Archives de catégorie : Chroniques

Everlast – White Trash Beautiful

Everlast sera toujours connu comme l’ex-leader du groupe de rap House of Pain, une des premières productions de DJ Muggs (Cypress Hill). Mais l’événement majeur de la vie d’Erik Schrody reste son accident cardiaque, qui l’a forcé à subir une opération à cœur ouvert. Everlast en est sorti transformé, et a entamé une seconde carrière, plus marquée par des influences country et folk. On se souvent ainsi de son excellent premier album, Whitey Ford Sings The Blues (1999) porté par le superbe What It’s Like. White Trash Beautiful est son troisième opus, et reste dans la même veine, mixant beaucoup de blues-folk avec un peu de rythmes hip-hop. Everlast est le maître incontesté de ce genre musical, et les résultats sont généralement brillants. Malheureusement, on ne peut s’empêcher d’avoir l’impression que l’artiste s’est enfermé dans un carcan, et qu’en sortir n’est pas chose aisée. Les morceaux sont donc assez semblables, limite monotones, et en plus très déprimants. Á apprécier à petites doses, mais la seule existence de cet album, et d’Everlast lui-même force le respect.

Morrissey – You Are The Quarry

Après Morissette, Morrissey… Sept ans d’absence, et voilà le retour de Morrissey, qui inspire en égale mesure la dévotion presque divine et l’indifférence la plus totale. Après quelques albums solo de qualité très variable, l’Anglais relocalisé à L.A. crée l’événement avec You Are The Quarry, qui non seulement était très attendu mais de plus n’est pas mal du tout.

On y retrouve les marques de fabrique du songwriter, à savoir sa voir inimitable de crooner engagé, et sa verve socio-politique qui ne s’est certainement pas amenuisée au fil des ans. En témoigne la piste d’ouverture, America Is Not The World et le single Irish Blood, English Heart, qui réfute les vieilles accusations de nationalisme qui planaient au dessus de ses épaules. Bien sûr, on peut se moquer des paroles (« You know where you can put your hamburgers », de la part d’un végétalien qui a quand même écrit Meat Is Murder ; ou des titres toujours aussi prétentieux – The World Is Full Of Crashing Bores, I Have Forgiven Jesus). Musicalement, les morceaux sont assez calmes même si les guitares dominent certains titres, comme le superbe First Of The Gang To Die et surtout Irish Blood, English Heart, qui reprend à Idlewild plus que ce qu’Idlewild a emprunté aux Smiths. Un des meilleurs singles de 2004 ; un bon album aussi, parfois un peu ennuyeux, mais en substance intéressant, et dont les meilleurs moments sont carrément brillants.

Alanis Morissette – So-Called Chaos

Ancienne mégastar, la Canadienne Alanis Morissette a connu un immense succès lors de la sortie de son premier album, l’excellent Jagged Little Pill, et sa batterie de singles (You Oughtta Know, Ironic entre autres). Ensuite, les deux albums suivants ont déçu, et les attitudes d’Alanis n’ont pas trop aidé à sa rédemption. On n’attendait donc pas grand chose de cet album, surtout que le paysage musical a bien changé, la trône d’Alanis étant occupé par Avril Lavigne, qui va justement sortir son second album. Eh bien, l’album n’est pas mal du tout, en fait.

Dès le premier morceau, Eight Easy Steps, Alanis donne le ton. Un morceau bien rock, qui écrabouille tout ce que l’autre Canadienne a fait, et pourra faire. La suite alterne entre morceaux plus calmes, et aux influences diverses (tablas et cordes indiennes, parfois), pour bizarrement finir par le single Everything. Le tout soutenu par une voix qu’on avait presque oubliée, à tort. Maintenant, So-Called Chaos n’est pas un album fantastique, mais compte tenu des circonstances, on ne peut qu’être ravi par ce come back-intéressant.

Ash – Meltdown

L’été arrive (enfin paraît-il) et avec lui, quoi de mieux qu’un nouvel album d’Ash! Les Irlandais ont leurs admirateurs, et leurs détracteurs, mais force est de leur accorder un certain talent mélodique, et de songwriting. Meltdown est annoncé comme leur album le plus heavy, et à l’écoute des deux premiers extraits (Clones et Orpheus) on ne peut que se ranger à cette opinion. Ash est carrément heavy rock, mais toujours avec une forte composante mélodique (le refrain d’Orpheus, ou Out of The Blue, qui devrait être un megatube si le monde était bien fait), qui pourrait parfois gêner l’écoute, mais bon, c’est Ash, et on doit les accepter comme ils sont. Même les ballades obligatoires sont relevées (Starcrossed), c’est tout dire.

Un très bon album, sans aucun doute leur meilleur, même si la formule 15000 fois éprouvée n’est pas trop modifiée, et que la tendance du songwriter Tim Wheeler à faire rimer chaque ligne peut être parfois douteuse. Ceux qui détestent détesteront encore plus, mais ça n’a pas d’importance. Un groupe comme Ash est unique, et cela doit rester comme ça. En bien, comme en mal.

Mclusky – The Difference Between You And Me Is That I’m Not On Fire

Les terroristes sonores de Mclusky reprennent du service! Après deux albums sans aucune concession (My Pain And Sadness Is More Sad And Painful Than Yours et Mclusky Do Dallas), The Difference Between You and Me Is That I’m Not On Fire montre une face un peu moins violente de Mclusky, plus mélodique (si si). Bon, c’est pas Coldplay, mais les morceaux semblent mieux écrits, plus contrôlés, parfois dirigés par autre chose que la force brute.

Maintenant, faut pas croire, cet album a quand même été produit par Steve Albini, donc one ne doit pas s’attendre à une collection de ballades sirupeuses. La musique de Mclusky est toujours brute, puissante, vraie, et toujours avec des paroles et des titres souvent pleins d’humour (You Should Be Ashamed Seamus, KKKitchens What Were You Thinking, That Man Will Not Hang, …). Conclusion, toujours Mclusky, qui a réussi à affiner son son sans se sacrifier à l’autel du commercialisme honteux. Merci.