Premier tour Groupe A : Afrique du Sud – Mexique

Afrique du Sud : Springbok Nude Girls, un des groupes rock les plus célèbres du pays, actifs depuis 1994. Malgré le nom pourri et leur look, hmm, mitigé, musicalement, c’est assez sympa. Une sorte de pop-rock légère, qui peut parfois faire penser à Police ou à n’importe quel groupe alternatif qui n’a pas envie de faire trop de bruit, mais qui est capable d’écrire des chansons décentes. On est quand même parfois surpris par une touche de disto limite grunge, c’est cool, en fait. Mention spéciale au saxophone, le genre d’instrument que j’ai l’habitude de détester, mais qui ajoute une touche de légèreté, de subtilité. Une bonne découverte pour commencer.

Pour vous faire une idée, voici Genie. Le groupe a sorti un compilation, appelée Goddank Vir Klankeen écoute sur Spotify.

Mexique : Zoé, aussi apparemment assez populaires au pays des catcheurs masqués. Un best of aussi, toujours sur Spotify, me permet d’écouter une musique assez psyché, avec pas mal d’électro et un chant assez bon, en espagnol, bien sûr. La partie électro fait parfois assez cheap, genre clavier Casio acheté au rayon enfant du supermarché du coin, mais j’imagine que ça fait leur charme. Leur reprise de I Want Your Sex est presque aussi pourrie que le Faith de Limp Bizkit, n’empêche. Youtube nous propose quelques trucs, notamment Rockanlover. Faut juste pas trop s’occuper des images, moi, je vous donne ce que je trouve 🙂





Score final : Afrique du Sud – Mexique 2-0

The 2010 MBO World Cup

Oui, je me plains de ne pas avoir assez de temps pour écrire, et j’arrive encore à commencer des nouveaux projets. Hier Indie Music Box, aujourd’hui, un truc très ponctuel, dont l’idée est arrivée dans mon cerveau tel Yesterday pour Macca. Si. J’espère juste que je tiendrai le coup, parce que c’est un minimum ambitieux, comme truc.

Voilà : pour chaque match de la Coupe du Monde de Foutebaule, je vais trouver deux groupes « rock » locaux, et les faire s’opposer. ‘Ttention : je *hais* (avec un h très aspiré) la compétition. Vingt-deux cons autour d’un ballon, passe encore, mais dans le rock, c’est juste stupide. Mais je vais quand même le faire, avec le plus de second degré possible.

De même, je n’ai ni le temps, ni l’envie de faire une étude comparative de la scène rock de chaque pays. Mes sélections sont excessivement subjectives et totalement arbitraires. Et je vois bien d’ici que je serai tôt ou tard (tôt) pressé par le temps, donc, si vous avez un groupe rock au Ghana qui est bien référencé par Google, je vais parler de vous.

Mais j’espère faire de chouettes découvertes, j’ai déjà pu en faire, d’ailleurs. Je suis aussi ouvert à toute suggestion, vu que j’ai au moins besoin de trois groupes par pays, histoire de couvrir le premier tour.

Je ne promets pas d’être systématiquement à jour avec le tournoi, mais je profiterai des jours de repos pour rattraper l’évident retard qui sera accumulé. Et pour le fun, je vais suivre les résultats du « vrai » tournoi, même si les miens sont différents, sinon on va nécessairement avoir Japon-Corée du Sud en finale.

On commence demain, avec Uruguay – France et Afrique du Sud – Mexique.

Alea Iacta Est, Panem et Circenses, Hey Ho Let’s Go, Gabba Gabba Hey.

Far – At Night We Live

De toutes les histoires de reformations récentes de groupes des 90s, celle de Far est une des plus étonnantes. Far, voyez-vous, est ce qu’on appelle un groupe culte : un groupe qui a influencé des tonnes d’artistes qui ont, eux, vendu des disques. Articulé autour du tandem Jonah Matranga (voix) – Shaun Lopez (guitare), le quatuor fit partie de la scène de Sacramento d’où sont notamment issus Deftones. Leur album de 1998, Water and Solutions, a failli leur offrir un succès commercial mérité, mais les dissensions internes finirent par avoir raison du groupe, qui était censé rester à jamais dans la catégorie namedrop (par Jimmy Eat World, Blink-182, et plus ou moins n’importe qui a un jour porté l’étiquette emocore).

Depuis, les quatre membres vivaient d’autres aventures, musicales ou non, jusqu’au jour où une idée de reformation éphémère vint à l’esprit de Matranga. Quelques dates anglaises ont été bookées, et le groupe s’amusa en studio avec une reprise du hit RnB graveleux de Ginuwine, Pony. Et c’est là que les prévisions dépassèrent toute espérance. Pony (présent ici en piste cachée) devint un hit majeur sur les radios rock US, le genre de hit qui a toujours manqué à Far. De fil en aiguille, au fur et à mesure d’e-mails echangés par Matranga et Lopez, une idée germa : et si le comeback était assorti d’un nouvel album, douze ans après Water and Solutions? Voici le résultat, At Night We Live. Continuer la lecture de Far – At Night We Live

Hole – Nobody’s Daughter

Dans le courant de l’année dernière, des morceaux inédits de Courtney Love se sont retrouvés sur internet. Il s’agissait d’une version quasi terminée de Nobody’s Daughter, le second album solo de Courtney Love, sous forte influence Dylanienne. Les morceaux étaient étonnants, généralement simples et majoritairement acoustiques. Mais surtout, ils étaient bien meilleurs que ce que l’on aurait pu attendre. Malheureusement, Courtney, ou son label, ou son styliste, n’était pas content du tout que ces morceaux se soient retrouvés à l’air libre, et les a directement qualifiés de démos sans rapport avec la version finale de l’album. Une de ces deux affirmations est vraie. Ce n’était absolument pas des démos, mais la version commerciale de Nobody’s Daughter est loin, bien de loin du niveau de ces morceaux.

De plus, pour une raison imbécile et commerciale, Love sort Nobody’s Daughter sous le nom de Hole, qui fut son groupe des années 90. Pourquoi pas? Oui, sauf que Courtney est le seul membre de Hole qui reste dans le groupe : elle n’a carrément pas demandé l’avis d’Eric Erlandson, Patty Schemel, Samantha Maloney ou Melissa Auf der Maur, quelques un de ses anciens compagnons. Elle les a remplacé par des musiciens inconnus, et trouvé une nouvelle muse : Micko Larkin, 23 ans, anglais et guitariste de Larrikin Love (moi non plus).

Tout était donc réuni pour un bon gros album pourri, et une nouvelle preuve que les nineties, aussi chouettes furent-elles, gagneraient à ce qu’on leur foutent la paix. Et c’est vrai qu’une bonne part de Nobody’s Daughter ne vaut pas grand chose. Nouvelle déception dès le début : le morceau-titre est totalement différent de la fuite, seul le nom reste. Comme premier morceau, il est très mal choisi : il se traîne, est trop long, trop produit (Michael Beinhorn, le Michael Bay de la production rock) et montre une Love déjà à bout de souffle, qui recherche doublement l’inspiration. Larkin a co-écrit le morceau, et est peut-être un gentil garçon, mais ne semble pas être spécialement talentueux. Il tente d’évoquer le Billy Corgan co-compositeur de Celebrity Skin pour le second morceau et premier single, Skinny Little Bitch, mais n’arrive qu’à pondre un riff assez ridicule. Mais pas autant que Love, dont les inflexions vocales sont franchement embarrassantes.

Pacific Coast Highway, une des meilleures fuites, relève largement le niveau, même si, il faut en convenir, ce n’était pas difficile. C’est aussi le premier morceau co-écrit par Billy Corgan, et même si, comme beaucoup de monde, je trouve que Corgan s’est méchamment paumé depuis, oh, dix ans, il est toujours capable d’écrire de très chouettes trucs. Même si, vu la genèse de cet album, ses compos doivent déjà avoir quelques années. Pacific Coast Highway est un peu le cousin moins séduisant de Malibu, et donne à Micko Larkin l’occasion de faire un solo de guitare. Il n’aurait pas du. Corgan co-écrit également Samantha, classique post-grunge perdu à tiroirs assez bien foutu, il faut le souligner.

Cela ne durera pas, car la seconde moitié de l’album appartient à Linda Perry. Linda Perry, ex-4 Non Blondes et responsable de quelques scies radio carrément offensives, comme le Beautiful de Christina Aguilera. Perry a commis Someone Else’s Bed, probablement pour les radios « adultes » US, For Once In Your Live, où elle offre à Love la possibilité de chanter « look what I can do » avec la voix d’une vieille perverse qui relève sa jupe devant des gamins jouant au basket dans un parc jonché de capotes usagées et de seringues sanguinolentes, et, encore pire, Letter To God. Ben oui, Courtney prend de l’âge, s’interroge sur sa vie et donc, écrit à Dieu. « I never wanted to be the person you see, Can you tell me who I am », ou pire « I always wanted to die ». Vu l’historique de la dame, elle aurait peut-être gagné à s’abstenir.

On se faisait tellement chier qu’on oubliait presque que Courtney pouvait encore faire un peu de rock, Loser Dust le rappelle. Mais devinez qui l’a écrit, Corgan ou Perry? Le dernier morceau de l’album est carrément co-écrit par Corgan ET Perry, il est donc facile de séparer les passages emmerdants des autres. Mais si on est arrivé à ce moment de l’album, on n’a plus vraiment grand chose à espérer, si ce n’est la fin. Pourtant, on a partiellement tort, car le morceau bonus (?) est carrément touché par la grâce : Never Go Hungry est le seul de l’album entièrement écrit par Love. Il est aussi le seul à ne pas être surjoué et surproduit : guitare acoustique et voix, c’est tout. Lorsque le morceau se conclut, on a retrouvé la Courtney Love de Doll Parts. Elle criait « I wanna be the girl with the most cake », maintenant c’est « I’ll never go hungry again ». Love était rageuse, puissante, énervée, exactement ce qu’elle est censée être, une force de la nature. Maintenant, elle ne l’est que très épisodiquement, préférant se ridiculiser sur scène et en dehors, écrire avec des compositeurs aussi rock ‘n roll que Susan Boyle et secouer quelques cadavres qui ne demandent que le repos éternel.

A l’écoute des « démos » et de Never Go Hungry, il apparaît clairement que la direction Hole 2.0 de Nobody’s Daughter était une grosse erreur. Love aurait du se replier sur elle-même et sortir la version originale de l’album, sans groupe minable et ballades FM. Mais elle ne pouvait/voulait probablement pas le faire. Il reste peut-être encore de l’espoir pour Courtney, qui reste une interprète et compositeur de talent (les accusations que Cobain aurait écrit Live Through This n’ont jamais été confirmées), mais on peut difficilement encore y croire.

Quelques mises à jour…

1 D’abord, comme j’ai écrit sur la page Facebook de Music Box il y a quelques jours, j’aimerais beaucoup m’occuper plus de tous ces groupes et labels indépendants et souvent auto-produits, qui m’envoient cds, matériel promo et liens. Certains d’entre eux font des trucs absolument formidables, et je m’en veux de ne pas leur offrir plus. Je vais donc essayer d’en parler plus, et ce sera probablement via Shoot Me Again.

2 Un des défauts de mes pages, c’est un certain manque d’interactivité. Pour tenter d’y remédier, et permettre aux lecteurs d’écouter directement de la musique, j’ai dégagé trois nouveautés : les liens blip.fm en bas d’article, le lecteur mixpod (mis à jour régulièrement, nouveautés et coups de coeur) ainsi qu’un lien Spotify pour chaque nouvelle chronique (ainsi que pour l’album de la semaine via Twitter/Facebook) et, dans le futur, des playlists.

3 J’ai ajouté la possibilité de partager les articles sur Twitter, Google Buzz, Facebook + Facebook Like, etc. pour Music Box via une série de petites icônes en bas de chaque article.

4 Bizarrement (enfin, je trouve), on m’a déjà dit plusieurs fois que je devrais offrir la possibilité aux lecteurs de me faire un don via Paypal. J’ai des doutes, mais bon, le bouton est là, à vot’ bon coeur.

5 Voilà.

This is my music box, this is my home. Since 2003.