Archives de catégorie : Chroniques

Korn – Greatest Hits Vol.1

Korn est-il fini? Après un album mal reçu (à tort, mais bon) par les fans, ce best of ne risque pas d’améliorer la situation. Une sélection des morceaux douteuse (Alone I Break et pas Thoughtless, Clown et pas Faggot, peu de morceaux moins connus mais pourtant très bons), et des inédits assez faibles (deux reprises : Word Up de Cameo, faible, et Another Brick In The Wall, version complète mais convenue ; et un mauvais remix). De plus, on attendait un disque de reprises complet (Nine Inch Nails, Public Enemy, Rage Against The Machine), mais il a été remplacé par un DVD live dispensable. Á conseiller à ceux qui n’ont pas les albums, et encore, on ne peut pas considérer ce disque comme représentatif. La question principale est, est-ce que ce Volume 1 sera suivi d’un second?

R.E.M. – Around The Sun

On peut dire ce qu’on veut de R.E.M., ils n’ont jamais pris les choix évidents. Là où certains de leurs collègues dans la catégorie stades se contentent d’un gros single une fois de temps en temps, d’apparitions publiques aussi lucratives que risibles et d’amitiés très discutables avec des personnalités politiques plus que douteuses (pas de dessin, je suppose ?), Michael Stipe, Mike Mills et Peter Buck ont mené une carrière à virages, certains très difficiles (Monster, New Adventures In Hi-Fi, Up), d’autres plus aisés (Reveal, Green), mais toujours négociés sans casse, et souvent avec brillance. Around The Sun, leur treizième opus et le troisième sans batteur, est à l’image de leur carrière.

Commençant de main de maître avec le splendide premier single Leaving New York, l’album comprend quelques classiques comme seul R.E.M. peut composer, comme Wanderlust ou Aftermath. Des détours poussent le groupe (et surtout les paroles de Stipe) à l’introspection et à l’expérimentation (The Outsiders, dont la deuxième partie est rappée par Q-Tip), au commentaire politique (Final Straw), et parfois au pas génial (The Ascent Of Man).

Au final, Around The Sun est calme, posé, parfois déprimant (un peu comme le Riot Act de Pearl Jam, autre référence), mais ne rentre pas dans le tout meilleur d’un excellent groupe. Mais bon, c’est bien mieux que le nouveau (et très « ooh souvenez-vous, on faisait ça avant ») U2.

Helmet – Size Matters

Appât du gain, ou volonté artistique. C’est assez discutable, mais Helmet n’est pas Pixies. Le groupe de Page Hamilton (ou plutôt, Page Hamilton) se remet en selle après sept ans de séparation, une tournée comme lead guitar de David Bowie et un excellent best of (Unsung). Très peu connu du grand public, Helmet est pourant une légende alternative, et est unanimement cité comme une des principales influences du metal moderne (ne leu jetez pas la pierre pour autant ;). Il suffit d’écouter n’importe quel album d’Helmet pour s’en rendre compte : Tool et Deftones, entre autres ont été beaucoup influencés. De manière peut-être surprenante, Size Matters tient bien la route. Page n’a pas vraiment changé, sa voix est toujours aussi agressive, et les compos bien fichues, dans le genre macho-aggro-metal. Les nouveaux musiciens font leur job, et tout cela fait que cet album trouve sans trop de problème sa place aux côtés des classiques Meantime, Betty et Strap It On. Un peu répétitif quand même, mais bon, la formule est limitée.

Ceci dit, autant être d’accord : ce genre de musique n’a pas super bien vieilli, et à une époque où le metal a complètement disparu des playlists classiques (remarquez, on est débarrassé de Slipknot et Limp Bizkit..), ça fait bizarre.

Si vous êtes fan, allez-y, si pas, procurez-vous Unsung d’abord.

Super Furry Animals – Songbook Vol. 1

Je parlais il y a quelques jours de groupes indie géniaux mais tout à fait méconnus par ici, voici un excellent exemple. Un chiffre : sur les 21 morceaux de ce best of, 17 ont atteint le Top 40 anglais. Pas vraiment au sommet, mais la régularité impressionne. Un mot revient à l’esprit en écoutant ce disque : folie. Aucun morceau ne ressemble à un autre, et on arrête très vite de compter les influences au risque de devenir encore plus dingue que le groupe. Il suffit d’écouter les 3 premiers. Something 4 the Weekend est un comedown d’ecstasy musical, It’s Not The End Of The World une ballade magistrale qui n’et pas sans rappeller The Universal ou End Of A Century (Blur) et Northern Lites est une folk song galloise jouée par un orchestre des Caraïbes. Ou le contraire.

Le reste de l’album déçoit rarement, du rock ‘n roll de Do Or Die à l’electronica de Slowlife, sans oublier le célèbre The Man Don’t Give A Fuck. On peut juste regretter qu’on y retrouve qu’un seul morceau de leur meilleur album, le très gallois Mwng (mais Songbook ne reprend que des singles), mais les amoureux de ce charmant langage pourront retrouver le tout premier single de SFA en clôture.

Vraiment très très bon, mais carrément barré, Songbook exige deux oreilles attentives, mais pourrait provoquer une déprime quand à la vraie qualité de l’indie belge, qui ne saurait vraiment pas être comparée. Et tant pis pour les chauvins.

Allez, une petite note pour finir, leur premier EP s’appelle Llanfairpwllgwyngyllgoger-ychwyndrobwllantysil-iogogogochynygofod (in space). Et ça veut même dire quelque chose.

Fatboy Slim – Palookaville

Encore un qui ne sait pas tenir ses promesses… Quelques années après avoir annoncé sa retraite, Norman Cook, alias Fatboy Slim revient nous dire que la techno de papa, c’est fini. Même s’il y croit encore. Palookaville est un assemblage de clichés : faux scratches, voix souls répétant la même phrase sans arrêt (comme dans plus ou moins tous ses hits), guest vocals, guitares samplées… Paraît que cet album comprend plus de vrais instruments, faut il encore en faire de bons morceaux. Le single Slash Dot Dash est insupportable, la collaboration avec Damon Albarn aurait été recalée sur Think Tank, et quand le meilleur est encore une reprise « pour rire » de The Joker (Steve Miller Band) avec Bootsy Collins, on a tout compris. Mauvais, et inutile.