Enregistré chez J Mascis, l’album ne comporte que peu de guitares bruyantes. En fait, le violon est l’instrument majeur sur quelques morceaux, joué avec une émotion palpable par Samara Lubelski. Moore ne fait parfois qu’accompagner avec sa guitare, toutefois toujours inimitable. Parfois, il pose sa voix, comme s’il venait se se souvenir vers la fin d’un morceau qu’il pouvait chanter aussi.
Honest James, duo avec Christina Carter (Charalambides) ne montre d’ailleurs ses voix qu’après quelques minutes, alors que le magistral morceau-titre, dédié à Ian Curtis, est lui carrément instrumental. Moore montre son talent, mais sans forcer du tout. L’album est personnel, mais accessible, beau et intense, complexe et simple. Mascis ne place qu’un seul solo, mais d’anthologie (The Shape Is In A Trance), car l’album n’est pas placé sous le signe de la virtuosité d’un musicien impressioniste mais pas professeur. D’autres guitaristes se voulant star devraient s’en inspirer.
Bon album discret avec un dernier morceau amusant, montrant l’intérêt précoce de Thurston Moore, 13 ans, pour le son en tant que tel. Il allait devenir un des musiciens les plus respectés du rock alternatif.