Saturnalia (déjà tout un programme) commence très fort, sans aucun temps d’adaptation, avec le fascinant The Station. Dense, inquiétant, il résume bien la suite. Lanegan et Dulli se partagent les voix, avec un équilibre subtil et terriblement efficace.
Très vite, on est plongé dans une impression d’éternité. L’album est comme suspendu dans le temps, n’appartenant à aucun genre, si ce n’est la personnalité des auteurs. Parfois, les morceaux sont dominés par les violons, alors qu’à d’autre moments, on jurerait retrouver les Screaming Trees. Une touche plus moderne arrive à la fin, avec des beats à la Radiohead post-OK Computer (Each To Each), même si le solo de guitare lorgne clairement vers les seventies.
Il est quasi inutile d’évoquer les performances vocales des deux hommes, tant on sait qu’elles ne peuvent être que sublimes. Lanegan et Dulli se partagent parfaitement le gâteau, sans aucune dominance. Simplement fantastique. De même, ils apportent ce caractère intemporel aux paroles, qui parlent d’amour (mais comme Nick Cave peut parfois le faire) au moyen de références bibliques et classiques (Seven Stories Underground s’inspirant de Dante).