On peut facilement imaginer ce que le groupe jouera rien qu’en voyant sa composition : du rock n roll bien blues, et c’est exactement ce qu’on a. Les guitares sont poisseuses et la batterie sèche, on voit que Jack a bien regardé sa « soeur ». Mosshart, quant à elle, est déchaînée, entraînant son groupe avec une énergie organique intense. Tout cela semble donc formidable. Mais? Oui, comme souvent, il y a un mais.
Les morceaux. Pas qu’il soient mauvais, loin de là : 60 Feet Tall, Hang You From The Heavens, Treat Me Like a Mother ou encore l’impressionnant final blues Will There Be Enough Water sont très bons dans leur genre, mais non seulement ils supportent mal les écoutes successives, mais en plus, il rendent les autres morceaux vraiment pas terribles, comme Cut Like A Buffalo, nouvelle expérience bizarre de White, sauf que cette fois (reggae? vraiment, Jack?), ça ne passe pas. Le problème est peut-être que The Dead Weather ne fonctionne pas vraiment comme un groupe : seuls trois morceaux sont écrits par le groupe entier. Finalement, c’est Mosshart qui sauve le coup, tant par sa présence que par ses compositions : le meilleur moment de l’album est sans doute sa bataille vocale avec Jack White sur Rocking Horse. Et en parlant de cheval, la reprise dérangée de New Pony (Dylan) n’est pas mal non plus.
Difficile donc de bien apprécier un album pas vraiment convaincant, d’un groupe qui ne semble pas (encore?) bien cimenté. Jack White semble hésiter entre relatif anonymat (batterie, compos des autres membres) et leadership (voix, batterie mixée en avant), et plombe un peu le concept même Dead Weather. L’avenir nous dira, entre White Stripes et Raconteurs, la place que Dead Weather gardera chez White, mais on a quand même envie de plus et de mieux. Horehound reste toutefois un album plus que décent, mais (très stupide proverbe à venir) qui aime bien châtie bien.