Dans DC Comics & Chocolate Milkshake, il étale quelques unes de ses ambitions « Some things will always be great, even though I’m 28 ». Je n’ai qu’un an de plus qu’Argos, et je sors assez rassuré de l’écoute de cet album. Plus loin, il se souvient de ses premiers échecs amoureux, de sa grande timidité (« deep breath, stay calm, sweaty palms »), et des discussions de l’époque (« you like the Beatles, I like the Stones »). Slap Dash for No Cash parle de son amour de la lo fi (« why do you want to sound like U2? it’s not a very cool thing to do »), et ailleurs, son obsession High Fidelitesque se répète. Dans The Replacements, qu’il regrette d’avoir découvert si tard, il met en avant la question ultime : qu’acheter entre les anciens albums, en seconde main (moins cher) ou les ressorties (avec les morceaux bonus). Malheureusement, Argos ne parvient pas à atteindre une conclusion, nous laissant seul dans le choix cornélien… Argos reprend aussi sa vieille habitude de donner des titres connus à certains morceaux (Twist And Shout, The Passenger) sans qu’ils y ressemblent pour un sou. Enfin, Mysterious Bruises raconte l’étrange soirée, où avoir pris un zyrtec, deux advil et un verre, le narrateur se retrouve couvert de bleus…
Tout cela ne veut pas dire que musicalement, Art Brut ne vaut rien, loin de là : Summer Job, par exemple est exceptionnellement catchy, et l’album se tient du début à la fin. Mais le problème avec un album dont les paroles sont l’attrait, c’est qu’on est pas sûr de l’écouter souvent. Il reste qu’Art Brut fait un peu figure de survivant dans le mouvement art-punk d’il y a quelques années, vu que les autres prétendants s’en sont allé vers d’autres horizons musicaux. Et Art Brut Vs Satan, pour ce qu’il est, est bien chouette.