Archives de catégorie : Chroniques

Stone Temple Pilots – Thank You

Même si la sortie de cet album est forcément orienté période de fêtes, cet album mérite d’exister pour des raisons autres que le pur marketing. En effet, le groupe reste une des légendes du mouvement grunge des années 1990, et après avoir été considéré comme le parent pauvre des Alice in Chains et autres Pearl Jam, l’heure a sonné pour un peu de reconsidération. C’est bien simple, comme best of cet album est parfait. On trouve des morceaux de chaque période du groupe, et ils méritent tous leur place. Même l’inédit est vraiment excellent. Bien sûr, on pourra chicaner quant à l’absence de certains morceaux (Art School Girl !!), mais bon… On trouve dans cet album leur hymne, Plush, le fantastique Creep et 12 autres morceaux montrant leur impressionnante évolution (les derniers albums n’avaient plus trop à voir avec le grunge de type Seattle). Écoute indispensable pour amateurs du dernier vrai grand genre musical à avoir percé, et chemin idéal vers d’autres perles du groupe enfouies dans leurs 5 albums (tous recommandables, mais mon préféré reste Tiny Music, le troisième) De plus, le groupe a officiellement splitté il y a quelques semaines, et le très troublé chanteur Scott Weiland a retrouvé un nouveau groupe : Velvet Revolver, formé avec les ex-Guns N’Roses, moins l’imbécile de chanteur. Une des compiles de l’année.

Linkin Park – Live in Texas

Aaaaauurrghhhhhiiiiiiaughhhhh suivi de mauvais rap et de scratches pourris. 12 fois. Même si LP montre pas mal d’originalité en studio, en live ça craint. Après deux albums studio seulement, un de remixes et ce live, un petit oiseau me dit que LP ne vivra pas éternellement. Et à entendre ces plages de bête bruit entrecoupées de « Texas make some noise », on ne les regrettera pas trop. Mais Meteora n’est pas mauvais, ceci dit. Live in Texas bien.

The Offspring – Splinter

Un des pionniers du punk SoCal revient avec un septième album moyen, un peu comme le groupe, en fait. Depuis leur carton qu’était Smash (Self Esteem, Come Out and Play) en 1994, The Offspring voyage dans les eaux troubles du punk assez commercial. Tout n’est pas mauvais, loin de là, on ne parle pas de Good Charlotte non plus. Mais chaque album d’Offspring depuis 1994 possède son lot d’excellents morceaux mais aussi d’hymnes stadium punk assez douteux. Splinter ne fait pas exception, avec le stéréotypé Long Way Home qui côtoie l’hyper punk Da Hui (All I Want puissance 10), le mou Never Gonna Find Me avec le single très original Hit That (qu’on va qualifier de Casio-punk, allez). Voilà, rien grand chose à dire, un album d’Offspring de plus.

Red Hot Chili Peppers – Greatest Hits

Presque 20 ans d’existence : quand on connaît les embûches rencontrées par le groupe depuis 1983, on ne peut qu’être admiratif. Ils ont tout connu : trois batteurs, quatre guitaristes, une mort par overdose et quelques chaussettes bien placées. En 2003, les Red Hot Chili Peppers sont une institution, ni plus ni moins. Alors, groupe sur le déclin ou toujours performant ? En tout cas, ces 20 ans de carrière sont fêtés par une compilation peut-être douteuse, comme on va le voir.

Tout d’abord, il est important de signaler qu’il s’agit d’un Greatest Hits, et non d’un best of. On peut ainsi comprendre que les 3 premiers albums ne sont pas représentés dans cette compile, et que le quatrième, Mother’s Milk, par le seul Higher Ground. L’époque du premier guitariste, Hillel Slovak, n’est donc pas représentée du tout, et c’est quand même dommage. Après Mother’s Milk, la bombe Blood Sugar Sex Magikpropulsa les Red Hot en tête de la galaxie MTV (quand cela n’était pas encore péjoratif…) grâce aux emblématqiues Under The Bridge et Give It Away. John Frusciante, à peine 18 ans à l’époque de MM, s’imposa comme un des guitaristes les plus prometteurs. Mais sa santé physique et mentale le firent quitter le groupe. Son remplaçant, le pin-up Dave Navarro, n’a pas convaincu, et Frusciante revint après le décevant One Hot Minute. Ensuite, les Red Hot sortirent deux albums magistraux, d’une finesse incroyable. Californication et By The Way sont les meilleurs albums du groupe, quoi qu’en disent les adeptes de la théorie du sell-out. Seulement, la moitié des morceaux de cette compile proviennent de ces albums, ce qui semble un peu disproportionné (et un de leurs meilleurs singles, Can’t Stop, a même été omis). L’album n’a donc pas trop d’intérêt pour ceux qui possèdent déjà les deux derniers albums, et je leur conseille d’aller se procurer les autres en vitesse, pour voir l’évolution d’un des meilleurs groupes actuels. Les deux inédits sont assez bons, surtout Fortune Faded, éclaboussé par la classe de Frusciante. Car il faut constater que les Red Hot d’aujourd’hui, c’est John Frusciante. Émotion, technique, il sait tout faire. Il est peut-être le meilleur guitariste aujourd’hui, si pas de tous les temps. Même si le reste du groupe est très bon, c’est Frusciante qui transcende, qui transforme des bons morceaux sans plus en petits chefs d’œuvres. Que ceux ni ne me croient pas retournent aux deux derniers albums. Ce qui n’empêche que cette compile est assez mal fagotée, et passablement inutile. Mais il n’y a rien à jeter dedans. Allez comprendre…

Korn – Take a Look in the Mirror

Déjà le sixième album pour Korn, groupe souvent considéré comme l’inventeur du nu-metal. Quoiqu’il en soit, le premier album avait crée une onde de choc phénoménale, grâce à son mix d’agressivité metal, de grooves hip-hop et de voix torturées. Korn est ensuite passé par un énorme succès commercial avant de descendre en flamme avec le dernier cd, Untouchables, un des plus gros flops récents. Le nouvel album, pour la première fois autoproduit, est bien meilleur que les deux précédents. Korn récupère l’agression et la violence des deux premiers albums (la pochette rappelle d’ailleurs Life is Peachy), tout en profitant des énormes progrès vocaux du chanteur Jonathan Davis, qui délivre une des meilleures performances vocales métal depuis longtemps et prouve qu’il appartient bien à la classe des grands. Mais si TALITM récupère les hurlements du premier album, les progrès musicaux ne sont pas si évidents. L’accent est mis sur la puissance plutôt que sur la versatilité, et même si cet aspect est parfaitement réussi, une impression de répétition peut parfois apparaître au fur et à mesure de l’écoute du cd. De plus, les paroles de Davis peuvent irriter à la longue, mais on sait à quel point le chanteur est introverti dans son œuvre. Enfin, et c’est un autre trademark de Korn, l’album contient quelques morceaux de remplissage, dont un inutile rap de Nas. Par ailleurs, une excellente reprise live du One de Metallica est reprise en bonus. Un très bon album, peut-être le meilleur album metal de l’année, mais il faudra encore attendre pour que le groupe sorte son chef d’œuvre. Ils sont sur la bonne voie. Et la cornemuse est de retour.