Nada Surf est criminellement sous-estimé. Tant pis pour ceux qui commettent cette erreur, tant mieux pour nous…
Chroniques d’albums contemporains
Nada Surf est criminellement sous-estimé. Tant pis pour ceux qui commettent cette erreur, tant mieux pour nous…
Soulfly est depuis le début le projet d’un seul homme, Max Cavalera. On ne le présente plus, évidemment : membre fondateur d’un des groupes metal légendaires (Sepultura), il a quitté ces derniers en 1996 afin de créer Soulfly, dont Dark Ages est le cinquième album. Soulfly a beaucoup changé avec les années : les musiciens partent et viennent, et musicalement, force est de constater avec les deux derniers album que l’inspiration n’habitude plus vraiment le maître brésilien de la quatre cordes.
Cavalera a apparemment enfin compris. Exit (enfin, pas tout à fait) les influences tribales pseudomysticonewage, enter du metal comme même Sepultura ne faisait plus à l’époque de Roots.
Si un mot doit définir l’album, c’est agressif. Presque chaque morceau saute à la gorge de l’auditeur, tel Frontline, Molotov, ou le premier morceau (Babylon), tentative assez réussie de retrouver le son de Chaos AD. On retrouve quand même quelques influences world et tribales, comme Innerspirit ou l’habituel jam trippy de fin, Soulfly V, mais tout cela est dilué par des morceaux qui font penser à Ministry, voire à l’ancien projet de Cavalera, Nailbomb (Riotstarter). Cavalera arrive à limiter ses faiblesses au niveau des paroles, ce qui est une bonne chose, et ne sombre qu’une seule fois dans la lamentation (Staystrong, dédié à son petit-fils décédé Moses, à et Dimebag Darrell).
Second album pour le gang de Chicago, ou comment survivre au one-hit-wonder avec talent et – surtout – mélodies.
Lire la suite de mon article ici, sur Pinkushion.com.
On est en droit de se poser des questions sur Soulwax. Récapitulons. Deux très bons albums, surtout le second qui voit même deux morceaux passer en rotation sur MTV (Much Against Everyone’s Advice et Too Many DJ’s). Ensuite, les frères Dewaele (guitare et chant) deviennent DJ pour s’amuser et faire quelques afters. Mais tout devient vite hors de contrôle. Pour une quelconque raison, le monde électro s’empare du duo, qui aurait crée un nouveau style musical, le mash-up, à savoir le mix de deux morceaux qui ne semblent rien avoir en commun (Push It de Salt N Pepa and I Wanna Be Your Dog, par exemple). En résulta une vingtaine d’albums de mix plus ou moins illégaux selon les lois de copyright locales, et un phénomène mondial : 2 Many DJ’s.
Après avoir joué absolument partout, les frères reformèrent Soulwax pour un album somme tout moyen (Any Minute Now) et quelques concerts, dont un horrible Pukkelpop 2004. Ils déclarèrent aussi en avoir marre de 2 Many DJ’s, et vouloir retourner à leurs racines plus rock.
Serait-ce pour des raisons commerciales, je ne sais pas, mais le choses ont bien changé en quelques mois. Non seulement 2 Many DJ’s a été réactivé, mais Soulwax tourne maintenant à deux : les frères présentant leur nouvel album, Nite Versions.
Cet album est un tiers remix de AMN, un tiers nouveau matériel, et un tiers album pour houseparty, et commence plutôt bien, avec une reprise du Teachers de Daft Punk aux paroles extraordinaires (pas de place ici, googlez-les). Mais à partir de là, ça devient moins drôle. Il apparaît clair que le but des Dewaele était de faire un album de mix assez ennuyeux, dont on se demande vraiment l’utilité. Il est vrai que certaines versions sont assez efficaces, mais traînent évidemment en longueur. Les nouveautés n’apportent pas grand chose (la collaboration avec LCD Soundsystem est d’un fade pas possible), probablement parce qu’ils n’ont bien rien à dire.
On retiendra le mash up entre NY Excuse et Funkytown (et encore, c’est pas fort génial non plus) et le Nintelectro de Krack, avec quelques mois de retard…