D’abord, ils ne viennent pas de Dalston, de Burnage ou de Rotherham, mais d’une île sur la Tamise, Eel Pie Island, qui héberge squatteurs et rejetés de la société en tous genres. Ensuite, ils comptent quelques multi-instrumentistes, dont le chanteur/percussionniste/bidouilleur électro Blaine Harrison, et son père (oui, son père), le guitariste/bassiste/tambourineur Henry Harrison.
Enfin, leurs chansons racontent toutes des histoires nécessairement tordues (genre on écrit une chanson sur l’amitié entre les chats et les souris, et on l’appelle You Can’t Fool Me Dennis).mais parfois poignantes, comme l’autobiographique Little Bag Of Hair (Blaine est atteint de spina bifida, qui l’a forcé à passer une bonne partie de son enfance à l’hôpital, et qui paralyse ses membres inférieurs).
Il est difficile de comparer Mystery Jets, mais on peut toujours invoquer Super Furry Animals (pour la bizarrerie couplée à la sensibilité pop) ou The Beta Band (pour la grande variété d’instruments). Mais intrinsèquement, la folie pure de Zootime, morceau trippant limite drum n bass, perturbé de cris répétitifs), ou la mélancolie tragi-comique de Alas Agnes n’existent que grâce à Mystery Jets.
Comme c’est un premier album, on y retrouve quelques défauts classiques : conscients de leur différence stylistique, les Jets versent parfois dans le trop étrange, et c’est à ce moment qu’ils perdent contrôle de leurs morceaux. Mais cela n’arrive pas souvent, et Making Dens sera un des meilleurs débuts de 2006, voire un des meilleurs albums tout court.