Le défi du jour : parler du nouvel album de Green Day sans avoir l’air d’un vieux con. Parce que, voyez-vous, je me rappelle de l’époque où Basket Case passait sur MTV (et donc, de l’époque où MTV diffusait de la musique). En conséquence, je suis plutôt un amateur de la première période, vu que Green Day est un des rares groupes a avoir réussi à avoir deux groupes de fans de tranches d’âges différentes, grâce au carton d’American Idiot, il y a cinq ans. J’avais d’ailleurs été enthousiasmé par ce retour percutant, alliant relevance politique à un renouvellement musical, même si l’album devenait fatigant au fil des écoutes. Maintenant adoubé dans le clan fermé des immmmenses groupes de stade (avec U2 et Coldplay, sans doute les seuls groupes mainstream pouvant rivaliser), Green Day pouvait se permettre aussi de sortir une grosse merde et la vendre par millions. Et voilà, c’est fait.
Grosse merde, non, c’est quand même exagéré. Mais 21st Century Breakdown est très, très faible. Divisé en trois actes, l’album ressemble en effet à une comédie musicale, centré sur les personnages de Gloria et Christian (sic). Donc, la majorité des morceaux commencent calmement, piano, guitare acoustique, mais après, bam, pause dramatique et on a droit à un peu de bruit. Oh, rien de bien terrible non plus, juste assez pour faire sauter des ados sur leur matelas. Comme en 95, ok, mais en nettement moins bien. Le premier acte est comme ça, intro longues et ennuyeuses et le single Know Your Enemy, qui a au moins le mérite d’être assez catchy. Il suffit d’écouter Before The Lobotomy pour réaliser : « dreamiiiiing, I was only dreamiiiing ». West Side Story power. La seconde moitié est tellement percutante qu’on n’y retient rien, juste plus de ballades que d’habitude. La troisième comprend quand même deux chouettes morceaux : Horseshoes And Handgrenades, totalement pompé sur The Hives (tout l’album, y compris la pochette, est méchamment sous influence) et American Eulogy, double morceau sans aucun doute le meilleur du lot. 21 Guns est super marrant, ceci dit, avec BJ qui essaie de chanter dans les aigus. Une grosse et bête ballade finit un album trop long, trop lourd, peu mémorable et qui dont il est fort difficile de trouver qu’il n’est pas le moins bon album du groupe. Mais ça va se vendre…