Archives de catégorie : Chroniques

Danger Mouse – The Grey Album

Grande première sur ce blog, un article sur un album non disponible dans le commerce. The Grey Album est l’enfant illégitime du White Album des Beatles et du Black Album de Jay-Z, mixé par DJ Danger Mouse. Le label de Jay-Z encourage ce travail, en sortant les a cappella sur vinyl, mais celui des Beatles a mis son véto, et a donc bloqué la sortie officielle de l’album. En réaction, une centaine de sites web indépendants l’ont diffusé pendant une journée. On peut donc facilement le trouver sur certains sites ou plus facilement sur P2P et suprnova.org.

L’album lui-même est assez intéressant, remplaçant la programmation très peu inspirée du Black par des passages instrumentaux sélectionnés du White Album. Outre l’originalité indéniable, certains morceaux marchent très bien, comme 99 Problems / Helter Skelter ou What More Can I Say / While My Guitar Gently Sleeps. Ceci dit, sur tout un album c’est un peu fatigant, et les instrus pas toujours bien choisis.

Mais bon, au moins c’est original, et si ça peut faire grincer des dents, tant mieux (mais le White tout seul, c’est quand même beaucoup mieux)

Span – Mass Distraction

Aaah, un nouveau groupe rock scandinave… La course à la découverte des nouveaux talents est effrénée, et pour battre le NME dans sa grande spécialité, leurs collègues jettent leur dévolu sur un peu n’importe qui et n’importe quoi. Dans ce cas, le groupe est Span, et le média www.drownedinsound.com, recommandable malgré tout.

Il faut le reconnaître, une tel album ne saurait pas être mauvais, tant tout a déjà été entendu depuis des dizaines d’années. Au mieux, bons morceaux rock rapides, au pire sous-Nickelback, Span ne trouvera pas sa place ; malgré deux singles prometteurs, l’album est simplement trop normal. En plus, les bons mots du groupe (titre idiot, et morceau qui critiquent les groupes New Rock Revolution, alors qu’eux-mêmes n’apportent rien de nouveau) ne font rien pour améliorer la situation. Et les ballades sont bien mièvres… Médiocre, au sens étymologique.

Hundred Reasons – Shatterproof Is Not A Challenge

Deuxième album pour un des premiers représentants emo britanniques, depuis rejoints par, entre autres, Hell Is For Heroes ou Funeral For A Friend, SINAC s’inscrit comme un deuxième album classique : ressemble au premier, en mieux. Les compos sont très solides, bien jouées, pas de problème à ce niveau-là. Mais HR souffre un peu d’un son assez poli, beaucoup moins énergique que FFAF ; et aussi d’une voix particulière mais assez fluette pour ce genre de musique. Mais au moins, on ne pourra pas dire que HR ne tente pas d’apporter de la variété dans un mouvement généralement assez cloisonné.

La conclusion est un peu difficile : il n’y a pas grand chose à reprocher à cet album, mais ceci dit, on dirait qu’il manque quelque chose, que le groupe se trouve entre deux eaux, entre, par exemple, Idlewild et Thrice, sans jamais arriver à leur niveau. Chapeau pour avoir sorti un single de moins de deux minutes, ceci dit (The Great Test).

The Von Bondies – Pawn Shoppe Heart

Les Von Bondies ont défrayé la chronique récemment suite à une altercation qui a vu Jack White (White Stripes) violemment attaquer leur chanteur Jason Stollsteimer. La raison derrière tout cela est peu claire et les opinons divergent. En tout cas, ça a permis aux Von Bondies d’avoir une couverture médiatique intéressante, pour cet album, leur deuxième mais le premier pour une major. Et le groupe a bien évolué. Leur premier opus, Lack Of Communication, était un disque très Detroit garage, produit pour 10$ (par Jack White…) et viscéralement rock n’roll. Celui ci conserve l’énergie et les influences, tout en rajoutant un vrai son, une vraie production et des compos très solides. Musicalement, on est toujours proche d’un blues rock n’roll maintenant mâtiné d’un glam de meilleur effet. Très solide dans son ensemble, l’album se démarque par ses thèmes (avec tant d’ennemis, ce qui est arrivé à Jason n’est pas foncièrement étonnant), ses backing vocals (Carrie et Marcie, bassiste et guitariste, qui font immanquablement penser aux Breeders – elles assurent en plus les voix principales sur certains morceaux), et son single principal, C’Mon C’Mon, candidat sérieux au titre de single de l’année. Bon ok, c’est quand même fort rétro, mais bon, il serait très mal venu de leur jeter la pierre, eux ne plagient pas Blondie et Television à chaque ligne de basse.

Superbe évolution, formidable album, qui devrait, en toute logique, faire rougir les Stripes, peut-être pas de honte, mais d’envie.

The Bronx – The Bronx

Encore un « the »? Contrairement aux apparences, The Bronx ne vient pas de New York, mais des bas-fonds de LA. Et même si leur musique n’a rien de révolutionnaire, ce n’est pas non plus un plagiat de Blondie et de Cure. Non, l’univers de Bronx, c’est le punk agressif, violent, rapide et peu contrôlé. L’album est court, et enregistré live, selon une règle stricte de trois prises par morceau, sans suppression des larsens, fausses notes et autres imperfections. Pour un son clean, faudra repasser, mais l’essence même du vrai punk se retrouve tout au long de ce disque, parcouru par une certaine critique sociale (White Tar sur l’hypocrisie de l’industrie du tabac – « We got cancer looking for the answer » ; Heart Attack American, sur la paranoïa de la société US actuelle).

Forcément imparfait, mais à conseiller à tous ceux qui pensent que le dernier Offspring est punk.