L’Islandaise la plus connue au monde (ben oui) nous offre son sixième album, après un longue attente, comme de coutume. On annonçait un retour à une Björk plus accessible, plus dansante après l’avant-garde Vespertine et Medulla, qui ne comportait que des voix. Fatalement, elle prend tout le monde a contre-pied, pour un disque plein, mais certainement pas commercial.
Pourtant, le faiseur de hits US Timbaland est à la manette pour trois titres, mais alors qu’il a pu faire merveille pour, par exemple, Missy Elliott, on se rend vote compte qu’il est trop limité pour l’univers de Björk. Les bonnes intentions étaient là, mais elle n’est pas aussi malléable qu’on pu l’être Aaliyah ou Justin Timberlake. Les autres collaborateurs n’ont pas non plus beaucoup de place pour s’exprimer : le pipa de Min Xiao-Fen est bien trop discret. Reste Antony Hegarty (de & The Johnsons), dont les deux duos comptent parmi les meilleurs morceaux ici, surtout le long et intense Dull Flame Of Desire, rappellant un autre duo, celui avec Thom Yorke (sur Selmasongs). Les moments calmes sont rares, et c’est dommage : trop de drum n bass (oui, Mark Bell ne changera jamais), et trop d’acrobaties vocales finissent par fatiguer. Pneumonia est donc un morceau à savourer, tout comme, mais de manière totalement opposée, Declare Independence.
Etrangement politique, il demande clairement aux Iles Féroé et au Groenland de déclarer leur souveraineté sous un fond industriel qui aurait pu se retrouver sur le dernier Nine Inch Nails, si Trent Reznor avait poussé la logique sonore encore plus loin. Le meilleur morceau de l’album, le plus risqué et le plus potent.
Volta est inmanquablement un album de Björk. Ceux qui sont horripilés par l’Islandaise ne changeront pas d’opinion, les fans non plus. Entre les deux, on notera des recherches sonores intéressantes, mais en conclusion, un album inégal, pas vraiment abouti, et qui ne ramène pas la chanteuse à son meilleur niveau de la fin des années 90.