On a l’impression que George Michael a toujours été là, pourtant, Patience n’est que son quatrième album solo. Cinq ans après le jazzy Older, George revient chez Sony, son ex-ennemi juré, pour un album qui serait sa toute dernière sortie commerciale (il aurait l’intention de distribuer sa musique via Internet, contre donations à diverses oeuvres de charité). Patience est plus varié que Older mais aussi plus personnel : les textes sont tellement intimes que l’auditeur en est presque gêné de partager les différentes étapes de la vie d’un homme à l’honnèteté remarquable : son enfance, ses amours contrariées, son identité religieuse, tout est abordé, forcément sans tabou.
Musicalement, Patience est très produit, très poli : pas un son est incontrôlé, les morceaux sont hyper travaillés, rien n’est laissé au hasard. Dominé par les ballades classiques, cet opus comprend aussi quelques morceaux dansants dont le raffinement fait souvent penser aux meilleurs Pet Shop Boys (Amazing, et le plus que jamais d’actualité Shoot The Dog). Mais c’est encore et toujours cette voix qui enchante. On peut penser ce qu’on veut de George Michael, il est absolument indéniable qu’il a une voix magnifique, capable de transcender n’importe quelle composition médiocre (ce qui n’est pas le cas de Patience, ceci dit).