
Malgré tout, Weiland est toujours là, contrairement à ses anciens collègues Cobain, Staley et Cornell (oui, je sais, mais non). Happy In Galoshes est son second album solo mais arrive dix ans après le premier. Quel est son but? Probablement de gagner un peu de fric, même si les 10 000 ventes de la première semaine sont particulièrement cruelles. On gardera donc l’impression que Weiland, comme la majorité des artistes qui s’émancipent de leur groupe, voulait faire autre chose.
Malgré tout, Happy In Galoshes commence avec un morceau qui pourrait facilement se retrouver dans les derniers STP, Missing Cleveland. Morceau rock assez simple, il nous rappelle que Scott Weiland peut toujours réussir à faire passer une grande émotion avec sa voix. C’est juste dommage qu’il y arrive une fois sur quatre, et que son exceptionnelle voix ne tient plus la distance, les excès se payant cash, à son âge. Initialement, l’album se laisse écouter : sans être exceptionnel, il ne semble pas être la catastrophe prévue. Même l’influence Killers de Blind Confusion ne gâche pas la fête. Parce que Scott Weiland, la fête, il la gâche bien tout seul. Notamment par des expérimentations électro foireuses, un morceau grandiloquant sans queue ni tête, un autre où il se prend pour Jeff Buckley ou pire, une horrible reprise du Fame de Bowie (déjà pas terrible pour commencer) avec Paul Oakenfold. Tout n’est pas à jeter, on retiendra, outre le début de l’album, l’ambitieux Beautiful Day et ses harmonies Beach Boysiennes, mais sinon, trop de ballades, trop de n’importe quoi qui part dans tous les sens, et une voix qui n’est plus ce qu’elle était. Ce qui me rappelle quelque chose sorti il n’y a pas bien longtemps…