Il est assez difficile de prévoir le succès commercial des groupes de type indie. Pourquoi Oasis a fonctionné là où Idlewild est toujours un secret bien gardé, pourquoi un groupe comme Muse cartonne, tout n’est pas qu’une question de marketing ou de talent. Biffy Clyro, et leurs fans et collègues le savent, est incroyable. Leur premier album était étrange, mêlant habilement indie et emocore, le second a été intégralement enregistré en un jour, et ce dernier voit le groupe écossais atteindre le sommet de leur art. Le premier morceau, Glitter And Trauma, résume tout. Commençant par deux minutes technoïdes qui cèdent progressivement la place à des riffs extremo, des voix torturées et douces en alternance, une mélodie pleine de détours et des paroles bien barrées (« You are! The human! Probe! You are the human probe! »). La suite de l’album ne déçoit pas, Biffy excelle en la composition et l’exécution des morceaux rock, pop, indie, emo, acoustiques, mélodiques et souvent tout cela à la fois, et Infinity Land comprend plus de trouvailles que la majorité des groupes ont en vingt ans de carrière. Des comparaisons? La bizarrerie d’un autre secret bien gardé, Super Furry Animals (à suivre dans ces pages), la dynamique quiet/loud de Pixies, et une grosse dose d’originalité.
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Cradle of Filth – Nymphetamine
De loin le groupe de métal extrême le plus connu dans le monde. Cradle of Filth sort son second album sur une major. On les a qualifiés de vendus, de traîtres, de faux black metalleux, et on avait peut-être pas tort…
Blues Explosion – Damage

Therapy? – Never Apologise Never Explain
Le temps passe très vite, c’est déjà le dixième album des Irlandais de Therapy?, qui, contrairement à ce que beaucoup croient, existent encore… Après l’explosion des albums Troublegum et Infernal Love (Stories, Screamager, Diane), le groupe a peu à peu disparu de la scène commerciale, sans doute autant du à leur évolution musicale plus expérimentale qu’à leurs déboires de maisons de disques (3 en 4 albums). Ceci dit, T? continue à sortir régulièrement des albums variés et de très bonne qualité. Dernièrement, High Anxiety revenait à un son mélodique, et cet album, Never Apologise Never Explain montre un côté plus métal, plus sombre, et très bruyant. Therapy? a perdu récémment son deuxième guitariste, et a ainsi gagné en puissance sans pour autant que ça soit au détriment de la variété musicale. De même, il semble que le groupe ait trouvé un batteur de grande qualité, en la personne de Neil Cooper. Enfin, le bassiste Michael McKeegan a plus d’espace pour s’exprimer, et sort d’un registre purement rythmique pour créer des lignes de basse impressionnantes
Rise Up, premier morceau de l’album, est aussi le premier monstre de l’album, qui ne laisse jamais de répit à l’auditeur. On y retrouve, pêle-mêle; les influences de Fugazi, Killing Joke, Sex Pistols, Helmet ainsi qu’un hommage au groupe préféré du chanteur/guitariste Andy Cairns, Ramones (Rock You Monkeys). Cairns qui impressionne aussi en tant que parolier, passant facilement du général (Perish The Thought) au particulier (Dead) en ajoutant une dose d’antimondialisme/antibushisme typique.
Brian Wilson – Smile
Sans aucun doute l’album le plus attendu de tout les temps. 38 ans après le début de sa conception, Smile est enfin terminé et disponible. On connaît l’histoire de son auteur Brian Wilson, devenu dingue suite à une consommation invraisemblable de produits divers et à son obsession de surpasser le Sgt. Pepper des Beatles. Il est impossible de savoir de quand datent les morceaux et les enregistrements, ce qui fait de cet album une oeuvre difficile à écouter, et encore plus à critiquer. En replaçant Smile dans le contexte des 60s psychédéliques, la folie de son auteur se retrouve à chaque seconde.
Les effets sonores sont tordus, les chœurs, instrumentations, thèmes et paroles tout autant. L’album est à écouter d’une traite, car tous les morceaux sont reliés musicalement et thématiquement (ou du moins, c’était l’idée). On pense parfois à Jerry Garcia, pour la folie habitant cet album, où à Pet Sounds, chef d’œuvre des Beach Boys. Maintenant, il faut être honnête, cet album appartient à un autre temps, et l’écouter aujourd’hui s’apparente à un voyage dans un esprit psychotrope des sixties. Autant les meilleurs Beatles appartiennent à la mémoire collective, autant Smile est complètement anachronique, et mis à part pour quelques morceaux connus comme Surf’s Up et Good Vibrations, on voit mal pourquoi un auditeur contemporain trouverait de l’intérêt pour cet OVNI.