’est très bourrin et difficile à avaler. Mais j’avoue, avant de l’écouter, j’avais oublié Garbage, et je n’aurais pas du, ils me rappellent quelques bons souvenirs. Ils ne laisseront pas de trace indélébile dans l’histoire du rock, ceci dit.

Garbage – Bleed For Me

Il faut bien l’avouer, Garbage n’a jamais vraiment excité le monde musical. Originellement conçu comme le porjet de trois producteurs, le premier album a permis de faire connaître leur atout majeur : l’écossaise Shirley Manson, aussitôt propulsée comme fantasme MTV sans trop de profondeur. L’album éponyme n’était pas mauvais, ceci dit, mais la suite un peu plus. Version 2.0 était trop semblable au premier, et Beautifulgarbage simplement moyen. Quelques années après, Garbage a toujours autant de succès public (les Flamands aiment, apparemment), et ils nous reviennent avec Bleed Like Me.

Et vous savez quoi? C’est même pas mauvais.

Le feeling artificiel est toujours là (on va dire que Garbage, au niveau utilisation technologique, est exactement à l’opposé des White Stripes), mais l’album est simplement beaucoup plus rock. Dès le premier morceau, emmené par le plus classe des batteurs à louer, Dave Grohl, en passant par l’efficace et entêtant single Why Do You Love Me, on aurait presque l’impression que les 3 producteurs ont une quelconque rage contre quelqu’un ou quelque chose. Manson a repris sa couleur de cheveux de ses débuts, et se met à nu comme jamais (Bleed Like Me parle de son expérience en tant que self-cutter, et est une superbe « ballade »).

Même si la seconde moitié de l’album est moins percutante, Bleed Like Me est un superbe retour en force, une collection de morceaux jubilatoires et très énergiques.