A chaque nouvel album d’Idlewild, la même rengaine. On attend, espère, une sorte de retour, non pas spécialement aux tout débuts punkoïdes, mais au moins à quelque chose d’aussi bon que le fantastique 100 Broken Windows, un des meilleurs albums UK de la décennie. Mais bien sûr, cela n’arrive jamais. Pour deux probables raisons : d’abord, parce que le groupe n’a pas la moindre envie de retourner dans le passé, et préfère explorer d’autres voies. Ensuite, malheureusement, parce que les nouveaux morceaux sont simplement moins pertinents. Et donc, à chaque fois, c’est la même chose. On écoute, sans être vraiment déçu : ce n’est jamais mauvais. Mais on se demande pourquoi on se remettrait à écouter l’album plus que les trois-quatre écoutes juste après sa sortie.
Ce qui est parfois dommage : Younger Than America voit une fois de plus Roddy Woomble adopter son ton de Michael Stipe des Highlands, cette fois aidé par un violon subtil et la voix de Heidi Talbot alors que Readers and Writers ajoute une trompette et un glockenspiel pour en faire un morceau au rythme étonnant. Un peu de nouveauté, mais rien de vraiment phénoménal. City Hall reste dans le registre alt-rock (trop) habituel, alors que quelques morceaux révèlent le côté plus folk du groupe.
Hélas, le milieu de l’album est franchement dispensable, ce qui réduit Post Electric Blues à quelques morceaux sympathiques, mais qui n’essaient même pas d’atteindre la brillance passée. Une fois de plus. Un album à écouter quelques fois, et puis à oublier. 100 Broken Windows, Hope is Important et même The Remote Part restent, quant à eux, indispensables.
Alors que R.E.M. travaillait sur leur dernier album, , ils ont eu l’excellente idée de passer cinq jours à l’Olympia de Dublin, pour tester les nouveaux morceaux. Ce double album (2h30) reprend l’intégralité (dans un ordre relativement aléatoire) des morceaux joués lors des cinq dates, et est un énorme cadeau aux fans qui suivent le groupe de 1982 à nos jours. Il est fort différent des concerts « classiques » du groupe : quasi aucun hit, aucun single. A part (et encore!) Drive ou Electrolite, on peut parier que ceux qui ne connaissent R.E.M. que via les singles, vidéos et best of n’auront aucune idée de ce qui se passe ici. Le groupe a joué 39 morceaux différents en 5 dates, morceaux qui se répartissent sur toute leur carrière avec notamment quatre des cinq extraits de leur premier EP, Chronic Town. Entendre ces morceaux en live est une expérience unique et intéressante : certainement pour le fan, qui n’a que rarement eu l’occasion de la vivre, mais aussi pour ceux qui connaissent moins R.E.M. : comme c’est souvent le cas chez les grands groupes, les morceaux connus (très connus) sont rarement les meilleurs.
En ce qui concerne les nouveaux morceaux, presque tout Accelerate a été joué, et les commentaires de Michael Stipe indiquent qu’ils étaient toujours en plein travail : Man-Sized Wreath est introduit comme un morceau « qui ne sera pas sur l’album » (il le sera) alors que On The Fly, un des préférés de Stipe, ne le sera pas. On the Fly est d’ailleurs un des deux inédits de l’album, l’autre étant le sympathique Staring Down The Barrel of the Middle Distance.
Long et parfois obscur, Live at the Olympia est une excellent album live, et surtout un concept fantastique qui donne vraiment, vraiment envie d’être fan du groupe. Quelle bouffée d’air frais par rapport à ces groupes à la setlist quasi inchangée et aux tournées mégalostupides.
En 2009, on ne se pose pas de questions. Á l’époque du Blu-Ray, du 7.1 et de Pro-Tools, il semble totalement évident que le son stéréo est préférable. Figurez-vous qu’en 1963, c’était exactement le contraire. Dans les cas des Beatles, le Fab Four et George Martin eux-mêmes supervisaient le mixage mono, et laissaient le stéréo aux ingénieurs du son anonymes. Le stéréo, a l’époque, était un marché de niche pour la musique pop, et n’intéressait pas grand monde. En fait, les quatre premiers albums n’étaient carrément jamais sortis en stéréo.
Les années passent, et l’équipement stéréo des acheteurs de disques s’améliore très rapidement. Vers la fin de la carrière des Beatles, c’est carrément le contraire qui se passa : Abbey Road et Let It Be n’ont pas de version mono, et celle de Yellow Submarine est juste la stéréo mal trafiquée pour répondre au peu de demande qu’il restait à l’époque. Entre ces deux extrêmes, deux versions de chaque album sortaient plus ou moins systématiquement. Ce n’est donc pas toujours facile de s’y retrouver, surtout que les deux cd de 87 (Help! et Rubber Soul) ont bénéficié (?) d’un nouveau mix stéréo par George Martin.
Heureusement, les remasters permettent d’y voir plus clair, vu que deux sets comprennent les albums mono d’une part (avec les deux mix stéréo originaux des deux albums précités et une compilation, Mono Masters, des morceaux mono hors albums) et stéréo d’autre part. Comme évoqué plus tôt, les quatre premiers albums font leur début en stéréo, alors que les autres existaient déjà, sans l’extraordinaire travail de remasterisation, bien sûr. Enfin, les albums vendus individuellement sont les versions stéréo.
Le box set stereo
Donc, c’est assez simple. Oui, mais non. On peut se poser la question : mais alors, à quoi servent les mono? Un indice rend cette question vraiment intrigante : même si le boxset mono comprend trois albums de moins, il coûte une quarantaine d’euros de plus. Ce qui est justifié par le travail supplémentaire qu’ont nécéssité ces versions. Mais pourquoi, en 2009, accorder tant d’importance à un système sonore suranné?
Deux raisons : non seulement les Beatles eux-même préconisaient la version mono (pour les dix premiers albums), mais en plus, elle est dite meilleure. Comme je l’évoque dans le premier paragraphe, les versions stéréo ne bénéficiaient pas du même soin que les mono. Vu que la remasterisation n’est pas (heureusement) un remixage, cet aspect-là est toujours présent dans les remasters. Certains morceaux sont même difficiles à écouter en stéréo, car la voix, ou parfois un instrument, passe de droite à gauche sans prévenir, ou disparaît pendant deux minutes avant de revenir, sans raison apparente. Lors d’une écoute attentive au casque, par exemple, les stéréo peuvent carrément être assourdissantes.
Et le mono
Mais attention : le « problème » ne concerne pas tous les albums, et plus le temps passe, plus le mixage stéréo s’améliore. De même, une écoute plus passive, ou dans un contexte ouvert (voiture, chaîne hi-fi) reste tout à fait satisfaisante. De même, le mix stéréo est souvent plus précis, surtout au niveau de la basse : les fans de Macca s’en délecteront. On regrettera toutefois qu’EMI n’ait pas laissé le choix, vu que les albums mono ne sont disponible qu’en boxset chérot, et limité de surcroît. Le marketing garde les pleins pouvoirs, et une fois de plus, on s’étonnera des téléchargements illégaux, surtout que le catalogue des Beatles n’est toujours pas disponible online, ni à la vente, ni en streaming.