Les Beastie Boys n’ont jamais rien fait comme les autres, et ils ne vont pas s’arrêter maintenant. The Mix-Up est leur premier album en trois ans, le second en dix, et ils arrivent encore à le faire entièrement instrumental. Ce qui passerait pour un caprice prétentieux de la part de n’importe quel groupe leur sera-t-il pardonné? Pas certain, en fait.
Que montre The Mix-Up? Qu’outre des MCs et lyricistes impressionnants, les B-Boys sont aussi des musiciens : ils sa partagent ici les basse, guitare et batterie, leur comparse Money Mark se chargeant des claviers. Bien, mais on le savait déjà, depuis Check Your Head, précisément. Qu’ils possèdent un sens mélodique certain et un goût prononcé pour l’expérimentation complexe. Aussi, rien de nouveau. Qu’ils sont capables de sortir un album tout juste destiné à être samplé de tout les côtés, mais définitivement pas à être écouté tel quel, tout en ricanant en lisant les « journalistes professionnels » crier au génie? Voilà sans doute la plus grande réussite d’un album clairement pas mauvais, qui comprend des tonnes de bonnes idées diluées dans un style lounge-funk inintéressant au possible.
Les Beastie Boys se prennent trop au sérieux ces dernières années, et le résultat s’en fait sentir. Surtout qu’ils menacent de ressortir l’album en version vocale. Qu’ils retournent plutôt en studio, faire ce qu’ils font de mieux. Et seulement à ce moment, on acceptera que The Mix-Up n’est qu’une curiosité mégalo-prétentieuse entre deux albums. Ce qui n’est pas le cas maintenant.