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The Cure – 4:13 Dream

Un album de Cure, même si c’est le treizième, reste toujours un événement. Histoire de ne pas passer à côté, les marketeers ont décidé de jouer avec le chiffre 13, en sortant un single chaque treizième jour des quatre mois précédant la sortie, prévue le 13 septembre. Sauf que tout cela a pris du retard, qu’il a fallu bidouiller en vitesse un single pour septembre (l’EP de remixes Hypnagogic States), et que finalement, 4:13 Dream est sorti… le 27 octobre. Toujours dans la symbolique, le chiffre quatre annonce qu’il reste quatre membres dans le groupe, modifié avec le retour du fidèle Porl Thompson et qui abandonne les claviers pour deux guitares (Thompson et Smith). C’est bien beau tout cela, mais quid de l’album? Cure, malgré quelques faux pas, n’est jamais tombé trop bas. Le précédent album, The Cure, produit par Ross Robinson montrait un groupe désireux de revenir à ses racines, vers une musique peu complexe et assez organique : cette recherche sonore continue ici.

4:13 Dream commence très bien, avec le long et lancinant Underneath The Stars qui ne dépareillerait pas sur Zuma, oui, carrément. On se sent tout de suite dans une atmosphère tendue mais familière, avec forcément le Roi des corbeaux qui vient poser sa foutue voix inimitable. C’est bien, mais… Mais c’est le meilleur morceau de l’album, et d’assez loin. Smith l’avait annoncé, 4:13 Dream serait assez light. Mais on ne s’attendait pas à quelques singles trop évidents (Freakshow), ni à des pompages quasi incessants de leurs propres moments de gloire.

The Cure version 2008 fait donc dans le légèrement menaçant (The Real Snow White pour attirer les fans de NIN, sans doute), le légèrement acoustique (Siren Song) et le légèrement agressif (Sleep When You’re Dead, du moins l’intro). On retrouve quand même quelques trucs assez intéressants, comme The Perfect Boy qui est tellement Cure que le rouge à lèvres coule des écouteurs, et This. Here and Now. With You qui est mieux que son titre. Typiquement, It’s Over conclut l’album avec Bob qui prévient que maintenant, c’est fini. Personne ne le croit, et c’est peut-être bien dommage, il serait peut-être temps de penser à raccrocher.

L’importance de Cure dans l’histoire de la musique n’est pas vraiment sujette à débat, et la qualité de 4:13 Dream non plus. Ce n’est pas Wild Mood Swings, ok, mais il reste assez anecdotique, et surtout, on pouvait attendre plus et mieux d’un Cure sans clavier (même si Porl Thompson et loin d’être mauvais). Ce qui est questionnable, par contre, c’est la pertinence du groupe. Heureusement que leurs concerts valent toujours la peine, parce que 4:13 Dream, pas trop.