Autant lâcher ça tout de suite : le nom du groupe est assez stupide, et se réfère donc à un surnom dont la ville est affublée, en comparaison avec Las Vegas. Glasgow, Las Vegas, on voir le rapport tout de suite, non? Si l’on peut trouver un point commun, c’est peut-être avec le groupe n°1 du Nevada : même si les styles sont (heureusement) différents, Glasvegas pourrait obtenir un succès comparable aux Killers.
Pourtant, rien ne semble être commercialement très facile, chez Glasvegas. Leurs morceaux ne sont pas spécialement accessibles, et se noient dans une couche de reverb et de feedback plus qu’influencée par The Jesus And Mary Chain. Il n’empêche : la voix de James Allan, son accent à couper au couteau, la recherche mélodique et le feeling général de l’album en font une oeuvre facilement identifiable, qui peut parler à beaucoup de monde : c’est exactement ce qui s’est passé. Mais est-ce pour autant une bonne chose?
Le début de l’album, même si un peu dérivatif d’évidentes influences, est habité : on sent qu’à l’image d’Arcade Fire, par exemple, que le groupe a une âme. Flowers And Football Tops est nettement plus romantique qu’on ne pourrait le croire, et ce thème perdure tout au long d’un album mélancoliquement puissant. Sans refrain écrasant, les morceaux de Glasvegas se suivent et se ressemblent parfois un peu trop, tant dans l’atmosphère shoegaze-light que dans un pathos exacerbé. Stabbed tente de couper cette logique, mais la narration sous fond de piano manque de pertinence, et tend même vers la prétention.
Glasvegas est un très bon premier album. Il laisse au groupe une grande marge de manoeuvre, ce qui peut être une bonne chose, s’ils le concrétisent dans le futur. Mais ce n’est pas non plus le sauveur de je ne sais quel mouvement musical, ni les nouveaux Smiths/My Bloody Valentine/Oasis/Arctic Monkeys. Et tant mieux.