The Others. Rien à voir, à première vue avec le film d’Amenabar, il faut plutôt le lire comme synonyme d’outsiders. Parce que comparé à ces joyeux drilles londoniens, les Libertines feraient presque groupe bourgeois. On passera le background très working class des membres du groupe (allez, juste une anecdote, la mère du chanteur Dominic Masters dealait du crack, et en parlant de crack, le Man Who Would Be King des Libertines est justement ce Dominic Masters) pour se concentrer sur la musique, qui est… tout aussi working class.
Ce qui n’est évidemment pas un reproche, vu que The Others suit la lignée tracée par The Clash ou encore Oasis, tous deux à leurs débuts. Le premier morceau donne le ton : I don’t wanna be a lackey in a job / That doesn’t pay, délivré avec la hargne d’un nouveau Johnny Rotten, sur un accompagnement très garage, au sens propre. Les musiciens ne sont définitivement pas maîtres de leurs instruments, mais quand on fait preuve d’une telle volonté, on s’en fout. Les paroles suivent le même schéma, rien n’est très recherché, mais avec This Is For The Poor, Dominic Masters signe un manifeste.
On retrouve d’autres influences anglaises évidentes (parfois plus Clash que ça Levi’s l’achète), mais parfois aussi américaines (le bassiste rêve encore de Kim Deal sur In The Background), mais en somme The Others (groupe et album) est éminemment anglais, comme le prouve un morceau à la gloire du club de foot working class Queen’s Park Rangers (aussi le club de Pete Doherty, bien tiens).