Comme son pote Bowie, Iggy continue à sortir des disques régulièrement, mais celui-ci était particulièrement attendu. En effet, Skull Ring voit la réunion de Mr James Ostenberg avec son groupe, The Stooges, avec qui il a écrit une des pages les plus importantes de l’histoire du punk. De plus, l’iguane s’est aussi fait aider par les deux générations suivantes, représentées par Green Day et Sum 41, qui co-écrivent trois morceaux. Pour le reste, Iggy est accompagné par son groupe actuel, The Trolls et y va de deux duos avec son pendant féminin, Peaches. Hélas, le total vaut moins que la somme des parties. Les Stooges ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, et les titres de Green Day et Sum 41 ne cassent pas grand’chose. Iggy assure, mais sans trop y croire, nous non plus d’ailleurs. Reste quand même Peaches, dont le Motor Inn est bien crasseux et vicieux. Iggy devrait peut-être reprendre sa casquette de crooner, sous laquelle il nous avait gratifié d’un très bon Avenue B il y a quelques années.
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Fun Lovin’ Criminals – Welcome to Poppy’s
Alors, est-ce les Fun Lovin’ Criminals restent le groupe le plus cool de New York, ou est-ce que les Strokes ont repris le flambeau ? En fait, même si les deux groupes proviennent bien de NYC, leurs deux univers sont très différents. Les FLC, aussi chefs d’entreprise (DiFontaine Inc., qui possède des cafés-restaurants, une compagnie de taxis, de camions à ordure et de détectives privés, sans blague) ont toujours joué la carte petite frappe Little Italy, parfois avec succès (voir le fameux clip tarantinesque de Scooby Snacks, leur premier hit), parfois moins (cet album). On dirait que le groupe réussit un album sur deux, et celui-ci est le quatrième… Après s’être écarté du son soul/hip-hop/funk/rock de leur excellent premier album, le groupe s’est enlisé avec 100% Columbian avant de repartir avec un son plus musclé avec Loco (et son clip très tongue-in-cheek). Cet album les voit tenter de reprendre le son roots des débuts, mais avec peu de succès. Même s’il comprend quelques bons moments, c’est indigne du début de leur carrière, et c’est vraiment dommage. Reste donc le premier album (Come Find Yourself) et leur best of, et surtout la scène, car ils sont un surprenant groupe live. Dommage quand même.
Pantera – Reinventing Hell
Pantera est, sans contestation possible, l’un des piliers du heavy metal. Dès le début de leur carrière, en 1990 (Cowboys from Hell), ils ont apporté au genre une agression et une violence aussi légendaire que texane (avec toute la connotation, et même plus), ainsi qu’un guitariste fabuleux (Darrell ‘Dimebag’ Abbott) et un chanteur exceptionnel mais instable (Phil Anselmo). Après deux albums d’excellente facture, Anselmo succomba presque à ses démons légendaires lorsque son cœur s’arrêta de battre pendant cinq minutes. Un nouvel homme semblait renaître, moins violent et plus raisonnable. En résulta les albums 3 et 4 (ainsi que le morceau, hélas absent ici, 5 Minutes Alone), dont la violence était peut-être plus contenue, même si plus présente que jamais. Et puis, la chute pouvait commencer. Anselmo replongeait dans la drogue et l’alcool et s’éloignait de plus en plus des autres membres du groupe. Il en profita pour former le très Sabbath Down et l’hyper-violent Superjoint Ritual. Pantera sortira encore un album, mais le cœur n’y était plus. L’inévitable arriva, et après des discussions animées qui finirent aux poings, Anselmo quitta Pantera pour se consacrer uniquement au moins bon de ses trois groupes, SJR.
Voici donc, en attendant une improbable réunion, un best of d’un groupe sans concession, brut. L’album sort bizarrement en deux versions, avec tracklists différents mais non-complémentaires. La meilleure version est certainement celle-ci, qui comprend presque tous les meilleurs morceaux du groupe, Cowboys From Hell, Cemetary Gates, Walk, This Love, ou encore l’emblématique Fucking Hostile. On comptera aussi la reprise (peu originale) du Planet Caravan de Black Sabbath et les raretés The Badge (BO de The Crow) et Immortally Insane (BO de Heavy Metal 2000). On regrettera l’absence (comme pour chaque best of) de quelques morceaux, ainsi que la sous-représentation des deux derniers albums (un morceau chacun).
Black Rebel Motorcycle Club – Take Them On, On Your Own
Plus sombre que le musée des serial killers de Jonathan Davis, le groupe au nom le plus stéréotypé de la New Rock Revolution (© NME) revient avec un nouvel opus plus direct que le précédent. En effet, Take Them On, On Your Ownest très in your face, avec une série d’excellents morceaux plus Rolling Stones que Jesus and Mary Chain. L’influence d’Oasis (comme c’est ironique quand même) se fait sentir sur Stop (même esprit que Columbia, sur Definitely Maybe), mais c’est tout l’album qui est traversé par l’esprit du rock, poussiéreux comme la Route 66, sale comme un motel pourri au fin fond de l’Alabama, pervers comme les meilleurs rôles de Vincent D’Onofrio. Simple, voire simpliste,TTO,OYO ne va pas révolutionner le monde, mais compte simplement améliorer la vie de ceux qui l’écoutent. Ceci dit, cet album montre une réelle maîtrise musicale, mais surtout une passion et une foi comparable, dans des styles différents, à Interpol. BRMC ne sont pas des copieurs, mais the real deal, qui y va même d’un morceau politique, US Government (« Kill the US Government ! »). Et on peut même l’écouter en journée. Même si tout l’album, une fois de plus, ne tient pas les promesses faites par les quatre-cinq premiers titres, il reste quand même un incontournable de l’année.
The Bellrays – The Red, White and Black
Nouvel album, le troisième (si l’on compte la compile garage Raw Collection) pour ce quatuor original, trois quarts punk garage à la MC5/Sonics, un quart soul Motown grâce la chanteuse allumée Lisa Kekaula. Original de prime abord, cet album souffre la comparaison avec le premier (Meet the Bellrays) qui comptait, simplement, des meilleurs morceaux. De plus, l’esprit garage (production quasi inexistante, feedback non contrôlé) est assez vite lassant, surtout pour un troisième album. Pour amateurs uniquement (qualques bons titres quand même), sinon ruez-vous sur l’excellent Meet the Bellrays.