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Velvet Revolver – Libertad


On en a déjà parlé maintes fois, les supergroupes, ça ne marche pas très souvent. On se souvient d’Audioslave, 3/4 Rage Against The Machine + Chris Cornell, et le retentissant échec qui en a découlé, ou le premier album de Velvet Revolver, trop mou dans l’ensemble. On est donc assez sceptique, surtout quand on sait que Libertad a été retardé maintes fois. Pour rappel, VR, c’est surtout trois ex-Guns ‘N Roses (ce qui fait de VR un groupe avec plus de membres de GNR que le GNR actuel) et Scott Weiland, imprévisible ex-frontman de Stone Temple Pilots. Pourtant, alors que j’étais prêt à consacrer autant de temps à cet album qu’au solo de Cornell (pas grand chose, donc), j’ai été vraiment plaisamment surpris, et ça n’arrive plus souvent.

Forcément, il ne faut pas s’attendre à un album qui va régler le réchauffement climatique, ce n’est pas le but. Mais Slash n’avait plus été aussi incisif dans ses riffs depuis longtemps, et Weiland, même si sa vie privée est toujours aussi chaotique (sans compter qu’il va finir par disparaïtre à force de maigrir) chante très juste, et semble nettement plus concentré que ces dernières années. Libertad semble le produit d’un vrai groupe, pas d’une somme d’individualités (ce qu’Audioslave n’a jamais été capable de faire), et un groupe qui joue avec plaisir donne du plaisir à ceux qui écoutent.

Les premiers morceaux de l’album sont simples, emmenés par un riff mémorable et sautillant, rien de novateur, mais on n’avait plus entendu ce genre de musique depuis longtemps, non plus : VR joue clairement la carte de la nostalgie. Et à quoi bon faire autre chose, autant faire ce qu’on fait bien, même si le tout semble ancré dans les années 90. Le gros défaut de Contraband était son trop plein de ballades, pas ici : non seulement, il y en a moins, mais en plus elles sont tout à fait acceptables, et pas mielleuses (j’ai le clip de November Rain dans la tête, là). Bon, la reprise d’ELO (Can’t Get It Out Of My Head) fait un peu limite, dans le genre musique de croisière, mais c’est vrai que ça colle bien dans le thème années 90.

La surprise agréable continue au fur et à mesure qu’on avance dans l’album, on était en droit de s’attendre à un milieu mou, mais même si American Man rappelle parfois cette vieille branche cassée de Lenny Kravitz, cela reste très bon, Mary Mary est automatiquement retenu par le subconscient, en grande partie grâce à Scott Weiland : c’est vraiment un plaisir de l’entendre de nouveau en forme. Les musiciens sont aussi très solides, et Slash n’exagère jamais au niveau solo, se mettant au service du groupe.

On parlera peut-être de Libertad comme le nouveau STP, et c’est vrai qu’il y a clairement des similitudes. Mais ce qui les plus impressionnant, c’est qu’il est un des meilleurs abums auxquels Slash et Scott Weiland ont participé. Et il y en a eu quelques uns. Enfin, tout album se terminant avec un morceau country caché mérite reconnaissance.

Velvet Revolver – Contraband

Voilà un groupe avec une histoire immense derrière lui… Le chanteur, Scott Weiland, ex des Stone Temple Pilots et (futur-)(ex-)héroïnomane notoire voulait relancer sa carrière, et n’a rien trouvé de mieux que les principaux musiciens de Guns N’ Roses. Attention, pas le groupe de minables actuels, mais les membres originaux Duff McKagan (basse), Matt Sorum (batterie) et surtout, le légendaire Slash (guitare), qui n’avait plus été impliqué dans un projet sérieux depuis très longtemps. Pendant qu’Axl Rose fait chier son tout petit monde et rend son banquier et sa maison de disques dingues, VR est resté silencieux, jusqu’à la sortie relativement discrète de cet album.

Alors, effet Audioslave ou pas? STP avec des solos dingues? GNR avec un bon chanteur? Difficile à dire. On ne saurait pas écouter l’album sans se remémorer les moments de gloire des différents membres, certains morceaux (le single Slither, par exemple) sonnent très STP, tandis que d’autres lorgnent vers les Guns (Slash va même jusqu’à recycler l’intro de Sweet Child O’Mine). Ceci dit, si on prend Contraband comme le premier album d’un nouveau groupe, il se révèle assez satisfaisant, avec quelques morceaux assez forts. Le seul risque est de voir ce supergroupe (parce que c’en est un) se spécialiser en reprises, (heureusement en concert, mais pas sur disque : Money de Pink Floyd, Bodies des Pistols, quelques STP et GNR, Negative Creep de Nirvana) vu une relative faiblesse de composition. Ceci dit, Scott Weiland a sans doute trouvé une planche de salut, et retrouver Slash dans un vrai groupe fait quand même du bien. Á écouter quand même, si possible avec un esprit ouvert. On attend quand même mieux la prochaine fois.