Nous sommes maintenant officiellement dans l’ère post-Doherty, et, bien que le NME veut nous faire bouffer un nouveau mouvement (« nu-rave », dont le porteur de drapeau est Klaxons), certains s’évertuent encore à suivre les pas des Libertines. Ceci dit, même si cela marche rarement, The Fratellis ont peut-être réalisé le meilleur album du « mouvement ».
Intelligemment, ils ajoutent à la formule classique des éléments trouvés ailleurs, comme un soupçon de glam (Chelsea Dagger) et des instruments à vent (voir Henrietta), qu’on avait plus entendu à pareille fête dans de la Britpop depuis Supergrass. Mais surtout, comme leurs glorieux aînés, ils ont un sens inné de la mélodie et du joyeux bruit. Mélodies, comme dans Flathead, qui compte plus de tunes que le coffre-fort de Chad Hugo. Bien sûr, ils n’ont rien inventé, comme on peut le constater avec l’intro de Chelsea Dagger, empruntée à l’illustre My Sharona ou Baby Fratelli, qui ressemble étrangement à Smells Like Teen Spirit. Tant qu’à faire, les morceaux plus calmes sont aussi très réussis, comme le très joli Whistle For The Choir.
Mais c’est Creepin’ up The Backstairs, peut-être le single le plus catchy de l’année, qui sort du lot : Doherty, Barat, Borrell vendraient leur âme (s’il leur en reste) pour un tel morceau. On regrettera peut-être une fin d’album moins percutante, mais Costello Music reste excellent pour un premier album et sans doute un des meilleurs de 2006.