Queens Of The Stone Age – Over The Years And Through The Woods

Double cd/dvd impressionnant, pour cette première sortie live officielle de QOTSA. On ne s’intéressera qu’à la partie audio, qui semble prometteuse, même si peu représentative : pas mal de morceaux emblématiques du groupe ne s’y trouvant pas (Lost Art Of Keeping A Secret, Feel Good Hit Of The Summer, pour n’en citer que deux). Ceci dit, on retrouver des extraits des quatre albums, et même un morceau des dernières Desert Sessions.

Ce qui importe est évidemment la qualité, indéniable. Depuis les départs de Dave Grohl (qui n’était qu’intérimaire) et, plus important, de Nick Olivieri, Josh Homme a construit un groupe très solide, qui exécute les morceaux très professionnellement.

Et c’est justement ça le problème. QOTSA a toujours été un groupe dangereux, imprégné de l’essence du rock, et de cette glorieuse incertitude. Ici, c’est un peu le Josh Homme Stadium Show, à un tel point que le classique No One Knows est présenté dans une version étendue, bien éloignée de la puissance éphémère du fabuleux album Songs For The Deaf. Á part ça, les morceaux sont assez proches des versions albums, et on sort finalement étrangement déçu, malgré l‘indéniable qualité des morceaux. Peut-être que le QOTSA 2005 est inférieur à l’ancien, peut-être qu’il faut les voir en vrai pour vraiment les apprécier dans un contexte live, aucune idée, mais une chose est sûre : cet album ne sera pas réécouté souvent, et à choisir, pas mal de concerts, généralement de bonne qualité, sont dispo sur Internet, suffit de chercher…

Beastie Boys – Solid Gold Hits

Si c’est une blague, elle n’est pas très drôle… Résumer les 25 ans de la carrière d’un des groupes hip-hop les plus importants en un cd ?

On a compris, Noël approche, mais bon, quand même… L’anthologie de 1999 Sounds Of Science est bien plus recommandable.

Ceci dit, paradoxalement, rien n’est à jeter sur ce disque (sauf peut-être le remix de Body Movin’ par Fatboy Slim, à mon sens inférieur à l’original). On ne retrouve que les singles et morceaux connus des Beastie Boys, qui ne sont pas toujours leurs meilleurs, mais il n’empêche : une telle inventivité, que ce soit au niveau de l’utilisation des samples, des instruments, de la voix et des paroles se retrouvent rarement dans le hip-hop contemporain.

Autrement dit, si vous ne connaissez rien aux Beastie Boys, commencez par ici, puis procurez-vous, eh bien, tous les albums, à commencer par Paul’s Boutique (invraisemblablement extraordinaire de bout en bout), Check Yo Head et Hello Nasty ; ou si vous êtes fan de hiphop, To The Five Boroughs.

Mais un seul cd ne saurait jamais rendre justice à de tels génies.

Blink-182 – Greatest Hits

Aux dernières nouvelles, Blink-182 est rentré dans une période de « hiatus de durée indéfinie ». Autrement dit, séparation jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’il n’ont plus de fric. Ce qui est quand même dommage, surtout quand on voit l’évolution musicale du groupe au cours de sa carrière, dont les meilleurs moments sont regroupés ici.

Les premiers morceaux sont assez datés, du punk-pop simple, sans trop d’intérêt ni musical ni lyrique, mais qui ne fait de mal à personne non plus. C’est à partir de l’album Take Off Your Pants And Jacket (à se demander comment la maison de disques a osé le sortir avec un jeu de mot pareil, mais soit) que Blink a commencé à sortir de ce carcan. Bon, les morceaux puérils dominaient toujours, mais avec Stay Together For The Kids, Blink écrivait sa première chanson mature, musicalement puissante, et écrite selon le point de vue d’un gosse dont les parents divorcent.

Après cela, deux membres du groupe ont formé Box Car Racer, dont l’unique (et excellent) album éponyme reprenait des formules punk, mais sans la saccharose des premiers Blink.

Après cette parenthèse, Blink sortit son album éponyme, qui pousse la transformation du groupe à son paroxysme. Plus de morceaux sur la branlette, mais des signatures complexes (Travis Barker est universellement reconnu comme un des meilleurs batteurs punk), et des influences parfois étonnantes (Always sonne très Cure, Robert Smith chante d’ailleurs un duo avec eux). L’album est très bon, et l’annonce de la séparation un peu après était d’autant plus choquante.

Ce Greatest Hits comporte les singles, ainsi que deux inédits (potables). Le guitariste Tom Delonge va bientôt lancer son nouveau groupe, Travis Barker a son show MTV et The Transplants, il est donc probable que Blink ne reviendra pas de sitôt. Dommage de partir à ce moment de leur carrière, mais bon, c’est la vie…

Limp Bizkit – Greatest Hitz

Aah, Limp Bizkit, Fred Durst… Allez, finissons-en tout de suite : le premier album n’était pas mal, un jeune groupe assez agressif, un guitariste innovateur, et quelques bons morceaux. Le second était plus commercial, mais comprenait quand même des bons moments. Mais alors après… Porté par leur version du thème de Mission : Impossible, le troisième était complètement over the top, bourrin, assez pute, et très détestable.

Ensuite, le guitariste Wes Borland est parti, ce qui poussa Freddy a changé de direction, comme on peu le voir dans l’extraordinairement pitoyable Results May Vary. Le nouveau groupe de Wes ne marcha pas du tout (en fait, il n’en a jamais crée), et il a bien été obligé de retourner chez Limp Bizkit, histoire de manger autre chose que des pâtes. Quoique, leur disque suivant, The Unquestionable Truth Part One s’est vendu à onze exemplaires, malgré de bonnes intentions : un son plus brut, des paroles pourries, mais ça, c’est Fred.

Ici, on retrouve les singles (mais peu d’extraits du premier album, ce qui est très dommage), et trois inédits : deux médiocres et un extraordinaire.

En effet, le groupe a repris au sein du même morceau Home Sweet Home de Mötley Crüe et Bittersweet Symphony de Verve. Le résultat est inouï, et est sans doute un des pires morceaux de musique jamais enregistré. Sans rire, il faut l’écouter, vous n’imaginez pas.

Donc, ce Greatest Hits (pardon, « hitz ») ne sert à rien, si vous voulez une histoire du rap-metal, écoutez le premier (Three Dollar Bills’ Y’All) et sinon, on attend l’album de Wes Borland, on sait jamais…

This is my music box, this is my home. Since 2003.