On passera sur la question sans aucun intérêt de qui a inventé le punk, pour s’attarder sur un des albums majeurs de la genèse du mouvement (ils seront tous chroniqués ici tôt ou tard). Les quatre Ramones ont réinventé le monde musical d’une manière que peu de monde l’a fait depuis, et pour deux raisons majeures : d’abord, ils ont eu le génie de mélanger musique « dure » et pop, refrains mémorables sur riffs métalliques. Ensuite, vu leur légendaire limitation technique (qui n’était d’ailleurs pas si grande), ils ont montré que n’importe qui pouvait prendre une guitare et former un groupe, ce qui a évidemment permis de créer des centaines de groupes, dont certains tout à fait majeurs (il suffit de regarder la liste des artistes qui ont participé à l’album hommageWe’re a Happy Family).
L’album éponyme est le premier d’une terrible série de huit albums excellents (la suite fut moins glorieuse), et peut-être le meilleur (Leave Home et Rocket To Russia ne sont pas loin). Rien n’est à jeter ici, que ce soit les morceaux punk prototypiques (Blitzkrieg Bop, Now I Wanna Sniff Some Glue, Beat On The Brat) à ceux plus lents (I Wanna Be Your Boyfriend, qui aurait pu être une production Spector pour les Ronettes).
Tenter de décrire ce disque est inutile, il faut l’écouter pour comprendre, car l’alchimie entre les regrettés Johnny (guitare), Joey (chant) et Dee Dee (basse) est unique dans l’histoire du rock n roll, et a permis d’en faire un de ses meilleurs représentants.
Pendant ce temps, à New York, le jeune Ian MacKaye préparait, casque sur les oreilles, l’étape suivante alors qu’à Londres, Joe Strummer et Malcolm McLaren avaient leurs propres idées… J’y reviendrai.