Fidèle à lui-même (et à son compte en banque), le roi de l’opportunisme sort son quatrième album, quelques mois à peine après celui de son groupe D-12. Et pour continuer dans l’opportunisme cynique, Eminem en profite pour attaquer de cibles faciles (Michael Jackson et George W. Bush) dans ses deux premiers clips. D’ailleurs, c’est peut-être un peu tard de sortir un album partiellement anti-Bush deux semaines après les élections, mais soit. Si l’album était encore bon, on passerait l’éponge, mais il est clair, très clair, et indiscutable qu’Encore est le moins bon album d’Eminem. On avait l’habitude de ses singles-jingles stupides comme premier extrait d’album (My Name Is, The Real Slim Shady…), mais cette fois Just Lose It est irritant et fatigant. Les morceaux « sérieux » qui sortiront comme prochains singles ne relèvent pas trop le niveau, et on est de toute façon très vite lassés par les gags scato-puérils qui parsèment l’album, et les règlements de compte entre rappeurs…
Eminem – Encore
Sinon, rien de neuf, on retrouve les collaborations habituelles (50 Cent, D-12, Dr. Dre, Nate Dogg), et la production se partage entre Dre (en pilote automatique, ou en sous-Kanye West, et Eminem lui-même (qui trouve parfois quelques bonnes idées, comme la batterie militaire de Toy Soldiers, dommage que le morceau devient bien vite aussi irritant que Hard Knock Life). Et Marshall Mathers se plaint, parle de son ex-femme, de sa fille, blablabla, comme d’habitude, en encore moins bon, voire en carrément cheesy (Mockingbird poussera sans doute sa fille Hailie attaquer son père en justice, pour cause de ballade ridicule). Le tout se finit par une rafale de coups de feu, après un featuring de 50 Cent, ce qui veut tout dire. Pathétique et pitoyable.