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NOFX – The Greatest Songs Ever Written (By Us)

Encore une compile, cette fois celle du légendaire groupe punk californien NOFX. Emmené par le turbulent bassiste/chanteur Fat Mike, fondateur du label Epitaph (les premiers Green Day et Offspring, plus récemment les compiles Rock Against Bush), le groupe excelle dans un punk américain classique à influences parfois reggae, parfois ska, mais toujours énergique (sans être violent) et souvent mélodique. Leur carrière est longue et prolifique, et cet album la traverse, du single Dinosaurs Will Die jusqu’à leur période anti-Bush (Franco Un-American, même si le groupe a toujours été engagé) et un inédit assez bon.

Comme leurs albums sont de qualité variable, ce best of est une bonne occasion pour profiter de ce genre de musique qui semble parfois suranné (les « punks » actuels sont beaucoup moins drôle et plus ridicules) mais reste appréciable (même si Mike n’a jamais vraiment su chanter, mais ce n’était pas le but) et témoin d’une époque. Recommandé.

Rolling Stones – Live Licks

L’immense tournée des Rolling Stones se devait d’être immortalisée par un CD live, quelques mois après le fantastique pack DVD Four Flicks. L’album est divisé en deux disques distincts : le premier contient les hits habituels (Brown Sugar, Street Fighting Man, Angie, Gimme Shelter, Satisfaction), et le second des morceaux moins joués, voire carrément obscurs (That’s How Strong My Love Is, When The Whip Comes Down). Le tout est donc un bon souvenir pour ceux qui ont assisté à la tournée, mais restera un peu plus anecdotique pour les autres, voire limite insupportable lors de l’apparition de Sheryl Crow… Musicalement c’est solide, mais pas trop inspiré quand même, trop calculé et trop sage.

Un album de Noël de plus, en somme.

The Verve – This Is Music (Singles 92-98)

Curieuse histoire que celle de Verve. Split après deux albums et peu de succès commercial, puis retour percutant en 1997 (avec l’inoubliable Bittersweet Symphony), et de nouveau un split l’année suivante. Les musiciens ont pu former d’autres groupes, rejoindre des formations existantes (Blur, pour Simon Tong) ou se lancer en solo (Richard Ashcroft, avec un succès mitigé), mais sans jamais atteindre ce niveau. On peut donc se souvenir de Verve (ou The Verve, pour leur troisième album) grâce à cette compilation assez complète, s’attardant autant sur leur début de carrière (This Is Music, Slide Away, le splendide History) que leurs années des succès (Bittersweet Symphony, The Drugs Don’t Work), en y ajoutant deux inédits assez bons issus des sessions d’Urban Hymns, leur dernier album.

Bonne compilation pour un superbe groupe, mais avec seulement trois albums studio, il n’est pas difficile de rassembler une grande partie de leur discographie. Ce best of permet en tout cas de nous souvenir du talent énorme d’un groupe qui a écrit quelques unes des meilleures chansons de leur décennie.

Eminem – Encore

Fidèle à lui-même (et à son compte en banque), le roi de l’opportunisme sort son quatrième album, quelques mois à peine après celui de son groupe D-12. Et pour continuer dans l’opportunisme cynique, Eminem en profite pour attaquer de cibles faciles (Michael Jackson et George W. Bush) dans ses deux premiers clips. D’ailleurs, c’est peut-être un peu tard de sortir un album partiellement anti-Bush deux semaines après les élections, mais soit. Si l’album était encore bon, on passerait l’éponge, mais il est clair, très clair, et indiscutable qu’Encore est le moins bon album d’Eminem. On avait l’habitude de ses singles-jingles stupides comme premier extrait d’album (My Name Is, The Real Slim Shady…), mais cette fois Just Lose It est irritant et fatigant. Les morceaux « sérieux » qui sortiront comme prochains singles ne relèvent pas trop le niveau, et on est de toute façon très vite lassés par les gags scato-puérils qui parsèment l’album, et les règlements de compte entre rappeurs…

Sinon, rien de neuf, on retrouve les collaborations habituelles (50 Cent, D-12, Dr. Dre, Nate Dogg), et la production se partage entre Dre (en pilote automatique, ou en sous-Kanye West, et Eminem lui-même (qui trouve parfois quelques bonnes idées, comme la batterie militaire de Toy Soldiers, dommage que le morceau devient bien vite aussi irritant que Hard Knock Life). Et Marshall Mathers se plaint, parle de son ex-femme, de sa fille, blablabla, comme d’habitude, en encore moins bon, voire en carrément cheesy (Mockingbird poussera sans doute sa fille Hailie attaquer son père en justice, pour cause de ballade ridicule). Le tout se finit par une rafale de coups de feu, après un featuring de 50 Cent, ce qui veut tout dire. Pathétique et pitoyable.

Kings of Leon – Aha Shake Heartbreak

Il ne manquait plus que Kings of Leon pour terminer la série des deuxièmes albums de groupes New Rock Revolution (copyright NME), et ils le font en beauté. Contrairement à presque tous leurs prédécesseurs, le groupe ne copie pas (en moins bien) leur début, mais sort un vrai nouvel album. Différent, complémentaire, mais certainement pas moins bon. Youth and Young Manhood était l’album de quatre gamins (3 frères, leur cousin) qui découvraient le monde, eux qui n’étaient jamais sortis de leur bourgade ultra-religieuse du Deep South US (un peu comme leur président, donc), celui-ci les voit hurler leurs découvertes au reste du monde. Sorties, concerts, drogues, filles, MST (si si), Aha Shake Heartbreak est une sorte de dépucelage à grande échelle, mais particulièrement extatique.

Plus varié (évidemment), plus Strokes que CCR, plus émotionnel, ASH montre le grand talent musical que ces 4 ados, et surtout de la voix carrément extraordinaire de Caleb Followill. L’album est moins immédiat que le précédent, mais après deux-trois rotations, il se dévoile, et ne déçoit pas. Bravo, et bonne chance pour la suite, ça ne sera pas facile…