Johnny Borrell. Personnage incontournable de la scène indie londonienne, ex-Libertine (et sujet de leur morceau The Boy Looked At Johnny), grande gueule notoire (il a déclaré au NME que ses compos « pissent sur Bob Dylan »), et leader de Razorlight, groupe mi-anglais, mi-suédois, mais entièrement dévoué au culte de leur compositeur, chanteur et porte-drapeau, Borrell donc. Forcément, après tout ça, on est en droit d’attendre le meilleur album de tous les temps, et ce n’est évidemment pas le cas. Ceci dit, Up All Night est l’occasion d’investiguer les raisons du culte voué à Borrell, si raisons il y a. Comme premier album, il faut bien reconnaître que Razorlight ne s’est pas trop mal débrouillé. La majorité des morceaux sont assez catchy, et l’album est assez varié, entre morceaux assez rock (Leave Me Alone, Up All Night) et d’autres plus soft, sans jamais tomber dans la ballade sirupeuse (Golden Touch). Maintenant, pour chaque fan du groupe, on trouvera un hater. La voix de Borrell, sans être désagréable, est parsemée de tics qui devront être corrigés, de même, chaque morceau est une mine d’influence : le premier morceau, par exemple, commence par des accords de piano à la Bacharach, avant de pomper Nirvana et puis continue comme un extrait du Is This It des Strokes, avec qui la filiation est évidente. Les morceaux, très simples (ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi) sont trop longs, et racontent des petites histoires qui auraient pu être originales si The Libertines n’existaient pas.
Razorlight – Up All Night
Premier album assez valable, mais il faudra retoucher pas mal de choses pour devenir le groupe incontournable rêvé par Johnny Borrell. Ceci dit, il pourraient devenir un très gros groupe dans le futur.