Il aura fallu bien longtemps pour que Cypress Hill sorte la suite de Till Death Do Us Part, notamment à cause de problèmes de contrats. Six ans et quelques tonnes de marijuana plus tard, le quatuor californien, le groupe hip-hop le plus apprécié du monde rock, revient avec un Rise Up justement censé plaire à ce public élargi qui fait la particularité de Cypress Hill, toujours très à l’aise en festival rock, voire metal.
Autant le dire directement : ça ne marche pas à chaque fois. Niveau strictly hip-hop, c’est franchement limite. Muggs, qui est quand même un des hall of famers de l’histoire du hip-hop, quand une telle chose existera, ne produit que deux morceaux sur tout l’album, et n’accompagne même pas le groupe en tournée. De plus, les deux morceaux en question (Pass That Dutch et Take My Pain avec le fidèle Everlast) sont largement les deux meilleurs cuts hip-hop de l’album, nous faisant regretter sa faible participation. Pour les crossovers, les californiens se sont lancé dans le latino, avec le très médiocre Armada Latina. Mauvaise idée, comme le trip reggae d’il y a quelques années.
Niveau rock, les invités sont de marque. D’abord, Tom Morello, pour deux morceaux dont le single Rise Up. Sympa, guitare impeccable, mais cela sonne quand même toujours comme un Rage light, mais hey, c’est pas le dernier Lil Wayne non plus. Mike Shinoda vient nous rappeler que Linkin Park nous revient en septembre, avec une ballade pourrie et un refrain sirupeux à souhait. Enfin, Daron Malakian a la très bonne idée de ne pas chanter, et d’envoyer quelques bons riffs à la SOAD. Ok, mais il manque quand même le grain de folie de Serj.
Bilan mitigé, mais d’un autre côté, Cypress Hill n’a plus vraiment besoin de révolutionner le genre, ils l’ont déjà fait. On peut toutefois se demander ce qu’il va advenir d’un groupe apparemment amputé de sa principale force créatrice, et qui sort un album plutôt porté par ses invités. Rise Up apporte en tout cas quelques morceaux supplémentaires à la légende d’un des plus grands groupes de hip-hop de tous les temps, et un des plus fédérateurs.
Une réflexion sur « Cypress Hill – Rise Up »