Silverchair, ils sont tombé dans le rock très tôt. Ils avaient une quinzaine d’années quand leur premier album, Frogstomp, s’est fait emporter par la mouvance grunge, et en a fait des stars du jour au lendemain. Évidemment, la chute fut très rude, surtout pour le chanteur/sex symbol Daniel Johns, qui a connu les douleurs de l’anorexie et d’une puissante forme d’arthrite précoce, ce qui a coïncidé avec un changement très impressionnant d’orientation musicale, qui évolua vers un son gonflé aux cordes, et sans aucun rapport avec leurs débuts. Young Modern arrive cinq ans après l’album du changement, Diorama, et même si Silverchair n’est plus vraiment connu sur ces terres (ils sont toujours énormes dans leur pays d’origine, l’Australie), on attendait cet album avec curiosité, juste pour voir où ils vont aller, alors qu’ils n’ont maintenant que 27 ans.
Ceci dit, même si on en peut qu’admirer le courage du groupe, et leur volonté d’innover, forte est de constater que Young Modern n’est pas terrible. Certes, il est assez varié, avec des morceaux de nouveau dominés par les guitares (Young Modern Station), mais le tout reste trop peu mémorable, malgré leur bonne volonté manifeste.
Parce qu’il faut les faire, ces morceaux emmenés par des claviers de music hall, enrubannés dans des cordes très Disneyland (et arrangés par Van Dyke Parks) et qui dépassent parfois les sept minutes. Mais malgré le caractère personnel de l’album, il semble trop peu mémorable, comme si le groupe voulait essayer de caser le plus d’influences étranges possibles en quarante minutes. Dommage, et deux fois dommage que Silverchair préfère maintenant les comédies musicales au rock.