Archives de catégorie : Music Box
Chroniques d’albums contemporains
James Dean Bradfield – The Great Western & Nicky Wire – I Killed The Zeitgeist
Deux albums solo pour deux Manic Street Preachers, à lire ici, sur pinkushion.com
Motörhead – Kiss of Death

Kiss of Death, même si pas aussi percutant que le précédent, Inferno, reste tout à fait appréciable, surtout quand Motörhead se prend pour un jeune groupe de rock garage, et aligne les riffs imparables et les coups de double bass drums. Et puis, évidemment Lemmy, et sa voix inimitable. Motörhead montre ce qu’est le pur rock n roll, limite punk (Be My Baby, par exemple) mais tente parfois quelques petits écarts, comme l’étrange Kingdom of the Worm ou God Was Never on Your Side, qui commence avec une tranquille guitare acoustique avant, forcément, de dégénérer.
Lemmy résume tout, « You can’t mess with Dr Rock ». ‘Nuff said.
Roddy Woomble – My Secret Is My Silence
Woomble suit plutôt le chemin de chanteurs folk traditionnels, ce qui rend l’écoute de cet album assez étonnante pour ceux (comme moi) qui n’ont pas vraiment l’habitude de ce milieu. Mais au fil de temps, on se prend d’affection pour la voix de Woomble (souvent comparée à Michael Stipe, mais tout de même fort personnelle). On retrouve donc, outre la guitare, de la harpe, des violons, un choeur, des voix féminines (la folkeuse Kate Rusby), voire des instruments traditionnels écossais (comme sur la gigue/chanson à boire et bien titrée Whiskeyface).
Les rapports avec Idlewild ne sont toutefois jamais bien loin, grâce à la voix, évidemment mais aussi au guitariste Rod Jones : Under My Breath aurait pu se trouver sur Warnings/Promises.
Roddy Woomble s’est donc facilement sorti du piège de l’album solo, et on peut espérer qu’il se soit ainsi libéré d’un poids qui rendra le nouvel Idlewild encore meilleur. Mais My Secret Is My Silence se suffit très bien à lui même.
Plan B – Who Needs Actions When You Got Words
On est donc dans le domaine du « for real », et ça s’entend tout de suite, avec l’accent East London à couper au couteau, à la vulgarité des paroles (par rapport au vocabulaire de B, Eminem est un prof de maternelle) mais aussi et surtout aux thèmes limites glauques (adolescentes enceintes, viol, avortement, violence, haine du beau-père, …). Dans Mama, le narrateur exprime son immense amour pour sa mère, tout en désirant tuer son mec, accro au crack. Réminiscence d’Eminem ici aussi, sauf qu’au lieu des beats acérés de Dre, on a des riffs loopés de guitare acoustique.
L’album reste fidèle à ces différents thèmes, ce qui fatigue à la longue, mais permet de ne pas déforcer le propos. Le meilleur moment de l’album arrive vers la fin, avec No More Eatin’, ou Plan B réveille l’esprit de Zack de la Rocha, et livre une prestation littéralement inoubliable de rage et de violence contenue.
Très bon premier album, certainement un des albums hip-hop les plus efficaces de l’année, et peut-être le plus vrai, à mille lieues des artifices de Pharrell et de la folie baroque d’OutKast. Il est vrai qu’il pâtit un peu des défauts du genre, mais on pardonnera, tout en attendant avec impatience l’évolution d’un jeune artiste très prometteur.