Rappelez-vous, il y a très longtemps… La musique électronique était encore anonyme, jusqu’à ce qu’un lutin chauve new-yorkais change tout ça, établissant au passage le record du morceau le plus rapide du monde (le fameux Go). Ensuite, il a carrément eu les couilles de virer les machines pour sortir un album quasi industriel, avant de sortir encore plus d’albums électro, parfois hard, parfois ambient. Et ensuite…
Ensuite vint Play. Constuit autour de samples et de voix invitées, l’album marquait un sérieux pas en arrière au niveau créatif, mais Moby eut une idée. Il a carrément utilisé TOUS les morceaux dans des pubs et bandes originales de film, ce qui a conduit l’album a se vendre à 35 milliards d’exemplaires au moins. Moby devint une mégastar, et le pire exemple de prostitution artistique. L’album suivant, 18 était en majeure partie Play volume 2, et suivit le même chemin d’exploitation de le précédent. Il s’est vendu moins bien, mais quand même en grandes quantités. Bref, même quand Eminem se fiche de lui, on ne penserait même pas à le défendre.
Hotel tente à première vue de changer tout ça. D’abord, l’album est presque entièrement chanté par Moby, ensuite, il ne comprend aucun sample. Le résultat? Triste. Fatigant. Pénible. Moby ne chante pas mal, mais les compos sont bien trop bancales pour fonctionner. Tout est sous-quelque chose. Sous-Bowie, sous-ambient, sous-ballade, sous-pamphlet politique, et sous-reprise (l’horrible Temptation, « hommage » léthargique à New Order).