Le nouveau Strokes est sans aucun doute l’album le plus attendu de l’année. Après deux ou trois écoutes, on peut en ressortir deux choses : il existe un son Strokes, qui est vraiment inimitable et presque indescriptible ; ensuite, ce même son est parfois modifié, et évolue, dans des proportions variées.
L’album n’est pas à proprement parler très surprenant, et ne fera sans doute pas autant parler de lui que son prédécesseur (Is This It, donc). Des morceaux très Strokes (Between Love and Hate, Meet Me in the Bathroom, déjà joués à l’AB début 2002 ou encore What Ever Happened), certains moins (le single 12.51 et son son de guitare incroyable, mais qui a la très mauvaise idée de finir sur un fade-out) voire pas du tout (le très soul Under Control), Room on Fire est un très bon album, réalisé par de très bons musiciens, mais on peut lui reprocher une certaine froideur (aidée par les longs silences de 5 secondes entre les morceaux) voire une impression de facilité qui, il est vrai, fonctionnait très bien pour Is This It. Le son est souvent plus puissant, mais on pourrait quand même se demander ce qu’aurait donné l’album produit par Nigel Godrich (Radiohead), comme c’était prévu.
Ceci dit, si l’on fait abstraction du hype, ou du fait que les Strokes ne seraient jamais que d’honnêtes imitateurs, Room on Fire reste un excellent album, plein de trouvailles musicales qui se découvriront progressivement. Il n’y a pas vraiment de point faible, et le groupe a eu une fois de plus la très bonne idée de rester concis (33 minutes). La déception de cet album vient peut-être du fait qu’on attendait l’impossible d’un groupe qui nous l’avait promis.