Casey Chaos. La première fois que je l’ai vu, au Pukkelpop, son groupe Amen a du stopper le concert parce qu’il était tombé en escaladant la scène. Les roadies commençaient à ranger le matos, et il est revenu en trombe, le visage en sang et la démarche hésitante, pour finir le concert. Amen a sorti trois albums, donc le dernier était entièrement joué, écrit, produit et sorti par Chaos, car aucune maison de disque ne se risque à signer ce dingue, probablement le seul vrai punk dans le milieu actuellement.
Alors qu’il aurait pu laisser tomber à cause de ce manque d’enthousiasme, il n’a rien trouvé de mieux que de créer un nouveau groupe, Scum, dont la composition est étonnante, c’est le moins qu’on puisse dire. Outre Chaos, on retrouve des légendes du black metal norvégien : les guitaristes Samoth et Cosmocrator et surtout le légendaire ex-batteur d’Emperor, Faust, qui n’avait plus joué depuis 10 ans (vu qu’il était en prison pour meurtre), ainsi que le bassiste de Turbonegro.
Le résultat, évidemment, est terrible. La rage énorme de Chaos, qui a apporté sa sensibilité punk, allié à la précision chirurgicale des musiciens aide à créer une musique assez originale, puissante, ultra-violente.
La voix de Chaos, qui pouvait parfois sembler irritante, n’est ici qu’un instrument parmi d’autres, tout au long des 10 morceaux où chaque musicien à l’occasion d’exprimer ses plein pouvoirs, pour un résultat dantesque et souvent irréprochable.