The Way Of All Flesh est puissant, violent, agressif, mais ne joue pas dans la surenchère du bruit : les passages plus calmes, ou du moins moins cinglés, permettent de préparer le chaos suivant. Le chant est éraillé, habité, et la batterie puissante : comme chez Meshuggah, c’est la pierre angulaire du groupe. On trouve des influences death, trash, mais aussi un peu d’industriel, et carrément des choses inattendues dans un genre pas souvent connu pour son caractère innovant. Tout cela fait que la musique de Gojira n’est pas fort aisée, il faut d’ailleurs plusieurs écoutes pour complètement rentrer dans un univers personnel mais parfois obtus, ce qui n’est pas aidé par la longueur de l’album (75 minutes)
On peut difficilement s’ennuyer, ceci dit, tant les rythmes sinueux sont hypnotiques et parfois poignants, et même quand Gojira décide de quitter leur domaine de prédilection pour s’aventurer dans le metal contemporain un peu plus classique, ils ont le bon goût de s’assurer les services gutturaux de Randy Blythe (des porte-drapeaux du metal US Lamb of God).
Mais The Way Of All Flesh est un album qui parle de mort, et est ainsi totalement implacable, sans concessions. Il est brutal, mais plus par le fond que par la forme, le groupe n’ayant pas jugé utile de forcer le ton, ils ne tombent donc pas dans une caricature de type Slipknot mais participent à la rénovation d’un genre parfois poussiéreux. Mais tant que le metal pourra compter sur des groupes comme Gojira ou Meshuggah, son avenir est assuré.