Archives par mot-clé : Rammstein
Rammstein – Rosenrot
Second album en deux ans pour Rammstein, qui n’a en outre pas arrêté de tourner depuis la sortie de Reise Reise. Apparemment, le groupe avait trop de matériel pour un seul album, et a donc écrit en plus quelques nouveaux morceaux pour pouvoir remplir ce Rosenrot. On pouvait craindre une certaine dilution, il n’en est rien : Rosenrot est même sans doute meilleur que RR.
Le single et premier morceau Benzin est du Rammstein pur et évidemment dur, mais la métaphore du morceau peut faire réfléchir. Mann Gegen Mann voit le groupe tordre un cliché de plus, avec des paroles ouvertement pro-gay (évidemment, vu l’imagerie du groupe, ils ont très vite été qualifiés de néo-nazis), mais tout l’album ne suit pas la même logique agressivo-bourrine, c’est même sans doute l’album le plus expérimental du groupe.
Spring est presque nu-metal, dans son riff lancinant et très lourd, Feuer And Wasser est presque parlé par Till Lindemann, et on est littéralement suspendus à ses lèvres (oui, ça me fait peur aussi). Et tant qu’à faire, Te Quiero Puta ne ressemble à rien de connu, on va appeler ça mariachi heavy-metal chanté en espagnol.
La seule concession est un duo avec l’étonnante Sharleen Spiteri de Texas, dont le groupe n’est pas vraiment habitué à l’alternatif (quoi qu’on se souvient d’un morceau avec le Wu-Tang Clan il y a quelques années) : pas génial, mais surprenant. Ses lignes sont aussi les seules en anglais dans tout l’album, mais ça, on s’en doute.
Rammstein – Reise Reise
Les Allemands de Rammstein ont été découverts par le public en 1997 via un morceau éponyme présent sur l’excellente BO de Lost Highway de David Lynch. Quatre albums et un live plus tard, ils font plus souvent parler d’eux par leurs live shows controversés que par leur musique. Ceci dit, leur mix de riffmetal classique et des claviers limite tordus méritent qu’on s’y attarde, ce qui fut le cas lors de l’avant-dernier album en date, l’impressionnant Mutter. Reise Reise (pour les non-initiés, Rammstein chante quasi exclusivement en allemand) continue sur la même veine, avec quelques petites modifications, comme en ajoutant une critique anti-américaine très zeitgeist (Amerika), une voix féminine, de l’accordéon, un morceau groove et pas du tout metal (Los), et d’autres qui tendent vers le black metal. Seulement, ce n’est généralement pas très subtil, un peu limité, mais c’est le propre du genre, et il faut le dire, pour ce que c’est, c’est bien fichu. Et puis, ça permet d’élargir le spectre du rock allemand plus loin que les Scorpions ou Guano Apes… Les amateurs seront satisfaits, et pour les autres, la vie continue…
