Archives de catégorie : Chroniques

The Beatles – Help! (1965)


La Beatlemania ne semblant jamais se terminer, les financiers derrière le Fab Four continuent à traire la vache à lait le plus possible. Help! est en effet la bande originale d’un nouveau film avec nos quatre garçons dans le vent comme héros. Une fois de plus, ce qui nous intéresse, c’est la musique, et quelle musique. Si les quatre premiers albums ne sont qu’un apéritif pour ce qu’il allait arriver, Help! est le point culminant des préliminaires (oui, les doubles métaphores dans une seule phrase, c’est lourd, je les laisse pour l’exemple 😉 ). Nous sommes quelques mois avant le moment qui verra le groupe passer de popact aux qualités indéniables à groupe le plus important de tous les temps. Help! sera postérieurement reconnu comme plaque tournante entre les deux niveaux.

Des Beatles-groupe rock ‘n roll propret, on ne retiendra ici que les fillers (enfin, façon de parler) The Night Before, Another Girl et Tell Me What You See ou encore l’obligatoire morceau lourdingue chanté par Ringo Starr (Act Naturally). De même, on retiendra les qualités de It’s Only Love et I’ve Just Seen a Face, qui change de rythme de manière totalement inattendue, un des premiers exmeples d’une technique qui sera souvent utilisée dans le futur. Le reste est phénoménal. Help!, le morceau titre, est la pop song parfaite, si ce n’est pour les paroles : Lennon appelle clairement à l’aide, déjà troublé par la célébrité et tout ce qui l’entoure. Il le restera pour les quinze années à venir. Le rythme est frénétique, et ouvre la voie au rock 2.0 : Ticket To Ride.

Lennon avait fièrement remarqué que Ticket To Ride était la première chanson heavy metal, et il n’a peut-être pas tort. La batterie de Ringo est proprement ahurissante, tout comme la basse drone de MCCartney. Macca qui se paie le luxe de jouer de la lead guitar, et quelle guitare. Ticket To Ride est un des plus grands morceaux de l’histoire du rock ‘n roll, et un des plus importants. 44 ans après, et aussi cliché que cela puisse être, il n’a pas pris une ride. Ailleurs, Lennon continue à tirer son inspiration de Bob Dylan, et le magnifie : You’ve Got To Hide Your Love Away reste un classique éternel. Et tant qu’on parle de classique éternel…

Plus de trois mille versions connues, Yesterday est la chanson la plus reprise de tous les temps. La légende raconte que Paul McCartney a composé toute la mélodie dans un rêve, s’est rapidement levé pour l’enregistrer, avant de se lever le lendemain totalement paniqué : et s’il avait plagié un autre morceau sans s’en rendre compte? Il a bien du se rendre à l’évidence : non, Yesterday est à lui. Tellement à lui qu’il est le seul Beatle présent sur l’enregistrement, accompagné d’un quatuor à cordes. Inutile d’en parler davantage, Yesterday et ses deux parties emmêlées est un morceau simplement magnifique de retenue et de lyrisme, qui mérite, lui, d’être dans le top 3 des morceaux des Beatles les plus connus (je suis nettement plus sceptique par rapport à Let It Be et Hey Jude, mais on y reviendra).

Aussi superbe est-il, Yesterday marque la fin d’une époque. Les connaissances bien inspirées du groupe vont bientôt leur faire connaître les joies de certaines substances récréatives, alors qu’ils vont prendre un contrôle de plus en plus complet de leur création artistique (parce que mettre Dizzy Miss Lizzy juste après Yesterday, c’est lourd). C’est ainsi que le prochain album, Rubber Soul, entame la quintette des albums extraterrestres, qui devraient sans doute se trouver dans n’importe quel top 10, si on ne trouvait pas que 5 sur 10, c’est quand même un peu beaucoup. Mais avant Rubber Soul, je clôturerai cette page avec le premier disque de Past Masters, compilation des faces B et morceaux hors album.

Alice In Chains – Black Gives Way To Blue

Autant commencer directement : non, je ne suis pas satisfait que, contrairement à leurs promesses, le groupe s’appelle toujours Alice in Chains. La voix de Layne Staley faisait partie intégrale du son Alice in Chains, c’était peut-être même sa principale particularité. Enlever Layne (enfin, façon de parler) et le remplacer par un autre chanteur, aussi bon soit-il, devrait nécessiter un changement de nom. Queen n’a pas été foutu de le faire, le résultat a été catastrophique. Mais même sous un autre nom, il aurait été catastrophique. Finalement, c’est juste un nom. Et les contre-arguments ne manquent pas d’intérêt. Le cerveau d’Alice in Chains, c’est et cela a toujours été Jerry Cantrell. Il a presque tout composé (paroles et musique) et chantait parfois plus que de raison quand Staley était incapable de le faire. De toute façon, qu’on le veuille ou non, c’est fait. Black Gives Way To Blue sera classé sous « Alice In Chains », quatorze ans après Alice In Chains, et sept après la mort de Layne Staley. Et passer à côté serait une grosse erreur. Parce que l’album est bon, et dépasse toute espérance.

C’est simple, il suffit d’une seconde de All Secrets Known pour se rendre compte d’une évidence : Alice is back, et le son de Cantrell n’a pas pris une ride, même si personne n’a plus fait ce genre de musique depuis… quatorze ans. C’est lourd, très lourd, et lent, avec un riff dévastateur et un autre, monumental après 2″25. Clairement plus dans la continuité d’Alice in Chains que Dirt, l’album est presque stoner, se rapprochant des Sabbath les plus terrifiants. Sludgy as fuck. Cantrell chante, de sa voix inimitable (et assez proche de Staley, mais ce n’est pas nouveau) « a new beginning, time to start living », et il a tout à fait raison. Evidemment, on aura tendance à analyser chaque texte à la lumière de la destinée de Staley, mais on aurait probablement tort : Check My Brain parle de la vie de Cantrell, lorsqu’il est passé de Seattle à LA, et les morceaux écrits par le nouveau chanteur n’ont sans doute rien à voir avec son glorieux prédecesseur.

Parlons-en, du nouveau chanteur. William DuVall, de Comes With The Fall, qui ne ressemble ni physiquement ni vocalement à Staley. Cantrell a touché dans le mille, car il est totalement impossible de le critiquer pour cela : il apporte littéralement une nouvelle voix à Alice in Chains. On l’aimera ou pas, mais elle est là. Mais il ne chante pas tant que ça : Cantrell se charge de la majorité des morceaux, réduisant parfois DuVall aux harmonies que Cantrell avait auparavant l’habitude de faire, et qui constituent un autre grand élément du son AiC. Mais quand DuVall prend le lead, on est assez impressionné par sa voix, unique et parfois inspirée de quelqu’un qui avait déjà chanté avec AiC post-Staley : Maynard James Keenan. On pourrait faire pire, comme comparaison. L’excellent Last of My Kind le démontre assez bien.

Bien sûr, on est clairement en train de bouffer une madeleine. Je n’ai pas la moindre idée comment l’album serait perçu par quelqu’un qui n’a pas vécu cette époque. Mais je suis comme je suis, et je n’ai jamais eu la prétention (et la stupidité) d’être objectif en ces pages. Plus personne ne sonne/chante/joue de la guitare comme ça, maintenant. Mais on a déjà vu énormément de tentatives avortées de recapture de gloires passées : ce n’est pas le cas ici, BGWTB n’a pas a rougir de la concurrence des autres albums du groupe, ou de la période. Son gros défaut, mais aussi sa grande qualité, c’est de sortir en 2009. L’exemple le plus évident sont les ballades : on est en plein dans le (légendaire) Unplugged de 1996. Mais quand les morceaux (Your Decision, When The Sun Rose Again) sont si bons, peut-on vraiment se plaindre? Ou juste plonger tête la première?

Black Gives Way To Blue n’est pas sans défaut. Le tempo reste constant sur toute la longueur (20 minutes de plus que Backspacer, pour le même nombre de morceaux), et quand les compos deviennent moins percutantes, quand l’effet de surprise s’envole, on peut être un peu déçu par Lesson Learned, Take Me Out, Private Hell. Mais les sept minutes apocalyptiques de A Looking In View ou le break metal de Acid Bubble relèvent facilement le niveau. On pouvait le prévoir, mais c’est sur une chanson optimiste et introspective (avec Elton John au piano!) que se termine l’album. « Black gives way to blue (…) I remember you ». Même si je n’aime pas interpréter, cela me semble clair.

Alice in Chains est de retour, et de quelle manière. Ils possèdent un catalogue fantastique, et maintenant sortent un album de classe identique, qui montre qu’ils sont là pour durer. Pearl Jam ne sont plus les seuls survivants du big four, et même si Alice n’a pas évolué comme le groupe d’Eddie Vedder, ils sont toujours aussi bons, et ça, c’est vraiment incroyable. Pendant ce temps, Chris Cornell…

The Beatles – Beatles For Sale (1964)

A notre époque, deux ans entre deux albums, ce n’est pas bien long, un intervalle moyen. Mais dans les années 60, il fallait sortir quelque chose tous les deux mois, parfois au détriment de la créativité. Beatles for Sale est le quatrième album du groupe, et suit le (très bon) single I Feel Fine. Difficile de vraiment savoir si le titre est très second degré, mais BFS est une sorte de retour en arrière pour les Beatles, qui, après avoir sorti le 100% original A Hard Day’s Night, se voit de nouveau obligé de refaire quelques reprises pour sortir un album assez long. Malgré le fait que Beatles for Sale soit un album mineur, il n’est pas pour autant dénué d’intérêt.

Par exemple, le style de composition de John Lennon tend maintenant à quitter les classiques compositions d’amour. Il est plus incisif, parfois plus sombre. No Reply, I’m a Loser, n’auraient jamais pu se retrouver plus tôt dans leur discographie. Ce dernier morceau prouve d’ailleurs que Lennon a été influencé par un compositeur dont on entendra encore parler, un certain Bob Dylan. I Don’t Wanna Spoil The Party revendique des influences country, alors que Eight Days A Week est le morceau que l’histoire retiendra comme l’extrait de choix. Il est intéressant de noter qu’avec ce morceau, les Beatles (et George Martin) ont commencé à multiplier les prises pour expérimenter. Ces expérimentations allaient bien sûr être la base même des futures compositions du groupe.

Les reprises sont généralement assez peu mémorables, notamment Mr Moonlight, souvent considérée comme la plus mauvaise performance enregistrée des Beatles. La voix de Lennon avait définitivement besoin de repos. Heureusement, il assure totalement Rock ‘N Roll Music (Chuck Berry). Macca, quant à lui, n’a pas fourni grand chose ici, même si What You’re Doing et Every Little Thing sont assez sous-évaluées. Il allait bientôt écrire un ou deux trucs sympas pour Help!, de toute façon.

Beatles for Sale restera donc un des seuls albums mineurs des Beatles, et surtout, il marque la première fois que leur nouvel album est moins bon que le précédent. Mais au vu de ce qui va suivre, cela n’a pas beaucoup d’importance.

Pearl Jam – Backspacer

Drôle d’animal que ce Backspacer. Neuvième album de Pearl Jam, il surprend avant même d’être écouté. Dix minutes plus court que leur précédent album le plus court (36 minutes, 11 morceaux), il est aussi leur plus accessible. Le premier single, The Fixer, a surpris par sa simplicité et ses paroles positives, ce qui est assez rare chez le parolier Eddie Vedder (un journaliste du NME avait un jour dit que se plaindre que Vedder est morose, c’est comme reprocher à Johnny Cash qu’il s’habillait de noir). Bush viré, Obama (The Fixer – le Réparateur?) installé, le groupe peut enfin se détendre, et au lieu de faire du Pearl Jam (comme leur précédent album), être le Pearl Jam de 2009.

Malheureusement, cela ne marche qu’à moitié. Backspacer (en référence à la touche du clavier qui permet de revenir en arrière, sans doute pour mieux avancer après) commence vite et fort : quatre morceaux rock, punky, enlevés en 11 minutes. On commence par Gonna See My Friend et son riff très rock ‘n roll, l’opener le plus rock depuis Go (Vs, 1993), puis Got Some, plus ancré dans la bonne partie des 80s. McCready et Gossard y envoient des guitares un peu partout alors que Vedder est aussi frénétique que possible. On l’a déjà dit, mais on peut le répéter : la section rythmique Ament/Cameron est une des meilleures du rock actuel, surtout que Cameron s’est enfin installé confortablement dans un fauteuil qu’il occupe maintenant depuis dix ans. The Fixer continue la série, single mineur mais morceau quand même sympathique. Johnny Guitar étonne par son phrasé bizarre et une histoire fort légère. On doit s’y faire, PJ 09 est assez ensoleillé. Ce qui n’excuse pas les très vilains fade out des deux derniers morceaux.

Just Breathe nous ramène à la BO de Into The Wild, composée et interprétée par Vedder. Elle a permis de lui faire gagner un Grammy, d’entreprendre trois petites tournées solo et de carrément faire une OPA sur cet album : la moitié des compos (et toutes les paroles) sont signées par Eddie. Pour Just Breathe, cela passe, parce que le morceau est splendide et touchant, malgré des paroles parfois maladroites. Mais Speed of Sound et Unthought Known, deux morceaux débutés solo par Vedder durant sa dernière tournée, on se demande carrément ce qu’elles foutent là. Le dernier pourrait, avec son clavier craie sur tableau noir, être un morceau de Coldplay. Si. Si vous saviez comme j’ai mal, juste d’écrire ça. Speed of Sound, quant à lui, est heureusement sauvé par un refrain poignant. Vedder reste un artiste extraordinaire, mais je pense qu’il aurait du aller faire un vrai album solo plutôt que d’imposer ses vues au groupe, dont les autres membres ont fourni les deux meilleurs morceaux de Backspacer : Jeff Ament a écrit Got Some et McCready a notamment Force of Nature, qui bénéficie en outre d’un superbe texte de Vedder. Le groupe est de toute façon suffisamment bon, et la passion de Vedder toujours intacte pour truffer les morceaux de passages brillants, sans compter que certains prennent parfois une dimension inattendue, après plusieurs écoutes.

La seconde partie de l’album sera quand même sauvée par Supersonic, brûlot punky composé par Gossard (qui a aussi offert le trop classique Amongst The Waves) qui se transforme en impro bluesy avant de repartir en pleine vitesse, le fantastique Force of Nature déjà mentionné et enfin The End, terrible morceau qui ne colle pas, mais alors là pas du tout avec l’ambiance générale de l’album. The End, autre morceau 100% Vedder, ne compte même pas d’autre membre du groupe. Mais Eddie, sa voix, sa guitare, un quatuor à cordes et des instruments à vent. L’orchestration est touchante, et la voix légèrement craquante de Vedder convient parfaitement à cette triste histoire de père de famille, que je préfère ne pas interpréter. Le morceau se termine net, abruptement, dans ce qui est peut-être le seul moment de grâce de Backspacer.

Backspacer est une expérience intéressante, un album court et délibérément incohérent. Malheureusement, il est aussi plombé par une production fort peu subtile de Brendan O’Brien, qu’on a déjà connu bien plus inspiré. A croire que ses récents travaux avec Incubus et AC/DC lui ont fait oublier le concept même de subtilité. Ses claviers sont souvent lourds, et les gimmicks qu’il place un peu partout fatiguent vite. Mais, comme c’est l’album positif de Pearl Jam, voyons les choses du bon côté. Comme le groupe ne s’est jamais répété (et après neuf albums, chapeau quand même), il semble assuré que lorsqu’ils remettront l’ouvrage sur le métier, ce sera avec cette expérience mitigée en plus. Et gageons qu’ils sauront encore nous surprendre. Reste à espérer qu’ils arriveront aussi à convaincre.

Blur – All The People : Blur Live At Hyde Park, July 3rd 2009

C’est déjà fini. Après une dizaine de concerts et pas mal de buzz, les membres du groupe ont tous confirmé qu’il n’y avait pas de plan pour d’autres concerts, et encore moins pour un nouvel album. La porte ne semble pas être scellée, mais la réunion d’un des plus importants groupes des années 90 n’aura pas duré bien longtemps. Les deux concerts de Hyde Park ont été le point de départ de la réunion : les concerts précédant ces deux dates (Glastonbury, T in the Park, quelques dates de chauffe et le seul concert hors-UK, à Lyon) ont été ajoutés après le double sold out rapide. Le groupe sort maintenant un double album pour chaque date, aux setlists hélas exactement semblables. J’ai choisi de parler de celui du 3 juillet, sans raison particulière.

Blur a souvent été très étrange, si pas capricieux, en concert. Prenons les trois dernières tournées (sans compter celle de Think Tank, où Simon Tong remplaçait Graham Coxon) : celle de Blur était roots, punk, sans concession. Puis, la tournée 13 les voyait jouer l’intégralité de l’album (y compris en festival!) puis quelques hits en rappel. Enfin, ils ont eu l’idée originale de jouer tous leurs singles dans l’ordre pour accompagner le premier « best of », en jouant les morceaux « détestés » (Country House, Charmless Man) avec une grosse dose de second degré.

On pouvait dès lors se demander ce qu’ils allaient faire ici, devant une foule immense. Finalement, ils ont opté pour le greatest hits, avec une attention particulière à la période pop, souvent délaissée lors des dernières années du groupe. C’est très étonnant de voir Damon Albarn (et sa dizaine de kilos en plus, soit dit en passant) chanter Country House avec une telle ferveur, mais pourquoi pas : ces concerts sont une célébration, et pas une étrange expérience.

D’ailleurs, les festivités commencent par leur premier single, She’s So High, immédiatement suivi d’un Girls And Boys qui ne laisse aucun doute la-dessus : c’est la fête, demain, tout sera fini. Les premiers morceaux piochent allégrement dans la période Britpop, mais c’est évidemment un peu plus tard que le concert prend une autre dimension. Graham Coxon, jusque là impeccable, lance l’anti-riff de Beetlebum. De fête, le concert se transforme en triomphe presque intime, en célébration d’un groupe qui a allié brillance créatrice et succès populaire comme peu d’artistes ont réussi auparavant. Beetlebum est immédiatement suivi par une fabuleuse version de Out of Time, extrait de Think Tank. Coxon y apporte une seconde guitare qui complémente très bien l’acoustique d’Albarn, créant ainsi une jolie surprise, et un des meilleurs moments de la soirée. Suivent enfin trois extraits de 13, stellaires. Un très puissant Trimm Trabb, puis Coffee And TV qui montre que depuis l’époque 13, Coxon a pris de la bouteille (oops, mauvais et accidentel jeu de mot) en tant que chanteur, et enfin Tender, qui clôture brillamment cette partie du concert, en faisant monter les larmes dans une bonne partie du public. Blur a été une machine à hits, mais l’enchaîment de Blur et de 13 reste pour moi leur meilleur moment.

Mais comme je le disais plus haut, l’heure est à la célébration, et les morceaux plus sombres de cette période restent minoritaires. C’est donc avec Country House que le concert reprend, voyant Blur accompagné de trompettes, etc etc. Pas ma tasse de thé, et je trouve bizarre que le groupe joue ce maudit morceau comme si de rien n’était. On le remarquera après, c’est carrément dix morceaux de la période Modern Life Is Rubbish / Parklife / The Great Escape qui vont se succéder, avec notamment un Parklife avec Phil Daniels et un frénétique Sunday Sunday avant que trois morceaux introvertis clôturent le concert : End of A Century, To The End et évidemment This Is A Low. Subtil, émouvant, techniquement parfait : Blur a vraiment écrit quelques unes des plus belles pages des années 90.

Les rappels mélangeront les époques, avec notamment le single hors album Popscene, l’excellent extrait de Blur Death of a Party et les crowdpleasers Advert et Song 2, augmenté d’une superbe intro à la batterie. Enfin, The Universal clôture le concert, et le court mais impressionnant retour de Blur. Qu’il arrive n’importe quoi, on ne pourra pas dire qu’ils auront raté leur retour, ni qu’ils auront trait la vache à lait jusqu’à la dernière goutte. Finalement, il vaut peut-être mieux que tout cela reste comme ça.