Gang of Four est cité comme influence par tous les groupes récents qui allient attitude punkisante et rythmes dansants, de Radio 4 à Futureheads, en passant par Bloc Party ou LCD Soundsystem. C’était évidemment le moment rêvé pour un best of.
Enfin, best of, pas vraiment : le groupe a carrément réenregistré les morceaux, ce qui leur confère un caractère encore plus efficace, encore plus « now ».
Si on les compare à tous les groupes précités, c’est bien simple, on tombe sur le cul.
L’album commence par To Hell With Poverty, qui est tout simplement énorme : batterie sèche, basse terrible et guitares décoiffantes. Plus que les gentillets Bloc Party, on pense plutôt à la puissance sans concessions de Mclusky.
On retrouve très vite les références prises par les groupes actuels, même si, vingt-cinq ans avant, Gang of Four le faisait, si pas mieux, différemment.
Gang of Four n’avait simplement rien à foutre du succès commercial. Return The Gift, c’est 14 morceaux tous aussi suicidaires les uns que les autres : une ligne de basse dansante ? Ok, ça pourrait marcher à la radio, on va donc mettre des paroles marxistes (et en 1979, le communisme, ça ne marchait pas très fort en occident) et de guitares passées dans 33 pédales de distortion et d’overdrive. Et pour ajouter de la variété, un peu de beat poetry (Anthrax), et un thème anti-militariste pour plomber un refrain qui semble commercial (I Love a Man In a Uniform, funky as fuck).
Gang of Four, c’était l’avant-garde, le post-punk dans toute sa splendeur, tant musicalement qu’au niveau des paroles, et on peut dire sans trop s’avancer qu’aucun groupe n’est jamais arrivé à faire ce qu’ils ont fait. Critiquer la société de consommation avec des guitares, tout le monde l’a fait, très peu de monde l’a réussi.